INTERNATIONAL
25 septembre 2024Quels que soient les pays, les entreprises, petites ou grandes, multinationales ou les secteurs d’activité, de nombreuses similitudes émergent et sont l’opportunité pour les syndicats de partages d’expériences, d’outils et de soutien réciproque. La dernière conférence mondiale a été l’occasion de développer des sujets qui impactent tous les salariés : la fatigue mentale. Carles Catala (CCOO Espagne) a expliqué pourquoi les syndicats sont nécessaires dans les secteurs professionnels de son pays. En Espagne, les multinationales font souvent appel à des sous-traitants qui leur imposent des délais irréalistes. Cela oblige les travailleurs, en particulier dans les domaines des STIM (science, technologie, ingénierie et mathématique), à travailler de longues heures et le week-end. Il a appelé à une meilleure organisation et à une sensibilisation accrue aux avantages de la syndicalisation pour les cadres. Parallèlement, Malini Subramaniam (UTES Singapour) a parlé de la manière dont son syndicat encourage le développement professionnel comme solution à de nombreux problèmes rencontrés pas les cadres et ingénieurs. Le soutien apporté par son syndicat à la redéfinition des tâches et à l’amélioration des compétences, souvent par l’intermédiaire de la formation, aide les travailleurs à relever les défis auxquels ils sont confrontés. Ricardo Calderon, du FESUC (Chili), a indiqué aux participants le coût économique considérable de la santé mentale et du stress, sans parler du coût humain. Les cadres sont particulièrement exposés au « stress technologique » et à la fatigue mentale, ce qui a de graves répercussions sur la santé, comme le manque de sommeil, l’augmentation des cas de dépendance aux substances, l’hypertension artérielle et d’autres affections. Il développe le fruit de ses recherches et celles de Christophe Dejours. Quelques éléments pour comprendre Tout d’abord la fatigue mentale est un mécanisme de défense qui permet au salarié de prendre de la distance face à la souffrance générée par l’organisation du travail. L’évaluation des performances individuelles, les résultats inatteignables et la surcharge conduisent à une souffrance silencieuse qui se concrétisent par la fatigue et l’épuisement professionnel. Le manque de reconnaissance contribue à un bilan émotionnel lourd. Le management actuellement pratiqué affaiblit la coopération et la solidarité entre collègues, limitant ainsi la capacité d’action des syndicats. Face à ce malaise, de nombreux travailleurs ont recours à des compensations pathogènes comme le tabac par exemple. Les conséquences sur le cerveau Les multitâches et l’exposition permanente aux stimuli numériques entraînent fatigue, difficultés de concentration et faible mémoire. L’utilisation d’appareils électroniques active un « système de reconnaissance » du cerveau libérant de la dopamine avec un effet addictif. La surexposition à l’information, l’urgence de répondre ou de « ne pas être au courant de tout  » poussent ou catalysent les niveaux de cortisol (hormone du stress). Ces deux derniers éléments ont un effet sur le contrôle de soi et la mémoire. Le travail fragmenté (travail entrecoupé d’informations) rend la concentration soutenue difficile. Parallèlement, l’utilisation intensive de connexions numériques au détriment des contacts humains affecte les capacités de cognition sociale et diminue la capacité d’empathie. Deux impacts socio-démographiques définis Les premières victimes sont les femmes qui atteignent des niveaux conséquents de stress du fait du cumul travail et tâches domestiques. Cette double charge ainsi que le plafond de verre dans leur carrière augmentent le risque d’épuisement et de dépression. Les autres victimes sont les jeunes travailleurs, en général les moins de 30 ans, victimes du stress liés à l’abus des technologies numériques. Enfin, les hommes de plus de 50 ans souffrent davantage d’épuisement professionnel en raison de l’intensification du travail et du manque de renouvellement des générations. Il est également important de noter chez les 30-50 ans la croissance d’un stress dû à la conciliation travail, l’éducation des enfants et la prise en charge de la famille. Les propositions de FO Com pour enrayer ce phénomène Ce n’est pas la première fois que FO Com dénonce les réorganisations de travail en cascade dans toutes les strates de l’entreprise. L’accumulation d’outils technologiques, souvent disproportionnés au besoin réel, les obligations de résultats ou des objectifs irréalistes constituent des éléments sérieux conduisant à une saturation mentale et des arrêts de travails courts mais révélateurs. La suppression à terme des CHSCT conduira à plus de détresse mentale car les CSSCT n’auront pas les mêmes moyens d’action et de prévention. Peut-on penser qu’un cadre est plus préservé qu’un agent ? Non, le fait d’être plus qualifié ne protège pas. La pression (entre le marteau et l’enclume) peut même parfois être plus forte face à une stratégie impalpable et face à des personnels en souffrance. FO Com défend l’idée d’un véritable droit à la déconnexion comme elle l’a fait durant la négociation européenne sur le travail et le droit à la déconnexion. Alors que la négociation avait acté entre autres une compensation de la hausse de l’énergie et la prise en compte de l’inflation, le patronat européen (dont les français) a préféré le rétropédalage de peur que cela n’affecte leurs résultats ! Les entreprises annoncent vouloir mettre l’humain au cœur de leurs préoccupations mais qu’en est-il exactement ? Les réorganisations continuent et pressent les salariés, le dialogue social omniprésent ne fonctionne pas ou trop peu, les outils numériques noient les salariés, les salariés en détresse se manifestent de plus en plus et rien ne semble enrayer le disque. Nous estimons à FO Com que la technologie doit conduire à un gain de temps libre pour tous. Cela doit se traduire par une réelle réduction du temps de travail, sans perte de salaire, et compensée par des remplois supplémentaires  !. La négociation doit permettre la mise en œuvre du « droit à la déconnexion » pour tous au travers de la réglementation et la sensibilisation des travailleurs. Ces derniers doivent avoir le droit de préserver leur sphère privée et de concilier vie professionnelle et vie privée. La collecte de données et la surveillance, ainsi que l’intelligence artificielle et la gestion algorithmique qui en résultent, doivent être transparentes. Elles nécessitent d’être proportionnées et respecter le droit des travailleurs à la vie privée et à la sécurité au travail. Le développement du travail à distance a entraîné des risques accrus de solitude et de dépression. Lors de l’élaboration et de la mise en œuvre des réorganisations (dont le télétravail), ces risques psychosociaux doivent être pris en considération. Il convient notamment de prêter une attention particulière aux conséquences à long terme pour les femmes et les jeunes. FO Com exige des cadres réglementaires solides, contraignants et exécutoires pour protéger le travail décent à l’ère numérique dans le but d’être au service des intérêts des travailleurs. [...] Lire la suite…
19 mars 2024Le 27 novembre dernier, les partenaires sociaux européens, dont la Confédération Européenne des Syndicats (CES), ont acté la fin des négociations sur le télétravail et le droit à la déconnexion dans le cadre du dialogue social européen, après plusieurs mois de négociations acharnées. Le négociateur FO Com, au sein de la délégation de la CES, avait rappelé dès le début et à plusieurs reprises la nécessité d’une règlementation sur le télétravail démontrant que les salariés en télétravail travaillaient plus que sur leur site de production voire au-delà de la durée hebdomadaire de travail et au détriment de leur temps personnel. Il avait également démontré l’opportunité d’intégrer un véritable droit à la déconnexion. La délégation syndicale a multiplié les tentatives de compromis toujours conforme à son mandat tel que voté par ses affiliés et pour autant, la délégation patronale a préféré quitter la table des négociations. FO Com et l’ensemble des affiliés français de la CES déplorent la rupture des négociations et condamnent le dogmatisme du patronat européen, y compris du patronat français qui a joué un rôle déterminant dans l’échec des négociations. Dès le départ, le patronat européen s’était engagé pour renouer avec un accord-cadre européen transposable en directive de l’Union Européenne afin de redonner un souffle au dialogue social européen, mais il a trahi son engagement une fois confronté à cette réalité. Le blocage du patronat est un aveu de faiblesse et une preuve d’irresponsabilité à quelques semaines du sommet de « Val Duchesse II », censé réaffirmer l’appui des institutions et partenaires sociaux européens pour le dialogue social européen. Face au blocage du patronat, l’ensemble des affiliés français de la CES appelle la Commission européenne à présenter au plus vite une proposition de directive de l’Union Européenne sur le télétravail et le droit à la déconnexion reprenant la position initiale exprimée par la CES au début des négociations. Cette directive devra être construite sur la base solide de l’accord-cadre autonome européen de 2002 sur le télétravail et respecter l’autonomie des partenaires sociaux au niveau national. Le refus du patronat de négocier et de s’investir en tant que partenaire social conformément aux traités européens ne doit pas rester sans réponse. L’ensemble des affiliés français de la CES appelle donc les institutions européennes à faire avancer cette initiative avant la fermeture de la fenêtre législative afin que le télétravail soit effectivement encadré et qu’un droit à la déconnexion soit reconnu pour tous les travailleurs en Europe. [...] Lire la suite…
