2025 a été une année où le monde du travail et la société ont été secoués par des transformations, des réformes et des mobilisations inédites. Entre décisions politiques, mutations dans les entreprises et luttes collectives, chaque événement a mis en lumière les enjeux sociaux, économiques et humains qui façonnent notre quotidien.
Cette rétrospective revient sur les moments forts de l’année : des négociations et accords historiques aux mobilisations syndicales, en passant par la défense des droits des salariés et des retraités.
Elle raconte une année intense, où vigilance, engagement et solidarité ont été plus que jamais nécessaires pour préserver les droits acquis et construire un avenir plus juste.
Au fil de ces pages, c’est un panorama vivant de 2025 qui se dessine, celui d’une année marquée par les combats, les réussites et les défis, mais aussi par la détermination de celles et ceux qui, au quotidien, se battent pour que la justice sociale et la solidarité restent au cœur de notre société.

Hiver 2025

2025 : une année marquée par notre combat contre l’austérité !

Cette année compte déjà trois nominations de Premier ministre, et pourtant les politiques budgétaires gouvernementales se suivent et se ressemblent. Il en est ainsi de l’entêtement à poursuivre l’imposition de restrictions budgétaires pour les plus nombreux, tout en sauvegardant le portefeuille et le patrimoine des plus riches.
La France ne s’est pourtant pas globalement appauvrie ! La croissance économique n’a pas fait défaut. Alors que sont devenus les fruits de cette croissance si faibles soient-ils ? La réponse se trouve dans les écarts de rémunération entre classes sociales, écarts qui se sont creusés au détriment des plus modestes. L’appauvrissement touche tous les actifs tels que les employés du public comme du privé, non cadres, cadres, cadres supérieurs, les ouvriers, les travailleurs indépendants, les petits patrons, mais aussi les retraités, les chômeurs, les familles isolées… Cette évolution pose moins la question de la croissance que celle de sa répartition.
En cette année 2025, Force Ouvrière n’a de cesse de ferrailler contre ce déluge d’austérité qui continue de menacer les travailleurs, les assurés sociaux et les services publics. Les propositions de lois de finances et de lois de financement de la Sécurité sociale ont un goût de déjà-vu. Il en est ainsi du gel des prestations sociales, des pensions, du barème de l’impôt sur le revenu ou encore du point d’indice dans la fonction publique. Force Ouvrière refuse et combat les dispositions abaissant les droits en matière de santé, les projets fiscaux impactant les retraités ou encore les suppressions d’emplois projetées dans le public.
Dans le même temps quels sorts réservent les projets gouvernementaux aux grandes entreprises et aux ménages aux très hauts revenus ? Quelques efforts bien inférieurs à leurs possibilités de contribution et bien loin proportionnellement à ceux qu’on exige des plus modestes.

Mise en place du CSE À LA POSTE

La mise en place des CSE a bouleversé le paysage syndical. Ça, ce n’est pas un mystère ! Au vu des moyens alloués, divisés par cinq, faut-il le rappeler ? Au vu également du nouveau schéma du dialogue social, respecté aléatoirement sur le territoire, au vu, enfin, de cet « animal nouveau » qu’est l’instance en elle-même, composée d’élus de tous horizons et tous niveaux face à une Direction tout aussi néophyte…
32 nuances de CSE à travers la France. Chacun représentant à la fois un périmètre et un métier, chacun obéissant à une répartition syndicale particulière, chacun aurait des choses à raconter à l’aube de ce premier anniversaire. Alors qu’il était prévu une instance par mois, certains CSE ont explosé le compteur pour atteindre parfois 60 réunions ! D’autres, au vu d’un dialogue social étroit, restent arc-boutés sur des postures d’opposition. D’autres, enfin, fonctionnent, cahin-caha, avec leur lot de difficultés comme la gestion des Activités Sociales et Culturelles, comme l’élaboration d’un ordre du jour parfois démentiel, comme la sensibilité des sujets traités, notamment en termes d’inaptitudes. Bref, est-ce que les élus et La Poste étaient vraiment préparés à cela ?
Mais on avance…
Des choses concrètes ont cependant été mises en place : les commissions CSSCT (Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail), emploi, environnement, économique et la commission unique (pour les départements d’outre-mer) fonctionnent en s’attachant à apporter des améliorations, notamment en termes de conditions de travail et d’emploi.
Concernant les ASC (Activités Sociales et Culturelles), des conventions entre les CSE d’Établissement et le CSE Central, ont été signées, conduisant, de fait, les premiers à déléguer la gestion de la plupart des ASC au second (parentalité, vacances, restauration, aides pécuniaires,etc.) et conservant, à sa main, la billetterie locale par exemple. Tout cela, bien sûr, dans l’intérêt des postières et des postiers.
Le CSE Central, quant à lui, hormis ses prérogatives en termes d’ASC, exerce des attributions d’informations-consultations au sujet de la marche générale de l’entreprise (orientations stratégiques, situation économique, politique sociale,etc.). Il est habilité à recourir à un expert dans certains domaines et réunit ses commissions, toujours dans l’intérêt des postières et des postiers.
1 an déjà, 1 an seulement !
Les élus et mandatés FO Com n’ont pas chômé pendant ce temps pour essuyer les plâtres. Ces femmes et ces hommes sont les garants d’une proximité que nous avons voulue prégnante dans chaque territoire. Les interactions entre eux et les connexions avec la Fédération se sont mises en place rapidement via les outils numériques au travers également de réunions organisées quotidiennement ; grâce aux nombreux déplacements des délégués syndicaux centraux mais aussi aux formations prodiguées aux représentants de proximité.
Bref, FO Com est en ordre de bataille depuis le lendemain de l’élection de 2024 et continuera à avancer, construire, proposer et réussir face à cette transformation majeure que La Poste est en train de vivre.