19 mars 2024Depuis quelques années (la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh en 2013), le secteur International de la Confédération Force Ouvrière s’est penché sur cette responsabilité des entreprises donneurs d’ordre et l’impact sur les fournisseurs et sous-traitants. Cette réalité du marché du travail a conduit l’Europe à s’emparer du sujet et à examiner un projet de directive européenne dédié au devoir de vigilance. Une réponse à forts enjeux Dès 2016, deux lois ont instauré une obligation pour les grandes entreprises françaises de mettre en place un dispositif de vigilance : la loi dite Sapin II visant à mieux lutter contre la corruption (avec des volets préventifs et répressifs) ainsi que le trafic d’influence. Puis la loi de 2017 introduit un devoir de vigilance des sociétés-mères et entreprises donneurs d’ordre en matière de droits de l’Homme et de l’environnement. Depuis quelques années et dans de nombreuses filières, des délégués FO ont porté ce sujet et ont abouti à des accords dans leurs entreprises. C’était donc l’occasion pour la Confédération Force Ouvrière de réunir ses acteurs, militants, chercheurs et experts, de présenter un guide d’approche du devoir de vigilance avec ses grandes lignes et de partager des expériences de négociations de plans de vigilance au sein de différentes entreprises. Pauline MOREAU-AVILA, chargée du projet à la Confédération, a pu ainsi développer les étapes d’un plan de vigilance avec la réalisation d’une cartographie des risques, l’élaboration d’évaluation des risques, la présentation des actions adaptées d’atténuation des risques, la mise en place de mécanismes d’alertes et un dispositif de suivi des mesures mises en œuvre. Benjamin SCHREIBER de la FES (Friedrich-Ebert-Stiftung) a développé la loi allemande la différenciant de la loi française : plus d’entreprises impactées mais limitées aux fournisseurs et sous-traitants directs, s’appuyant sur les normes de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) et sur une gestion des risques avec de véritables sanctions financières pour les entreprises. Isabelle SCHÖMANN de la CES (Confédération Européenne des Syndicats) a prédit la prochaine parution de la directive européenne sur le devoir de vigilance, texte allouant un rôle central aux organisations syndicales, maintenant un mécanisme de responsabilité civile, désignant des autorités administratives pour un meilleur suivi des obligations de vigilance, etc. FO Com est intervenue en mettant en évidence les avancées de l’accord Geopost (multinationale française) qui impulsent le droit d’association et des droits syndicaux, un plan de vigilance, une définition plus large du travailleur des chaînes de valeur, des salaires décents, égaux ou supérieurs aux salaires minimaux nationaux, des formations, des mécanismes d’alerte et de suivi de l’accord. L’accord ouvrira de nouvelles perspectives aux salariés du monde entier où est implanté Geopost. Ces échanges autour de cette directive naissante marquent une étape importante pour mettre fin à un modèle commercial qui repose, en partie, sur le non-respect des droits fondamentaux des travailleurs. Nous restons vigilants sur la future transposition pour garantir l’essence initiale du devoir de vigilance. Celle-ci ne pourra être acquise qu’avec la mise en place de plans d’actions solides et d’un dialogue social de qualité incluant nécessairement les syndicats. [...] Lire la suite…
18 décembre 2023A cette heure, le gouvernement italien a entamé le processus d’approbation de la loi de finances pour 2024. Le projet de loi préparé par l’exécutif prévoit une série solide de privatisations qui inclut également la Poste Italienne. En fait, le gouvernement a annoncé son intention de vendre les 30 % d’actions de la Poste détenues par le ministère des finances, procédant ainsi à la privatisation définitive du groupe. C’est un mauvais choix pour deux raisons. Tout d’abord, d’un point de vue économique, La Poste italienne réalise chaque année des bénéfices et des dividendes substantiels pour les actionnaires, ce qui profite également au budget de l’État italien. Dans très peu d’années, ces dividendes couvriront le montant perçu par l’État lors de la vente des actions. Deuxièmement, le transfert du contrôle de l’État entraînerait une distorsion de la société, remettant en cause le rôle joué par Poste depuis plus de 160 ans comme pilier fondamental de la cohésion sociale et territoriale de l’Italie, grâce à la distribution du courrier et des colis et à la collecte de l’épargne des citoyens. Les Postes sont aujourd’hui dans une phase délicate de transition numérique et écologique, cruciale pour l’avenir de l’Europe et elles ont besoin d’être soutenues dans leur développement. FO Com condamne ce choix de privatisation de la Poste italienne qui serait un cadeau au marché financier et qui priverait les citoyens et l’État italien d’un actif stratégique pour faire face à tous ces défis, mettant en péril l’avenir de plus de cent mille travailleurs. FO Com soutiendra les initiatives des syndicats italiens visant à stopper cette option. [...] Lire la suite…
3 octobre 2023Depuis des années et par notre affiliation commune à UNI Global Union, FO Com a entretenu des liens réguliers avec le JPGU, syndicat de la Poste Japonaise. Nos deux entreprises, plutôt similaires sur certains points, nous ont conduits à travailler sur des thèmes communs comme la digitalisation croissante de nos métiers, la présence postale en zone rurale, La Banque Postale, la robotisation, la prise en compte du e-commerce ou la question du dernier kilomètre. C’est donc, aujourd’hui, le fruit de douze années d’échanges ayant conduit nos camarades japonais à venir rencontrer FO Com cette année encore pour des discussions sur cette mutation. Ces 17 et 18 juillet, la Fédération FO Com, représentée par la Secrétaire Générale, Christine BESSEYRE et les responsables des secteurs Poste et International, Christine SIMON et Alex SIRIEYS, a accueilli une délégation japonaise composée d’un responsable syndical, d’un représentant de leur institut de recherche et d’un universitaire spécialisé dans l’étude des postes et notamment française. Le programme, après l’aspect protocolaire et linguistique, a mené la délégation à se déplacer sur plusieurs sites de Paris. Après une première visite des bureaux, il y a quelques années, en province et en zone rurale, c’était donc l’occasion pour eux de voir des sites BGPN et BSCC en zone urbaine, de rencontrer des postiers parisiens et d’échanger avec nous sur la nouvelle stratégie de La Poste Groupe. Avec le soutien du Secrétaire Départemental Thierry CHAISE, la délégation a pu visiter un nouveau bureau BGPN et répondre aux nombreuses questions de nos délégués japonais au sujet des diverses activités proposées : automates, passage du permis de conduire, conseillers spécialisés, instances, affranchissements, retraits d’argent. Les postiers présents ont pu aussi prendre part aux échanges et expliquer les changements de l’entreprise. Nous avons visité une antenne Logissimo gérant la prise en charge des paquets suite à des commandes en ligne qui reste, comme partout dans le monde, une activité en pleine croissance. Nous nous sommes ensuite rendus sur une Plateforme Colis pour leur présenter la nouvelle flotte électrique composée entre autres de vélos cargo ; l’occasion pour nos amis japonais de découvrir nos technologies et organisations de travail. Puis, les délégations se sont donné rendez-vous dans un établissement courrier en pleine mutation avec notamment le portage de repas. Depuis leur dernière venue, La Poste française a énormément évolué ; la délégation a aussi visité un autre établissement, plus fréquenté, avec des attentes et des enjeux différents. La délégation japonaise a pu, ainsi, poser de nombreuses questions sur les bureaux, les maisons France services, la disparition du timbre rouge, les missions de service public au sein d’une entreprise, certes, privée mais qui compte encore bon nombre de fonctionnaires. La Poste a déroulé ses ambitions avec des thèmes sur l’Excellence, la Conquête ou la Performance. Face au discours patronal, la délégation japonaise ne s’est pas montrée dupe et a riposté par des questions pertinentes sur les attentes des agents au sujet des conditions de travail, les salaires ou la rentabilité de ces nouveaux services. Après ces visites, nos deux délégations ont comparé les deux « Poste » pour déterminer les idées ou modèles qui pouvaient représenter des pistes sérieuses pour l’avenir. Le Japon voit son taux de natalité baisser depuis des années entraînant un vieillissement spectaculaire de sa population. Le nombre de travailleurs actifs est en baisse et le pays manque, par exemple, cruellement de chauffeurs routiers. À l’instar de ce qui se passe en France, la Poste Japonaise voit le volume de courrier diminuer, la croissance du colis dans un monde concurrentiel et un manque évident de main - d’œuvre. Elle a d’ailleurs perdu 30 000 postiers en quatre ans et dispose encore de 24 000 bureaux de poste mais elle constate une baisse de sa clientèle, d’où sa réflexion sur la nécessité de trouver de nouveaux services. Toutes ces raisons amènent les délégations à poursuivre et à échanger nos analyses respectives. [...] Lire la suite…
2 octobre 2023Depuis juin 2022, La Conférence Internationale du travail a ajouté la reconnaissance d’un milieu de travail sûr et salubre comme principe à sa liste des droits fondamentaux. Cette modification devrait susciter une plus grande considération des questions liées à la santé et à la sécurité du travail (SST) au sein des normes mondiales. En février 2023, le monde entier a douloureusement constaté les conséquences dévastatrices de la pandémie de la Covid-19, avec 750 millions de cas confirmés et 6,8 millions de décès. Étant l’une des plus dévastatrices de l’histoire récente, cette crise sanitaire a sensibilisé de manière sans précédent à la question cruciale de la santé et de la sécurité au travail (SST). Des millions de travailleurs ont continué à exercer leur activité en première ligne, exposés quotidiennement à des risques. Pour d’autres, la pandémie a accéléré la transformation numérique comme le travail à distance qui a connu une forte progression. Cette évolution s’est accompagnée d’une utilisation accrue des nouvelles technologies numériques par les employeurs à des fins de contrôle, de surveillance et dans certains cas, de gestion des travailleurs engendrant ainsi des risques spécifiques en matière de SST. Uni Global Union à laquelle FO Com est affilié, a soutenu les syndicats du monde entier dans l’adoption de meilleures pratiques en matière de santé et de sécurité au travail. Lors de son 6e congrès en août 2023, des témoignages poignants ont illustré la réalité de ces défis. En Suède, une entreprise internationale surveille étroitement les travailleurs dans ses entrepôts, leur imposant le port de bracelets et de casques pour recevoir des instructions en temps réel. Cette pratique a eu pour conséquence d’accentuer le stress et les problèmes de santé mentale des travailleurs. Ces problèmes ne découlent pas d’aspects individuels, mais sont le résultat néfaste de l’organisation du travail imposée par l’employeur, lequel a une obligation en matière de santé et de sécurité au travail. En Finlande, où le secteur du commerce est principalement féminin, les femmes sont plus souvent victimes de harcèlement et de violence de la part de tiers qui peuvent avoir des conséquences physiques et psychologiques. Pour remédier à ces problèmes, il est impératif qu’elles bénéficient de la confiance de leur employeur grâce à la négociation collective, un outil essentiel pour renforcer leurs droits. UNI encourage les syndicats à utiliser la Convention 190 comme instrument pour appuyer la négociation de politiques contre la violence basée sur le genre dans les conventions collectives. Il est à noter que la Convention 190 est actuellement ratifiée par 32 pays, dont la France, mais pas la Finlande. Plusieurs syndicats du monde entier ont également exprimé leur soutien aux victimes de violence domestique. Par exemple, l’Irlande introduira à l’automne une législation prévoyant cinq jours de congés payés pour les victimes de violence domestique. Cette avancée résulte également de la négociation collective. L’Alliance syndicale au sein de l’opérateur de télécommunication Orange, dont FO Com est membre, a intégré certains éléments de la convention C190 dans l’accord mondial sur l’égalité professionnelle Femmes-Hommes. Les travaux de la Conférence Mondiale des femmes précédant le congrès auxquels FO com a participé, ont aussi mis en évidence l’importance de reconnaître que la santé au travail doit être appréhendée en tenant compte des spécificités de chaque genre pour adapter, en conséquence, les conditions de travail. Les effets du travail sur la santé des femmes restent largement méconnus et minimisés. À titre d’illustration, les postes de travail et les équipements, y compris les équipements de protection individuelle (EPI), sont conçus en prenant pour référence les caractéristiques physiques d’un « homme moyen ». Dans ce contexte, FO com a œuvré pour que les factrices de La Poste française, généralement de taille plus petite que celle des hommes, bénéficient de vélos spécialement adaptés à leur taille, ce qui profite à l’ensemble des travailleurs de petite stature. D’autres intervenantes du monde entier ont souligné que les femmes continuent d’assumer l’essentiel des responsabilités de soin ce qui accroît le risque de surcharge de travail, de stress et de problèmes de santé mentale en l’absence de dispositions permettant de concilier vie professionnelle et vie privée. Une déléguée d’Afrique du Sud a aussi mis en lumière les problèmes spécifiques des femmes qui sont souvent ignorés sur le lieu de travail tels que les fausses couches, les avortements, les mortinaissances qui ont des effets physiques et émotionnels dévastateurs sur la mère, nécessitant parfois des mois pour se rétablir physiquement, et bien plus longtemps pour se remettre émotionnellement et psychologiquement de cette perte. Enfin, le 6e congrès d’Uni en août 2023 a mis en exergue l’importance cruciale de la santé et de la sécurité au travail (SST) à l’échelle mondiale, tout en soulignant que ces enjeux affectent de manière inégale les travailleurs, en particulier les femmes. Face aux défis de la pandémie, de la transformation numérique et des inégalités de genre, l’appel à une action collective est essentiel pour promouvoir la justice sociale et garantir la protection des travailleuses et des travailleurs. Dans cet ADN syndical, il est impératif de reconnaître l’importance de « nous lever ensemble » pour créer un environnement de travail sûr et salubre pour tous. [...] Lire la suite…
22 septembre 2023C’est donc lors d’une session à l’Institut du Travail à Strasbourg, devant un parterre de militants, chercheurs et enseignants que le négociateur FO a pu présenter les coulisses d’une négociation européenne, celle du télétravail et du droit à la déconnexion, les enjeux comme la méthode de travail. Il a été rappelé au préalable le travail et le soutien indispensable de l’équipe confédérale (notamment Romain Lasserre) pilotée par Branislav Ruggani, secrétaire confédéral en charge des affaires européennes et de l’International. Parallèlement à la chronologie de cette négociation, ont été présenté les thèmes de l’accord en cours, les discussions au sein des délégations syndicales comme celles avec les délégations patronales. Cet accord ayant vocation à devenir une directive européenne, les employeurs usent de tous les stratagèmes pour ne pas aboutir mais sont eux-mêmes divisés : réversibilité, prise en charge des équipements, protection des données, droit à la déconnexion. Cet accord est capital pour préserver les conditions de travail et de santé des salariés et FO déterminera au final si l’accord est à la hauteur des enjeux européens. [...] Lire la suite…
11 septembre 2023Le Congrès mondial d’Uni Global Union s’est achevé après une semaine riche et intense, au cours de laquelle des syndicalistes de 109 pays se sont réunis pour débattre de questions urgentes touchant les travailleurs du monde entier.  Quelques temps forts du Congrès : #UNIrisingtogether  FO Com a apporté son soutien aux camarades de l’Eswatini, victimes de harcèlement, de licenciements. Certains ont fui suite aux représailles. FO Com soutient la motion du Congrès sur la démocratie et les droits humains.  Dave Ward, Président monde du Secteur Poste & Logistics a rappelé le rôle primordial des postiers lors de la pandémie mais aussi aujourd’hui dans leurs missions de service universel. FO Com a manifesté avec les délégués du congrès mondial pour soutenir le syndicat américain pour plus de justice sociale. Un congrès dont le sentiment fort et unanime reste que la lutte pour les droits des travailleurs, les valeurs démocratiques et la justice sociale est universelle. Cet évènement a pu rappeler avec force et détermination l’impact que l’action collective peut avoir sur les vies individuelles dans le monde entier, et s’est fini par un engagement en faveur de la solidarité et d’actions durables. [...] Lire la suite…
4 septembre 2023Précipités par la pandémie du Covid-19, les changements dans la nature du travail et la qualité des emplois se succèdent à un rythme effréné. Les travailleurs et les travailleuses sont poussés à travailler plus dur et plus vite, par des technologies conçues pour tirer le maximum d’efforts de chaque minute de travail. Aussi ces nouvelles technologies permettent d’exercer des pressions sur la productivité à une échelle qualitativement différente, car les données et la capacité de traitement sont beaucoup plus importantes. Alors que par le passé, un cadre disposait de peu de temps pour analyser les données, aujourd’hui les informations sont analysées par une machine. Cela peut conduire à une évaluation fine et en temps réel de chaque personne. C’est le constat des syndicats du monde entier réuni lors du Congrès Mondial d’UNI Global Union ces derniers jours d’août. Plusieurs délégués ont rappelé que cette surveillance permanente dégrade le travail et viole la sphère privée, en particulier dans le cadre du télétravail. La pression qui en résulte pour accroître la productivité pousse les travailleurs à ne pas prendre de pause pour atteindre les quotas, ce qui entraine les problèmes physiques et psychosociaux en matière de santé et de sécurité. L’IA générative, à la différence de la gestion algorithmique, fait appel à de grands modèles de langage qui ont été entrainés avec des textes, des sons et des images provenant d’internet. Des Chatbots tels que ChatPGT ont étonné le monde entier par la qualité de la rédaction et la création du contenu à l’aide de l’analyse prédictive. Certaines entreprises prévoient que la technologie leur permettra de réduire le nombre d’assistant. Dans le cas des centres d’appels, certains appels peuvent être automatisés. L’utilisation d’un modèle GPT peut compléter le travail d’un opérateur et réduire ainsi le temps nécessaire à chaque appel. L’IA générative et l’Intelligence artificielle générale suscitent bien d’autres inquiétudes et les médias réclament une réglementation, car cette technologie peut être considérée comme une menace existentielle pour l’Humanité. Les premières bases de mesures protectrices de l’IA ont été établies et votées au Parlement Européen en Juin dernier. Cet IA Act va permettre aux pays membres de l’UE de se référer à ce texte, afin de convertir dans leur réglementation nationale ces mesures de protection en matière d’IA, en faveur des travailleurs. Pour toutes ces raisons, les travailleurs et leurs syndicats doivent être présents à la table des négociations pour négocier les conséquences de ces changements, pour garantir que les nouvelles formes de travail soient sûres, que les travailleurs aient un salaire décent, que les horaires soient corrects et que les travailleurs bénéficient de ces gains d’efficience. C’est ce que FO COM a réitéré lors des travaux de ce congrès mondial : les travailleurs ne doivent pas être les grands perdants de cette nouvelle ère technologique ! [...] Lire la suite…
28 août 2023La 6e Conférence Mondiale des Femmes de l’Uni Global Union, dont FO Com est affiliée, s’est déroulée les 25 et 26 août 2023 à Philadelphie. L’événement a rassemblé plus de 500 participantes de 202 syndicats représentant 72 pays. Les discussions ont été axées sur les priorités stratégiques pour les quatre prochaines années : Favoriser la représentation féminine au sein des syndicats, afin de faciliter l’accès aux postes de dirigeantes, Lutter contre les violences et le harcèlement et soutenir la convention 190 de l’Organisation International du Travail (OIT). Cette convention a été ratifiée par la France au cours de la réforme des retraites. Malheureusement, aucune modification législative n’a eu lieu, S’assurer que la cause des femmes devienne la priorité des syndicats, en les aidant à obtenir des droits à travers la négociation collective, un outil crucial pour le progrès social. Depuis ces 5 dernières années, la crise sanitaire a complètement changé le monde. Elle a mis en exergue diverses inégalités, notamment une intensification des violences domestiques et un accroissement de la charge mentale des femmes. Les syndicats sont devenus une bouée de secours dans le monde du travail. Puis, au moment où le monde se relève des suites de la pandémie, de nouvelles crises émergent, menaçant une fois de plus la société et le monde du travail. L’augmentation du coût de la vie au niveau mondial provoqué par la guerre en Ukraine a eu une incidence néfaste sur l’accès et la couverture des besoins et des droits fondamentaux tels que l’alimentation, le logement, la santé, l’énergie, etc. Les congressistes ont donc considéré comme impératif que “les femmes se lèvent” pour : Promouvoir un travail décent et un monde durable, Œuvrer en faveur d’un monde sans violence, ni harcèlement, Être partie prenante dans les syndicats, Garantir la santé et la sécurité, Agir en faveur de la jeunesse. Ainsi, ces motions ont été débattues et votées à l’unanimité au vu de l’importance de ces thèmes. Les déléguées FO Com ont pleinement participé aux travaux et FO Com conserve son mandat au comité des Femmes. [...] Lire la suite…