Les «papys boomers» au banc des accusés !

Cela fait quelques années, et ça s’est amplifié depuis 2024, que les « papys boomers » sont devenus la cible privilégiée de nos gouvernants et autres influenceurs médiatiques ou économiques, tous adeptes du modèle libéral de l’économie de marché.
Dans une période de crise où la dette publique bat des records, depuis l’arrivée du président Macron en 2017 (+ de 1 300 Mds €), les retraités sont devenus les boucs émissaires ! Un jour, c’est leur niveau de vie qu’ils décrient. Un autre jour, c’est le niveau injustifié de leur pension et leurs avantages fiscaux qui coûteraient cher aux pays.
Accusés de percevoir plus qu’ils n’ont contribué, le gouvernement entend s’attaquer à la revalorisation des pensions : entre report, désindexation ou gel !
Fin 2024 et au début de 2025, dans le cadre des mesures d’austérité décidées pour réduire la dette (40 Mds d’économies), l’idée de désindexer les pensions ou d’imposer une année blanche a constitué une piste d’économie (entre 3 et 6 Mds € selon les prévisions). Dans l’immédiat, le gouvernement Barnier a décidé de reporter de 6 mois la date de revalorisation des pensions du 1er janvier au 1er juillet (gains estimés autour de 2 Mds €) ! La mobilisation syndicale et la censure mettront un terme pour 2025 à toute remise en cause du droit à revalorisation.
Cependant, la volonté de rogner ce droit, inscrit dans le code de la sécurité sociale, demeure intacte ! Au nom de la soi-disante solidarité intergénérationnelle (en mode inversé), qu’ils détruisent chaque jour, ces derniers entendent accentuer une instrumentation des retraités visant à faire admettre que ces derniers sont les seuls responsables de la dérive budgétaire, du déficit, et qu’ils doivent payer.

Parlons-en de ces retraités, de leur niveau de vie !
La dernière étude de l’Insee (2021) révèle que : « Le niveau de vie individuel moyen des personnes qui composent le ménage est, pour les retraités, de 2 188 € mensuels contre 2 218 € pour l’ensemble de la population et 2 428 € pour les actifs. ».

Quant à leurs retraites « pléthoriques » :

  • Depuis l’arrivée, en 2017, du président Macron, les retraités ont perdu l’équivalent de 2,5 à 3 mois de pension du fait de la non-indexation des retraites sur l’inflation et de l’augmentation de la CSG.
  • Parmi les 17 000 000 de retraités :
    • 18 % sont au RSA,
    • 36 % perçoivent une retraite brute inférieure à 1 100 €,
    • 55 % disposent d’une pension brute inférieure à 2 100 €,
    • 68 % touchent une retraite brute inférieure à 2 400 €.

Nous sommes bien loin de la surabondance évoquée dont profiteraient les retraités !

Accusés de profiter d’une « niche fiscale » injustifiée !