30 juin 2023L’ensemble de la délégation FO s’est rendue au XVème Congrès de la Confédération Européennes des Syndicats, marquée entre autres par l’ouverture d’O. SCHOLZ, chancelier fédéral allemand.  Si ce dernier a sous couvert du 74ème anniversaire jour pour jour de la Constitution allemande rappelé la contribution du mouvement syndical pour la justice sociale et la dignité humaine en Allemagne, il a souligné le 50ème anniversaire à la CES, attestant du succès de ses récentes batailles pour les droits des travailleurs en Europe. Néanmoins, il est resté peu convaincant sur la révision de la gouvernance économique de l’Union Européenne, appelant à dégager les investissements publics nécessaires pour faire face aux transitions verte et numérique tout en invoquant un accord « réaliste » en perspective au Conseil et « les dangers de la dette publique ». Force Ouvrière est intervenu sur le rapport d’activités 2019-2023, saluant la mobilisation continue de la CES pendant la pandémie et les crises suivantes tout en évoquant les victoires syndicales obtenues par la CES et ses affiliés ces dernières années, notamment sur des vieux serpents de mer européens comme la directive de l’UE sur les salaires minimums. Il a également rappelé l’objectif commun des affiliés de la CES, partagé par FO : atteindre une Europe des travailleurs synonyme de paix, de progrès social et de justice sociale. FO est également est intervenue sur le chapitre du programme d’action 2019-2013 dédié au renouvellement syndical où elle a pu défendre les droits syndicaux, et en premier lieu le droit de grève, la négociation collective et le dialogue social. Elle a également rappelé l’importance de la formation syndicale pour assurer le renouveau syndical tout en mettant en relief la question de la construction du rapport de forces au niveau européen, attestant du succès de la mobilisation FO contre la réforme des retraites qui a attiré de nouveaux membres. Le chapitre a été voté à la quasi-unanimité. Pour conclure, tous les amendements constitutionnels ont été votés, y compris celui sur la participation des jeunes de moins de 35 ans dans la délégation des affiliés de la CES. FO sur tous les fronts ! Dès l’ouverture du 2ème jour du Congrès de la Confédération Européenne des Syndicats, la délégation FO a distribué sur chaque table un dépliant sur le projet européen SociAll de la CES auquel elle a participé dans le cadre de la contestation au niveau européen de la réforme des retraites en France depuis 2019. La CES a lancé un panel sur le Socle Européen des Droits Sociaux en présence de N. SCHMIT, commissaire européen à l’emploi et aux affaires sociales ainsi que D. RADTKE et A. JONGERIUS, eurodéputés rapporteurs sur la directive de l’UE sur les salaires minimums. Le secrétaire général FO est intervenu lors de cette session pour remercier Esther LYNCH, secrétaire générale de la CES, et l’ensemble des affiliés de la CES pour leur solidarité en faveur de la contestation syndicale contre la réforme des retraites en France, tout en rappelant qu’il fallait mettre un terme à l’Europe des marchés, du libre-échange et de la dérégulation pour aller vers une véritable Europe des travailleurs. Le débat s’est ensuite poursuivi sur la Charte des valeurs de la CES. Cette résolution de Congrès a été adoptée avec l’unique abstention de FO. Malgré le partage de la quasi-intégralité des valeurs indiquées dans la Charte (en grande partie déjà présentes dans le préambule des statuts de la CES !), il était inconcevable pour FO de voter en faveur d’une résolution qui remplace l’indépendance syndicale par l’autonomie vis-à-vis des pouvoirs politiques et économiques. La délégation FO s’est exprimée sur les raisons de son abstention tout en rappelant bien le mandat FO, invoquant la Charte d’Amiens, et que FO était le seul et unique fondateur français de la CES, évoquant l’engagement de Léon JOUHAUX pour la paix en Europe et la participation d’Alfred MISSLIN dans le premier secrétariat confédéral de la CES. Les discussions ont continué sur le modèle économique et sociale de demain. C’est ainsi que Christine BESSEYRE a pu rappeler pour FO les affres des politiques d’austérité, ses effets sur les services publics et les fonctionnaires et agents publics, tout en appelant à faire de la réforme de la gouvernance économique de l’UE la mère des batailles en Europe. [...] Lire la suite…
26 juin 2023Avec le boom des livraisons et l’expansion considérable du e-commerce (avec un chiffre d’affaires atteignant les 112 milliards d’euros en 2020), le dernier kilomètre devient capital. Par comparaison, le secteur postal et de la distribution a généré environ 110 milliards d’euros de recettes en 2021 (0,8 % du PIB total et +21 % par rapport à 2017) dans les États membres de l’Union Européenne-27. La logistique du dernier kilomètre, également appelé « Last Mile Logistics », est un terme utilisé majoritairement dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement (supply chain). Avec l’essor accéléré des ventes en ligne, le « dernier kilomètre » est au cœur des préoccupations. Il désigne tout simplement l’étape finale du processus de livraison. C’est-à-dire le moment où le colis part de l’entreprise (magasin de détail, entrepôt, usine de fabrication…) pour rejoindre sa destination finale (le lieu de réception par l’utilisateur définitif). L’objectif du Last Mile Logistics est d’optimiser autant que possible les délais. Cependant, la livraison du dernier kilomètre apparaît pour les entreprises comme la plus coûteuse financièrement mais également sur le plan environnemental. L’acheminement de marchandises serait en réalité responsable de 25 % des émissions de gaz à effet de serre dans le milieu urbain. Selon une étude menée par Cushman & Wakefield, intitulée « Last Link : Quantifying the Cost », le dernier kilomètre représente effectivement plus de la moitié des coûts globaux de la chaîne logistique soit jusqu’à 20 % des frais liés au transport du produit. La crise sanitaire a confirmé l’accélération des achats en ligne. Ce serait alors 42 millions de « cyberacheteurs » qui se sont retrouvés sur Internet durant le quatrième trimestre de 2020. Le transport express (dans les 24 à 48 heures suivant la commande) s’impose également comme un service fondamental. Les habitudes de consommation évoluent et les achats en ligne explosent. Les consommateurs sont devenus exigeants : rapidité (mis en avant par exemple par Amazon), souplesse des horaires, planification, récupération des produits sélectionnés dans un point de retrait, point relais ou magasin, y compris les dimanches et jours fériés. Les courses en ligne gagnent également en popularité et entraînent le secteur alimentaire à développer sa logistique. La grande distribution continue son envolée digitale : + 7 % au 3e trimestre 2021 par rapport à 2020 et + 47 % par rapport à 2019. Cette évolution s’est accompagnée d’une détérioration considérable des conditions de travail dans le secteur de la livraison du dernier kilomètre. En effet, La Poste a modifié ses organisations de travail dans le but, d’une part, de réduire les coûts, principalement constitués par les frais de personnel et, d’autre part, de devenir plus flexible et agile afin de rester compétitive, d’obtenir davantage de clients et prendre en compte l’évolution de leurs besoins. Cette détérioration se présente différemment en Europe selon les contextes nationaux et dépend largement du cadre juridique et de la culture nationale dans le secteur de la poste et de la logistique, ainsi que des différents usages en matière de négociation collective et d’organisation du travail. Globalement, la principale tendance observée est celle de l’externalisation des coûts, des risques et du travail. D’un point de vue syndical, la livraison du dernier kilomètre est confrontée à une course vers le bas en termes de salaires et de conditions de travail. Les contrats de travail des chauffeurs-livreurs comprend des employés directs, des sous-traitants, des indépendants et des travailleurs de plateforme qui se font concurrence. C’est pour cela que FO Com au sein de UNI Global Union contribue actuellement à une étude européenne afin d’avoir une vision plus complète et pouvoir défendre les intérêts des salariés concernés. L’enjeu est de taille puisque l’étude veut englober des entreprises aussi diverses que UPS, Amazon, DHL, Royal Mail, DPD Group, Uber Eats, Delivery Hero, Aramex, Jumia ou Just Eat… [...] Lire la suite…
12 juin 2023En Norvège, le gouvernement compense le prestataire du service universel, Posten Norge, pour le coût net de l’OSU. Étant donné que la baisse des volumes de courrier continuera à faire peser une charge financière sur Posten Norge, le niveau de compensation du gouvernement devrait augmenter avec le temps. Cela a conduit le gouvernement norvégien à évaluer quel devrait être le niveau de service approprié de l’OSU (Obligations de Service Universel). En 2016, l’obligation de distribution le samedi a été supprimée, réduisant de fait l’obligation de fréquence de distribution de six jours par semaine à cinq jours par semaine. Posten Norge a utilisé cette liberté accrue et a cessé de distribuer le courrier le samedi. Malgré la réduction de la charge de l’OSU qui en a résulté (et donc des dépenses publiques pour l’achat de services postaux non viables sur le plan financier), des réductions supplémentaires de la fréquence de distribution ont été envisagées en 2017 et 2018. En 2017, le ministère norvégien des transports et des communications s’est inquiété du fait que l’augmentation de la compensation pour le service postal pourrait ne pas être l’utilisation la plus efficace des fonds publics. Il a déclaré qu’en raison du niveau de numérisation de la société, la nécessité d’envoyer des lettres avait été considérablement réduite. En conséquence, ils ont suggéré que les fonds publics pourraient potentiellement être alloués plus efficacement à d’autres services, tels que les soins de santé ou l’éducation. Dans le but d’assurer une meilleure viabilité financière de l’OSU et une utilisation plus efficace des dépenses publiques, des recherches ont été menées pour évaluer quel serait le champ d’application approprié de l’OSU, offrant un compromis entre un niveau de service élevé et des dépenses publiques moindres. Comme la fréquence de livraison représentait 70 % du coût net de l’OSU en 2018, plusieurs modèles de livraison ont été envisagés dans ce processus, y compris des modèles permettant des fréquences de livraison différentes dans les zones urbaines et rurales. Cette différenciation visait à tenir compte des coûts de livraison plus élevés dans les zones rurales. En 2019, le parlement norvégien a accepté une proposition du ministère visant à réduire la fréquence de livraison de 5 jours par semaine à 2,5 jours par semaine (c’est-à-dire en alternant la livraison deux jours par semaine et la livraison trois jours par semaine sur un cycle de deux semaines). Ce changement est entré en vigueur en juillet 2020. La distribution quotidienne des journaux dans les zones rurales (sans distribution alternative de journaux) a été assurée après une procédure d’appel d’offres public. Pour compenser la baisse de la fréquence de distribution, les destinataires peuvent toujours faire distribuer leur courrier dans des boîtes postales (bien qu’aucune augmentation significative de la demande n’ait été enregistrée), et les colis sont distribués dans des points de service cinq jours par semaine. En outre, les petits paquets (c’est-à-dire les “lettres” contenant des marchandises achetées en ligne) sont distribués par Posten Norge tous les jours dans les zones urbaines (qui représentent 50 % des foyers) sur une base commerciale.) Posten indique que l’impact réel sur les expéditeurs a été très modéré, car la fréquence de délivrance standard est passée de J+1 à J+2 dès 2018, avant l’introduction de la livraison alternée. Dans ce contexte, l’introduction de la livraison alternée a seulement signifié que 50 % des volumes de courrier seraient distribués dans les trois jours au lieu de deux jours. De même, Posten n’a pas connu d’impact sur ses volumes de courrier suite au changement de fréquence de livraison, c’est-à-dire qu’il n’a pas déclenché d’e-substitution supplémentaire. L’impact financier des modifications de l’OSU a été substantiel. En 2019, le coût net de l’OSU lié à la livraison cinq jours par semaine était de 620 millions de couronnes norvégiennes (environ 63 millions d’euros). En 2020, ce coût net a disparu après que la transition a eu lieu en juillet. Cependant, le service commercialement défini par Posten à partir de 2022 est la distribution de lettres aux points de ramassage, ce qui fait passer le coût net de l’OSU pour la fréquence de distribution et le point de ramassage à 749 millions de NOK (environ 75 millions d’euros) et plus. Cela montre clairement que même la distribution un jour sur deux ne suffira pas à garantir la viabilité financière de l’OSU dans un pays fortement numérisé (et peu peuplé). [...] Lire la suite…
10 juin 2023Depuis jeudi 1er juin dernier, le Sénégal est mis en auto-confinement. Une période sombre et meurtrie dûe à des violents heurts éclatants entre manifestants et forces de l’ordre, après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme. Quinze personnes ont été tuées. Aucune victime ou personne blessée n’est à déplorer parmi les équipes Orange dont les salariés de la Sonatel qui travaillent sur place. Nos collègues ont été en télétravail dès le vendredi 2 juin. Les autorités ont restreint l’accès à l’Internet mobile. Cette décision de réquisition prise par l’État Sénégalais concerne l’ensemble des opérateurs. Nous adressons notre soutien fraternel aux travailleurs de Sonatel et tout le peuple sénégalais. En ce moment difficile et douloureux de crise politique que traverse le Sénégal, FO Com condamne toute sorte de violence. FO Com profite ainsi pour manifester son soutien à tous les pays de la zone OMEA, qui traversent des moments de crises sécuritaires, politiques, diplomatiques, alimentaires, sanitaires… [...] Lire la suite…
11 avril 2023Comme dans la presse internationale, tous nos pays voisins suivent notre actualité. Pourquoi travailler deux ans de plus ? Quelle démocratie s’il n’y a pas de débat parlementaire ? L’inflexibilité du gouvernement fait craindre l’équilibre des démocraties et le risque de populisme. Si les syndicats continuent de manifester, outre un droit constitutionnel, c’est également le risque d’autres réformes visant à détruire tous les acquis sociaux. Quels politiques ont mis le doigt sur une politique de l’emploi inexistante, seule politique qui permettrait les cotisations sociales indispensables au fonctionnement de notre système social. En tout cas, nos voisins et syndicats européens l’ont compris et apportent aujourd’hui tout leur soutien aux organisations syndicales et aux manifestants. Les CCOO (commissions ouvrières espagnoles) ont proposé une motion de soutien approuvée à Madrid par le comité mondial des femmes d’UNI Global Union, fédération internationale de syndicats. 📢Déclaration adoptée par le Comité des femmes de @uniglobalunion Madrid 28 mars ✊En soutien aux millions de personnes qui se mobilisent en #France depuis deux mois et qui se mobiliseront à nouveau le jeudi 6 avril contre la #ReformesDesRetraites 📯@CCOOCorreos est avec vous‼️ pic.twitter.com/CcUbeeGSCA — CCOO Correos (@CCOOCorreos) April 3, 2023 De même, une délégation de la DGB allemande a apporté également tout leur soutien au mouvement français. En formation dans le Sud de la France, des échanges ont eu lieu avec FO où nous avons expliqué le contexte français et le conflit des retraites. Si le système allemand est différent, la récente grève sur les salaires en Allemagne a pleinement joué son rôle, les salariés s’étant fortement mobilisé. Après la menace d’une « grève à durée indéterminée », les 160 000 salariés de la Deutsche Post, qui négocient à part, ont déjà obtenu, au début de mars, une hausse de salaire moyenne de 11,5 %. A la fin de 2022, près de 4 millions de salariés allemands de l’industrie ont décroché une hausse de salaire de 8,5 % sur deux ans, après plusieurs semaines ponctuées par des arrêts de travail. Le 6 avril, plus d’une vingtaine de militants de la DGB ont manifesté à Nice ! En cette onzième journée de grève et de manifestation, l’intersyndicale reste unie et les manifestants mobilisés pour le retrait. Rendez-vous est pris le 13 avril pour maintenir la pression dans les manifestations. Nous ne lâcherons rien ! [...] Lire la suite…
29 mars 2023La Confédération des syndicats de Hongkong vient de subir un revers historique. Sa dirigeante « Sister Ngor » a été arrêtée le 9 mars 2023. Cela peut sembler logique dans un pays qui depuis 1997 a perdu ses repères et passé sous hégémonie chinoise mais pas tant que ça. Désormais, c’est une nouvelle façon d’effacer les oppositions : « banal, rapide, silencieux presque anonyme bien qu’au grand jour ». Le régime de HongKong sous couvert de sa loi sur la sécurité nationale continue d’exercer son pouvoir sur toutes les formes d’opposition démocratiques : fermetures de journaux, dénonciation, emprisonnement des dirigeants de syndicats ou de journaux ou d’associations. Cette loi selon le pouvoir ne devrait concerner qu’un certain nombre de protagonistes mais qui aujourd’hui a permis d’incarcérer la quasi-totalité de l’opposition. Elizabeth Tang Yin-Ngor ou « sister Ngor » est détenue pour « collusion avec des forces étrangères » car elle aurait reçu pour son organisation des fonds en provenance de l’étranger (Allemagne, Norvège et Etats-Unis). Forcément il y a collusion… Le grand mot ! Dès lors que se sont exilés les principales oppositions, l’Etat s’en prend aux leaders restés dans le pays et pour bien justifier son action à l’encontre de l’opposition, les accuse de collusion, de trahison ou d’espionnage. C’est le cas dans nombre de pays dont l’Iran qui détient un triste record. Et malheureusement de nombreux pays suivent le pas… FO Com témoigne toute sa solidarité à tous ces militants qui défendent les salariés et par là-même les droits fondamentaux de la démocratie. C’est une question qui ressort aujourd’hui dans de nombreux débats : que deviennent nos démocraties ? Nous avons beaucoup de cas : HongKong, la Tunisie, l’Iran, la Turquie, etc. C’est aujourd’hui la tendance bien humaine de se préoccuper de soi au détriment du collectif.  L’individualisation de la société facilite la gouvernance et la tentation autoritariste. Il est donc primordial de défendre le collectif car à tout moment les individus seront impactés. Le fait de ne pas vouloir s’impliquer dans un débat sociétal par exemple dans un conflit sur les retraites en France ou sur la question de l’immigration en Italie, pose partout le problème de la démocratie. Mais que font les partis d’opposition ? que font les syndicats ? Ils font ce que chaque citoyen en fait en y adhérant ! Car c’est uniquement en adhérent à un syndicat, à un collectif que le citoyen, le salarié se donne une chance d’être entendu et de conserver ses droits. Alors si aujourd’hui, nous ne sommes pas dans une situation de répression, il est peut-être temps de freiner les 49-3, les 44-3 et autres injonctions qui tuent dans l’œuf le débat, propre à une démocratie. Une seule alternative, que les salariés se réapproprient le débat en participant aux manifestations, en adhérant à Force Ouvrière ! [...] Lire la suite…
28 mars 2023Depuis 2018, le chiffre d’affaires de la poste espagnole, Correos, ne cesse de baisser  avec moins de 400 millions de fonds propres et une dette de de 500 millions en 2022 soit une perte de presque un milliard d’euros ! Correos voit son activité traditionnelle baisser de 12 % mais comment concevoir l’augmentation de 68 % des autres opérateurs dans le même créneau ? Comment l’opérateur historique baisse de 1,4 % dans le colis express alors que sa concurrence progresse de 315 % ? Inimaginable ! Dès 2019, les organisations syndicales espagnoles UGT et CCOO ont dénoncé le processus de démantèlement intentionnel que l’actuelle équipe dirigeante nommée par le gouvernement espagnol promeut depuis quatre ans. Son action unilatérale, dénuée de toute responsabilité sociale, a produit la plus grande dégradation de l’histoire du service postal public en Espagne et a placé l’opérateur public dans une situation proche de la faillite économique. L’actuel président de l’entreprise a condamné le secteur postal traditionnel (lettres et colis du service postal universel), en réduisant son financement (110 M€), et en échouant dans tous ses « projets » de diversification (NEXEA, Correos Cargo, Correos Market, Correos Frío, Correos Cash, Entrepôts logistiques, etc.), réalisant un dérisoire chiffre d’affaires de 4,5 M€ au cours des trois dernières années. Cette situation a été rejetée par les syndicats CCOO et l’UGT qui, représentant 75 % des travailleurs postaux, ont appelé à se mobiliser. Car le droit des citoyens espagnols à des communications postales abordables, accessibles et de qualité comme le prévoit la loi 43/2010 en application de la troisième directive européenne est en danger. Trois grèves générales menées en 2022 avaient mobilisées près d’un postier sur cinq notamment lors de la manifestation de Madrid. Les syndicats espagnols exigent un changement immédiat du cadre de gouvernance responsable du chaos et de la ruine actuelle de Correos. Ils réclament l’ouverture d’un débat sur la définition du modèle postal futur et durable dont l’Espagne a besoin avec un financement public suffisant pour la fourniture du service public postal, des investissements, un véritable plan stratégique, ainsi qu’un accord de travail qui garantit les droits et la qualité de l’emploi pour relever les défis futurs auxquels nous, syndicats postaux, sommes confrontés au niveau mondial. La dernière Conférence européenne des postes et de la logistique d’UNI, (représentant 50 syndicats européens dont FO Com soit plus d’un million de travailleurs de 34 pays) a exprimé son plein soutien à la lutte que CCOO et UGT mènent depuis deux ans pour la défense du service postal public espagnol et de Correos en tant qu’opérateur public. [...] Lire la suite…