Au cours du second trimestre 2025, le gouvernement Bayrou et le patronat a assèné leur idéologie, visant à convaincre l’opinion publique que les responsables de la dette sont ces « nantis » de retraités. Pour sauver leur politique économique, il faut remettre en cause leurs droits (et au-delà le système de retraites par répartition). Le gel des pensions pour 2026 (année blanche) n’est pas leur seule obsession. Forts de leurs arguments spécieux, ils réclament aussi la suppression de l’abattement fiscal de 10 % dont profiteraient iniquement les retraités, la confondant sans vergogne avec la déduction fiscale de 10 % qui concerne les frais professionnels des actifs !
Contrairement aux affirmations de ces chantres d’une apologie mensongère, l’abattement fiscal de 10 % a été mis en place en 1978 et rétablissait une certaine équité car les retraités comme les actifs ne peuvent pas tricher sur leurs revenus, vu qu’ils sont déclarés par un tiers, contrairement aux adeptes de l’évasion ou de l’optimisation fiscale (autour de 80 Mds d’euros).

GEPP 2025 : entre transformation forcée et injonction à la reconversion

Orange est une entreprise en transformation constante, avec des changements qui s’enchaînent les uns après les autres… L’année 2025 a malgré tout son lot d’événements. Le 10 février 2025, a été signé à l’unanimité par les organisations syndicales représentatives l’accord portant sur la Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels.
Comme chacune des précédentes GEPP, plusieurs aspects y sont abordés, tels que le recrutement, la mobilité interne, la gestion des carrières, la formation et la gestion des compétences. Et grande surprise, un nouveau dispositif de Temps Partiel Seniors :

  • Le développement des compétences
  • La mobilité interne
  • Enrichir son parcours au sein du groupe
  • Enrichir son parcours en dehors du groupe
  • La dernière partie de carrière

Thèmes que les élus FO Com ont l’habitude d’aborder. Mais qu’en est-il vraiment ? Cette GEPP cache son lot de surprises. En effet, la réelle proposition de l’entreprise est soit de se former aux métiers émergents du groupe (cyber, data, IA, RSE…), et d’intégrer un processus de mobilité interne en quittant Orange SA pour occuper le même type de poste mais en filiale. Autre solution, plus radicale : trouver un poste dans une autre entreprise, ou bien entrer dans un programme de fin de carrière, vous permettant d’anticiper votre départ à la retraite.
Ce qui revient à dire : soit vous acceptez une reconversion pour répondre aux besoins de l’entreprise, soit vous partez, et ce, de manière définitive.
FO Com ne cesse d’interpeller la direction sur le climat délétère qui règne, tant sur la santé au travail, l’absence de reconnaissance, l’insécurité de la situation de travail, et les conflits de valeurs… en demandant que de réels plans d’action soient mis en place afin de réduire ces risques. La réponse de la direction : « Nous avons mis en place une GEPP permettant de répondre aux besoins de chacun. »

Quand les métiers déclinent à Orange SA, mais progressent en filiales

Comme évoqué dans l’article relatif à la GEPP, certains métiers ont été identifiés comme émergents afin de répondre aux besoins de l’entreprise ce qui de facto entraîne une décroissance.
Ce facteur, annoncé dans la GEPP 2025 pose question. En effet, le fait d’identifier une liste conséquente de métiers en décroissance provoque une forte inquiétude chez les salariés, d’autant plus que ceux dits « en décroissance » chez Orange SA (maison mère), sont de manière surprenante en croissance au sein des filiales du groupe. Y a-t-il volonté implicite de pousser ses salariés hors de la maison mère ? Ce questionnement est renforcé par une communication autour de cette décroissance qui est restée relativement opaque.
Comme dans beaucoup d’entreprises, la grande majorité des départs ne sont plus remplacés, et la charge de travail, elle, n’est pas revue à la baisse. Economie oblige ! De quoi alimenter une forte inquiétude chez certains salariés : Mon poste pourrait-il être supprimé dans la perspective de m’inciter à rejoindre une filiale ?
Il a fallu du temps avant que le terme de « décroissance » soit enfin précisé.
Non, les emplois en décroissance ne seront pas supprimés. Néanmoins, aucun départ ne sera remplacé. Ces mêmes métiers étant en croissance en filiale, chacun peut de ce fait demander à rentrer dans un processus de mobilité interne et/ou parcours professionnel pour intégrer une filiale qui recrute.
FO Com demande pourquoi tenter de vider la maison mère de ses salariés ?
FO Com demande de quelle manière va alors être absorbée la charge de travail qui est plus que conséquente sur beaucoup de métiers ?
FO Com demande que le sens et la logique soient clairement explicités.