28 mars 2023Lors de la crise sanitaire en France et alors que le président français parlait de guerre face à la covid-19, tous avaient considéré l’indispensable lien entre les services publics et la population. Tout le monde se souvient des soignants, intervenants à toute heure et dans des conditions d’urgence extrême et des postiers, les seuls à livrer particulièrement. Sauf qu’en France, les travailleurs de la première ligne ont été remerciés tout simplement au sens littéral comme au sens figuré. Certes, il y a eu le Ségur pour les personnels de la Santé mais pour les postiers, des réorganisations, des formations pour les managers au PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi), de la distribution alternée et au passage pour ceux qui utilisent encore les services de La Poste, la fin du timbre rouge et une tarification musclée. Aujourd’hui aussi, la dramatique réalité de la situation en Ukraine révèle l’indiscutable lien entre la population et les postiers. Alors que toute l’Europe se mobilise en termes de solidarité, l’Ukraine remet lentement en route son pays notamment dans les zones dévastées par la guerre. Une fois la zone sécurisée, ce sont les secteurs publics qui sont rétablis et notamment les bureaux de poste dont l’une des missions est entre autres de payer les pensions. Pour tous ces retraités, c’est le premier argent perçu depuis des mois, le premier lien social retrouvé, mais c’est surtout le retour du service public aux côtés de la population. Certes l’environnement postal a fortement évolué en Europe ces quinze dernières années mais face à une concurrence injectée artificiellement, le vrai service public se révèle toujours et notamment en période de crise. Nous avons des services publics avec des missions et un lien indéfectible avec la population, un lien social par la distribution du courrier six jours sur sept, la livraison de la presse, notre présence en zone rurale et nos services bancaires au plus près des plus modestes. Alors quand La Poste Groupe dit maintenir ses missions, comment peut-elle les remettre en cause avec ses réorganisations en cascade et sa distribution alternée ? [...] Lire la suite…
13 mars 2023Suite à l’organisation d’une manifestation le 4 mars à Tunis, la délégation de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) composée de responsables syndicaux d’Italie, d’Espagne, d’Algérie, de France, de Libye, de Norvège ou encore de Palestine, s’est vue refuser l’entrée en Tunisie pour participer à la mobilisation de l’UGTT visant à protester contre la répression syndicale et condamner les politiques sociales et économiques qui ne cessent d’aggraver les inégalités dans le pays. Mais comment la Tunisie en est arrivée là ? Pour une fois, en ce 8 mars, regardons l’évolution de ce pays sous l’angle de la femme.  Rappelons-nous le 13 mars 1956, soit cinq mois après l’indépendance, Habib Bourguiba réalise un acte politique plus qu’audacieux. Il met fin au pouvoir despotique des pères et maris, transforme la femme en sujet de droit, relève l’âge légal des femmes à 20 ans, proscrit la répudiation, institue le divorce judiciaire, interdit la polygamie… Pour le « combattant suprême », l’ordre patriarcal était à bannir autant que le colonialisme. L’émancipation de la femme, aujourd’hui le 8 mars était un impératif politique (éducation, contraception, etc.). Face à une natalité galopante, la femme devait pouvoir décider ! Aujourd’hui, les objectifs ont été largement atteints : 1.99 enfant par femme (contre plus de 4 à l’époque), 63% de lauréates au baccalauréat et on constate la même tendance à l’université. L’échec scolaire devient aujourd’hui masculin et cela pose également de vraies questions (violences sociales croissantes). Si les professions se sont féminisées, le chômage touche deux fois plus les femmes. Les violences conjugales subsistent et une « orientalisation de la société » est apparue au début des années 80 avec la réapparition du hijab qui avait disparu dans les années 70. La réforme de 1993 supprimera le « devoir d’obéissance » de la femme envers l’époux et l’autorisera à transmettre la nationalité tunisienne en cas de mariage avec un étranger. Peu après la révolution de 2011, alors que tous les espoirs semblaient autorisés, le conservatisme soutenu par la victoire d’Ennahdha aux élections à la Constituante souligne la précarité des acquis de la femme. Les manifestations de 2012 ont permis de conserver dans les textes constitutifs la notion d’égalité contre celle de complémentarité ! L’État « s’engage à protéger les droits acquis de la femme et œuvre à les développer » et une loi sur la violence faite aux femmes et contre le harcèlement a été adoptée le 13 juillet 2016 en Conseil des ministres. Même si aujourd’hui tout n’est pas parfait et la route peut sembler longue en matière de violence sexuelle ou d’héritage, le pays semble tarder à vouloir légiférer et transposer au quotidien les principes énoncés. Les nombreux détracteurs répondent que ce n’est pas le moment de réformer voire de changer. Mais le gouvernement tunisien devrait se souvenir que les tunisiens ont toujours été plus progressistes que leurs dirigeants. Aujourd’hui, dans une économie étouffée avec un gouvernement sourd, face à ces restrictions de libertés et des choix économiques catastrophiques, l’espoir est bien présent et les signes donnés par le gouvernement tunisien sont bien ceux d’une prochaine révolution naissante. [...] Lire la suite…
27 février 2023L’Europe est criblée de grèves depuis quelques mois : l’avenir de la Poste, la réforme des retraites mais également la question des salaires. Qui peut dire que sorti de la crise sanitaire (et de ses répercussions encore méconnus), la crise énergétique et le coût énergie n’impactent pas les salariés. Certaines entreprises ont entrepris de négocier avec les syndicats mais d’autres rechignent à reconnaitre la réalité. En Allemagne, pays habitué pourtant à la négociation, le syndicat Verdi a lancé plusieurs grèves en janvier ralentissant la distribution d’environ un million de lettres et de plusieurs centaines de milliers de colis Le syndicat veut, par ces arrêts de travail, donner du poids à sa revendication d’une augmentation de salaire de 15% dans le cadre des négociations salariales en cours. Et les grèves d’avertissement devraient se poursuivre. Face à une inflation de 8% en 2022 et 6 à 7% cette année, la revendication est légitime. Le responsable de Verdi, Franck Werneke avait prévenu la Deutsche Post : « Celui qui pense que la revendication de 15% est trop élevée ne sait tout simplement pas compter » lors des manifestations de Berlin, Brandebourg, Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe. Alors qu’il affirmait « l’alternative, mourir de faim ou de froid, nous ne l’acceptons pas », la Deutsche Post reste campé sur ses positions affirmant que l’entreprise avait fait une première proposition et relativise la mobilisation des salariés comme également le trafic impacté. D’autres manifestations sont donc prévues et vont sans doute s’amplifier sauf si la Deutsche Post se remet réellement autour de la table. A suivre… [...] Lire la suite…
20 février 2023Ce samedi 18 février, se déroulait en Tunisie une manifestation à l’appelle de l’UGTT (Union Générale des Travailleurs Tunisiens) à laquelle participait la Secrétaire Générale de la Confédération Européenne des Syndicats, Esther Lynch. Il s’agissait d’une des nombreuses manifestations organisées simultanément dans plusieurs villes du pays pour protester contre l’arrestation d’un important responsable syndical local arrêté fin janvier, Anis Kaabi, responsable pour la branche autoroutes de l’UGTT mais également contre la dégradation de la situation économique, le licenciement de responsables syndicaux, des poursuites judiciaires malveillantes contre des syndicalistes, le recours aux forces de l’ordre pour surveiller et limiter les activités des syndicats et la promotion de syndicats jaunes. La Secrétaire Générale de la Confédération Européenne des Syndicats, Esther Lynch, venue apporter la « solidarité de la part de 45 millions de travailleurs en Europe », s’est adressée à la foule réunie dans ce bastion historique du syndicalisme tunisien.  Elle s’est adressée au Président Saïed : « le monde voit ce que vous faites – vous devez mettre fin à vos attaques contre les syndicats, maintenant ». Depuis « la révolution du Jasmin » et la chute de Ben Ali, Kais Saïed concentre tous les pouvoirs depuis 18 mois et a révisé la Constitution pour réduire les prérogatives du Parlement et revenir à un système ultra-présidentiel similaire à celui d’avant la Révolution de 2011 et la chute du dictateur Ben Ali. Le Président envisagerait même de supprimer des subventions en faveur des produits de base tel que la nourriture et l’énergie alors que son pays a vu son économie se détériorer avec une forte inflation (plus de 10 %), une augmentation de la pauvreté et un creusement de la dette. « L’UGTT est le dernier rempart de défense de la démocratie tunisienne. La répression autoritaire du Président Saïed à l’encontre du syndicalisme ne pourra réussir. Le mouvement syndical mondial ne le tolèrera pas. » a affirmé Esther Lynch. Elle a invité le gouvernement tunisien à « s’asseoir et négocier avec l’UGTT pour trouver une solution » afin d’améliorer la situation politique et économique actuelle. Pour seule réponse, les autorités tunisiennes, sur ordre du président Kais Saïed, ont ordonné le départ du pays d’Esther Lynch. [...] Lire la suite…
4 janvier 2023Alors que le Royaume-Uni vit une crise sans précédent dans plusieurs domaines (politique, économique et social), l’austérité salariale touche les britanniques de plein fouet combinée avec une inflation record. À la rentrée 2022, le syndicat CWU a organisé 8 jours de grève et 16 jours supplémentaires sont prévus d’ici la fin décembre pour obtenir de meilleurs salaires. Dans un communiqué datant du 14 octobre, Royal Mail envisage 10 000 suppressions d’emploi d’ici août 2023, pouvant se traduire par 6 000 licenciements. L’entreprise postale estime que ces journées de grève n’ont pas permis de réduire ses coûts assez rapidement, ce qui la conduit à poser sur la table ce genre d’option. Elle est même allée jusqu’à changer de nom récemment, pour devenir International Distributions Services, afin de mieux refléter la structure du groupe. Mêmes ingrédients, même recette que le Groupe La Poste ? [...] Lire la suite…
4 janvier 2023À l’échelle mondiale, les jeunes ont toujours été vulnérables sur le marché du travail – surtout pendant les crises : nouveaux arrivants sur le marché du travail, élèves décrocheurs ou jeunes diplômés sans réelle expérience. Cette année, l’Union européenne a déclaré en avril 2022 13,9 % de jeunes chômeurs -moins de 25 ans- avec la France à 16,5 %, la Belgique à 13,5 %, l’Allemagne à 5,7 %, l’Espagne à 28,9 % ou la Grèce à 36,8 %. De son côté, la Chine avait enregistré un taux de chômage des jeunes à près de 20 % dès le mois de juillet 2021… Beaucoup espéraient un changement de direction après le 20ème congrès du parti mais il n’en sera rien. Xi Jinping conserve une ligne ferme : maintien de la politique zéro Covid, promotion d’une prospérité commune, lutte contre l’expansion du capital. Cette année en Chine, il est constaté un nombre croissant de jeunes diplômés (10 millions contre 9 l’an dernier), un accroissement du chômage des jeunes ruraux migrants, plus des restrictions sanitaires qui perdurent et enfin un fléchissement marqué de l’activité économique. De plus, le secteur des services, principal pourvoyeur d’emplois pour les jeunes est pleinement impacté par la pandémie : les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie-restauration comme l’enseignement privé ou les fournisseurs de service Internet. Parmi les jeunes, le pessimisme est de mise même si le président Xi Jinping s’est attaqué ouvertement au tangping (en chinois, c’est la politique du moindre effort) en promettant de créer une société plus équitable. L’État chinois s’est engagé à créer plus de 11 millions d’emplois urbains cette année pour maintenir le taux de chômage urbain sous les 5,5 %. Inciter les jeunes à monter leur propre affaire, lancer des CDD subventionnés ou prendre des étudiants en stage ne pourra convaincre les jeunes que si un allègement des mesures COVID est décidé. C’est ce que pensent nombre d’économistes mais pas forcément les dirigeants politiques chinois… [...] Lire la suite…
4 janvier 2023Depuis le 14 juin 2022, des précipitations sans précédent ont inondé le Pakistan, provoquant des inondations et des glissements de terrain qui ont fait des ravages en termes de vies humaines, de biens et d’infrastructures. Un tiers du pays inondé, 2 millions d’habitations détruites, 8 millions de personnes dans des camps de fortune sans compter les risques de maladies (paludisme, etc.). Plus de 1 500 postiers et leurs familles sont directement touchés par les inondations et ont perdu leur maison, voire pire. Malgré cela, le service postal pakistanais continue à fournir des services essentiels pendant cette catastrophe. FO Com, impliqué au sein de l’UNI, a maintes fois soutenu des résolutions pour une nouvelle donne climatique et pour un meilleur avenir, vert et neutre en CO2. En outre, UNI Post & Logistics apporte ses contributions, auprès de l’Union Postale Universelle (UPU), aux directives de l’UPU sur la gestion des risques en cas de catastrophe naturelle pour les entreprises postales. L’objectif principal d’UNI Post & Logistics est la protection et la sécurité des travailleurs, par la formation et la dotation d’équipements adaptés. FO Com adresse son soutien aux postiers pakistanais rappelant le rôle primordial des postiers, de ces femmes et ces hommes en première ligne. [...] Lire la suite…
3 octobre 2022La crise sanitaire a généré une explosion du e-commerce. Aujourd’hui encore, à l’heure où les ventes en ligne connaissent un surcroît d’activité, que l’économie mondiale rencontre un problème de sourcing, en matières premières comme en main d’œuvre et que la demande est extrêmement variable, la supply chain* est plus que jamais au cœur des tensions. La livraison, en tant que dernier point de contact client dans le tunnel de vente, fait de la logistique la clé de voûte de la satisfaction client. Les millenials et la génération Z sont les consommateurs qui centralisent désormais l’attention du commerce mondial et parmi leurs attentes, certaines ne peuvent être atteintes que par « une logistique efficiente ». Ainsi, instantanéité, personnalisation, éthique et éco-responsabilité, le tout au juste prix, sont les mots-clés qui doivent guider les parcours client. C’est « je veux mon paquet maintenant ». Mais cette tendance a un coût notamment pour les travailleurs, celui de l’utilisation par les entreprises de la sous-traitance. Cet outil permet aux entreprises de réduire leurs coûts mais depuis quelques années, la tendance est à la sous-traitance de la sous-traitance jusqu’au faux auto-entrepreneur. Certaines entreprises le reconnaissent car elles n’ont pu juguler cette dérive. UNI et ses affiliés français ont signé en 2017 un accord mondial à DPD Geopost permettant de protéger les droits humains et fondamentaux du travail. Le texte permet également des droits syndicaux et évoque les relations entre l’entreprise et les sous-traitants. Les dérives constatées ici ou là dans le monde, la loi française de 2017 sur le devoir de vigilance, la loi allemande entrant en fonction au 1er janvier 2023 et la directive européenne sur ce sujet imposent de faire évoluer l’Accord mondial via un avenant, afin d’y intégrer des sujets qui ont émergé depuis 2017. C’est la demande que nous avons formulé auprès de DPD Geopost, demande qui se concrétisera ce vendredi 30 octobre 2022 par l’ouverture du sujet. La stratégie de La Poste française est basée sur la diversification des activités du Groupe, GEOPOST en est une branche importante, puisque son chiffre d’affaires représente plus de 40% du chiffre d’affaires du Groupe La Poste. La Branche GEOPOST est en plein développement à l’international, beaucoup d’acquisitions se sont réalisées depuis ces dernières années. Présente dans 49 pays, elle fait du groupe La Poste le n° 1 du colis en Europe. La loi française, s’imposant à DPD Geopost, exige un mécanisme de prévention par le biais d’un plan de vigilance qui comprendra une cartographie des risques, des procédures d’évaluation régulière, des actions de prévention des atteintes graves, des mécanismes d’alerte et un dispositif de suivi. C’est ce que nous revendiquerons et négocierons. Pour les syndicats français affiliés à l’UNI, la négociation d’un avenant de l’Accord-monde est primordial pour garantir les droits légitimes de tous les salariés. *supply chain : correspond aux différentes étapes liées à la chaîne d’approvisionnement, de l’achat des matières premières à la livraison d’un produit ou service. [...] Lire la suite…
30 septembre 2022Définition d’un système 2013 a été le facteur mondial d’une prise de conscience lors de la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh. Tout un immeuble s’est effondré provoquant la mort de près de 1 200 personnes dont plus de la moitié d’ouvrières du textile et plus de 2 000 blessés, travaillant entre autres pour Primark, Mango, Carrefour, Walmart, Auchan, Benetton, etc. L’événement mobilise comme jamais les médias et l’opinion publique internationale, mettant en lumière les conditions de travail et de vie des ouvrières. L’enquête qui a suivi, diligentée par le point de contact national français (instance tripartite rassemblant des représentants de 6 syndicats français, des entreprises et de plusieurs administrations) met notamment en exergue la sous-traitance en cascade et l’impact du rythme de la mode sur une consommation de masse mondialisée. Plus de 150 marques signent un accord sur la sécurité des usines textiles mais nombre d’entre elles refuseront d’indemniser les victimes ! Si le drame du Rana Plaza représente un tournant décisif en matière de droits humains et de conditions de travail dans l’industrie textile au Bangladesh, voire dans d’autres pays, il faudra attendre 2017 pour qu’une loi voit le jour. Alors qu’appelle-t-on sous-traitance ? La sous-traitance est le modèle économique par excellence. Cela signifie qu’elle est devenue une stratégie pour augmenter les bénéfices en participant à des marchés très compétitifs. Les entreprises qui sous-traitent obtiennent des avantages concurrentiels importants. Et la sous-traitance n’est donc pas une solution temporaire… L’entreprise ou donneur d’ordre garde le contrôle sur la chaîne de sous-traitance en décidant des conditions qui doivent être respectées dans le cadre de la prestation de service (distribution en J+1 ou 2) ou la production de biens (par exemple le prix, le calendrier, le volume de production). La sous-traitance permet également aux clients et aux contractants de réduire les coûts de main-d’œuvre et ainsi le prix des biens produits ou des services fournis. Elle affecte les conditions de travail (en général) et le coût du travail (en particulier). Face à toutes les situations de sous-traitance, les syndicats ont saisi les autorités compétentes dans différents secteurs dont la construction (Rive Gauche ou Racing Arena), l’alimentaire (Italpizza ou Servicarne), le prêt-à-porter (H&M), l’énergie (Total) ou les télécommunications (Téléperformance). Les différentes plaintes et faits avérés ont poussé les politiques à légiférer en la matière. Les lois françaises et allemandes et la directive européenne Le texte de loi français en 2017 est la première législation contraignante de ce type. Sont concernées les entreprises dont le siège social se trouve en France, employant au moins 5 000 salariés - filiales comprises -, et les entreprises qui ont au moins 10 000 salariés dans le monde – y compris dans les filiales directes ou indirectes – et dont le siège social est fixé sur le territoire français ou à l’étranger. Les sociétés sont tenues de publier, en toute transparence, un plan de vigilance dans leur rapport annuel, afin d’identifier les risques que représentent leurs activités pour les populations et pour l’environnement, en France et à l’étranger. Désormais, les entreprises sont donc responsables de l’activité de leurs sous-traitants et filiales et elles peuvent être poursuivies en justice. 2021 voit apparaître une loi en Allemagne sur le devoir de vigilance des entreprises dans les chaînes d’approvisionnement. Elle doit entrer en vigueur le 1er janvier 2023 et s’appliquer à toutes les entreprises de plus de 3 000 personnes avec son siège social en Allemagne, et de plus de 1 000 personnes au 1er janvier 2024. La loi s’appuie sur les huit conventions fondamentales de l’Organisation Internationale du Travail et des principes fondamentaux dont le droit d’association, le droit de grève, l’interdiction du travail forcé ou esclavage, du travail des enfants. Cette loi rappelle la santé et la sécurité au travail, la notion de salaire adéquat ainsi que la protection de l’environnement. Malheureusement, elle ne concerne aujourd’hui que les sous-traitants de rang 1 et pourrait impacter les fournisseurs indirects si preuve est faite de violation des droits de l’homme. L’Europe vient également de se pencher sur la question avec un projet de directive transposable jusqu’en 2026. Contrairement à la loi française, la loi européenne n’est pas limitée aux effectifs du groupe et s’applique à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. En matière de devoir de vigilance, la loi rappelle les droits humains et environnementaux dont la rémunération équitable, la sécurité et hygiène au travail, l’interdiction du travail forcé, la liberté syndicale, le droit de grève, etc. Côté entreprises, elles devront intégrer le devoir de vigilance avec un plan de vigilance (code de conduite à destination des salariés et filiales), établir une cartographie des risques, mettre en place un plan de prévention, devoir compenser financièrement les communautés impactées, exiger des garanties contractuelles aux partenaires directs (respect du code de conduite), communiquer sur le devoir de vigilance, etc. Exemples à Orange ou à La Poste Nous avons constaté plus fréquemment ces derniers mois des violations de droits, des atteintes aux droits humains mais aussi des drames au sein des sous-traitants d’Orange nous rappelant de douloureux souvenirs d’une période, que nous souhaitons tous loin derrière nous et pour laquelle des dirigeants ont été condamnés. Dans une filiale marocaine de Comdata (sous-traitant d’Orange), il a été constaté en avril de graves violations de la liberté syndicale. Alors que des salariés revendiquaient une compensation de l’inflation qui a frôlé les 6 % en mai, l’entreprise a répondu en suspendant sept militants syndicalistes et les salaires ! Le syndicat marocain via l’Union Marocaine du Travail a immédiatement écrit au président de Comdata. Parallèlement, Orange France était saisi du dossier. Après de multiples échanges et discussions, un communiqué commun a permis de rétablir les salariés dans leurs droits. Du côté de La Poste, GeoPost, saisi par les syndicats français, a entamé une discussion sur la rénovation de son accord mondial datant de 2016. Cet accord évoque les limites auxquelles est confronté l’entreprise : « GeoPost usera de son influence, en vertu de son propre code de conduite pour tenter de garantir le respect des normes énoncées dans le présent accord ». La réalité d’un groupe implanté dans plus de 19 pays et représentant près de 50 000 salariés atteste d’un changement sociétal mondial et des nombreuses dérives du système économique dont celui de la sous-traitance. Aujourd’hui, un sous-traitant fait appel à un autre sous-traitant qui à son tour peut solliciter un auto-entrepreneur ! Il est donc indispensable de revoir la relation entre entreprise et sous-traitant sur le plan commercial mais sur les valeurs d’engagement développées dans le plan de vigilance. Voici donc encore un chantier dans lequel FO Com va s’engager. Aujourd’hui, rien n’empêche une entreprise d’être audacieuse en anticipant et préservant autant l’intérêt de ses salariés que son image d’entreprise respectueuse. La réalisation d’un plan de vigilance ne pourra plus se faire unilatéralement et l’entreprise devra partager la cartographie des risques, les procédures d’évaluation régulière de ses filiales, les actions à mener et son dispositif de suivi. En 2021, 20 % des entreprises françaises concernées par le devoir de vigilance n’ont pas publié leur plan de vigilance. Des recours visent aujourd’hui les géants de l’énergie Total Énergies et EDF, le distributeur Casino et la société Suez. Alors plutôt que les salariés, si nos entreprises devenaient agiles à leur tour ? [...] Lire la suite…
19 septembre 2022Jose Rivaldo da Silva du syndicat FENTECT au Brésil a rappelé le contexte de la Poste et les difficultés rencontrées par les postiers Brésiliens. Leur action principale est la lutte contre la privatisation : « nos camarades luttent avec acharnement contre la privatisation des services postaux ». Ils mènent une campagne auprès de la population pour informer des dangers. Ils ont également saisi les parlementaires mais font face à l’opposition de 80 sénateurs qui rejettent l’idée d’un soutien politique. Parallèlement, lors de la conférence mondiale, une intervenante du GIEC a fait la démonstration de la nocivité des privatisations qui affaiblissent le service public et augmentent les inégalités. Alors à l’instar de ceux qui ne croient toujours pas au changement climatique, à quand un changement des politiques économiques ? [...] Lire la suite…
7 septembre 2022Le sujet a été abordé lors de la conférence mondiale et pour être intégré dans une nouvelle stratégie de l’UNI, notamment dans le secteur Poste et Logistique. En effet, de nombreux pays représentés lors de la conférence mondiale Poste et Logistique ont confirmé les situations de sous-traitance voire de sous-traitance en cascade. L’exemple le plus marquant a été celui décrit par le délégué de IWGB, syndicat irlandais, celui des coursières et coursiers de JustEat dans leur lutte contre le sous-traitant de JustEat, Stuart Delivery. Les coursières et coursiers de JustEat ont mené des actions de grève pendant plus de 100 jours en réaction à la réduction unilatérale de leur rémunération imposée par Stuart Delivery, soit une réduction de salaire de 24% dans un contexte d’inflation galopante et de flambée des prix du carburant. Cette politique déloyale de l’entreprise constitue un manque à gagner dramatique pour les travailleuses et travailleurs et leurs familles. C’est ici encore la démonstration que le devoir de vigilance s’impose y compris dans certains groupes notamment à vocation publique. FO Com a rappelé la loi française de 2017, la législation européenne de 2020 et la récente loi allemande (qui sera en vigueur au 1er janvier 2023). FO Com a rappelé la notion de donneur d’ordre (« relation commerciale établie ») impliquant la responsabilité de DPD-Géopost impliquant toute la chaîne de sous-traitance. Ainsi, FO Com signataire de l’accord mondial de 2017 chez DPD Geopost avec les autres signataires français membres de l’UNI participera à la fin du mois à l’ouverture d’une discussion avec la holding visant à rafraîchir l’accord en y intégrant les nouveaux éléments de loi. [...] Lire la suite…
2 septembre 2022Au nom des travailleurs et des travailleuses du syndicat de FO Com en France, qui représente les travailleurs et travailleuses du secteur français des postes et télécommunications, nous avons apporté notre solidarité aux travailleurs et travailleuses britanniques pendant leur conflit social chez BT, Openreach, Post Office et Royal Mail. En France, nous représentons des travailleurs de SFR, qui a été racheté par Altice en 2015. Nous savons qu’Altice est le plus grand actionnaire de BT, détenant 18 % de l’entreprise. Depuis le rachat de SFR, Altice a supprimé des emplois et réduit les coûts en France. Nous ne pouvons qu’être solidaire de nos amis anglais. Chez Royal Mail, les quelques 5 % d’augmentation salariale proposés n’ont pas trouvé écho auprès du mouvement de grève. Le syndicat anglais CWU a clairement indiqué qu’il fallait aller plus loin. Comme pour les postiers français, la stratégie économique de Royal Mail dégrade les conditions de travail sans reconnaître l’engagement et les contributions des postiers britanniques. https://uniglobalunion.org/fr/news/cwustrikesacrossuk/?fbclid=IwAR03JB4Cgn3uWvowK77AwKi-WKVnMstRvJG7avAK1fMRnsP2flNamV_zYuQ L’inflation augmente particulièrement fortement au Royaume-Uni (18,6 % attendus d’ici la fin de l’année), et leur lutte pour que les travailleurs gagnent un salaire décent pour subvenir aux besoins de leurs familles est juste. Dans de nombreux pays, les travailleurs et leurs familles sont confrontés au même problème d’augmentation rapide des coûts en cette période de crise du coût de la vie. FO Com a demandé à BT de négocier avec le syndicat anglais et d’offrir une augmentation salariale équitable aux travailleurs. La Poste française devrait également s’en inspirer… [...] Lire la suite…
6 juillet 2022Le 8 novembre 2021 était publié le rapport sur l’application de la directive sur les services postaux et FO Com avait alors publié un article sur le sujet. La Commission Européenne a rappelé que le marché postal reste un élément clé de l’économie et du commerce, soutenant la cohésion territoriale, sociale et économique (démontré lors de la crise de la covid-19) et a assuré que citoyens et entreprises puissent toujours bénéficier des services postaux. Depuis, lors de différents échanges avec les opérateurs postaux, les syndicats européens par la voix de l’UNI ont demandé aux opérateurs comment ils concevaient et entendaient transposer la directive dans leur pays. Malheureusement, pas de réponse ou du moins la présentation d’un document antérieur à la directive ! Parallèlement, les régulateurs postaux n’ont jamais cessé d’exiger plus de flexibilité, de préconiser la suppression du courrier prioritaire ou la réduction de jours de distribution (allant jusqu’à proposer une seule collecte et livraison par semaine !). Ils remettent en cause les options du financement du Service Universel considérant que cela introduirait des distorsions de concurrence ! Alors que La Poste française était déficitaire pour la distribution de la presse, la mission Launay va donc permettre un financement complémentaire qui suppléera et permettra d’assurer sa mission de service public. Les régulateurs y verraient-ils là une subvention croisée ou une atteinte aux règles de concurrence ? Mais aucun concurrent ne veut assumer la distribution des journaux ! FO Com au sein de l’UNI soutient un document dans lequel nous avons rappelé nos désaccords sur l’évaluation de la qualité de la prestation des services postaux par la DG Grow (Direction Générale du Marché intérieur, de l’Industrie, de l’Entreprenariat et des PME). Principalement, nous réitérons le maintien du service universel pour tous les citoyens, l’intégration des colis dans une définition élargie du Service Universel, le respect des obligations par les acteurs concurrents pour l’accès au marché en contribuant au financement du Service Universel. Au-delà des scenarii proposés par le comité de dialogue social postal européen, nous déterminerons dans les prochains mois la volonté des opérateurs postaux de discuter réellement des projets avec l’ensemble des parties prenantes et en cessant de programmer des réunions du jour au lendemain. [...] Lire la suite…