Automne 2025

SENIORS À LA POSTE : un sujet oris à bras le corps

Une partie de la loi n° 2025 989 du 24 octobre 2025 « portant transposition des accords nationaux interprofessionnels en faveur de l’emploi des salariés expérimentés et relatif à l’évolution du dialogue social », introduit d’importantes mesures pour l’emploi des salariés « expérimentés ». Elle oblige notamment les entreprises à négocier un accord sur l’employabilité des séniors, et ce, au moins tous les quatre ans.
Pour FO Com, il s’agit là d’une avancée essentielle compte tenu de la population postale vieillissante. Cet accord vise à préparer la « deuxième partie » de carrière des postiers, mais aussi à faciliter leur maintien dans l’emploi.
FO Com porte les revendications de ceux qui souhaiteront continuer à s’investir sur leurs métiers, de ceux qui souhaiteront poursuivre un parcours professionnel. FO Com négociera aussi pour qu’un postier puisse alléger de manière significative son temps de travail tout en bénéficiant d’une aide financière.
Mais d’ici-là, le chemin est encore long… Beaucoup de questions restent en suspens et les négociations sont encore en cours.

Haro sur les dépenses publiques, haro sur la Sécurité sociale : un faux problème !

Rappelons que les dépenses publiques sont indispensables face aux inégalités de revenus, face aux inégalités territoriales.
La Sécurité sociale fête cette année ses 80 ans. Créée en 1945, elle est le reflet d’une longue évolution d’exigences et de négociations sociales face au capitalisme patronal. Ainsi en France, le niveau des dépenses publiques est le résultat de compromis sur la prise en charge solidaire des aléas de la vie. Dans les pays où ce niveau de dépenses publiques est significativement moindre, les salariés doivent se couvrir par eux-mêmes pour la maladie et la retraite, avec le risque de se livrer aux appétits voraces de spéculateurs peu scrupuleux. Les assurances maladie du domaine privé coûtent très cher et peuvent engendrer des inégalités insupportables et des situations inhumaines avec des malades ruinés après une thérapie. Et dans le domaine privé, ce n’est pas mieux pour la retraite : placer son épargne à la bourse, dans une société de gestion dite spécialisée relève d’une loterie des plus risquée. Peu nombreux sont ceux qui s’en sortent mieux qu’avec une bonne vieille retraite par répartition !
L’objectif reste invariablement pour nos gouvernants, les patrons et … la CFDT, la mise en place de la retraite par points associée à la capitalisation, plus besoin d’un âge de départ en retraite ce sont les salariés eux-mêmes qui seront dans l’obligation de retarder leur départ pour vivre dignement.
Si les budgets de nos systèmes sociaux sont si élevés c’est aussi parce qu’ils couvrent tout le monde y compris les riches !
Les dépenses publiques permettent aussi de réduire les inégalités territoriales à travers les services publics. Ils sont indispensables pour assurer l’éducation, la santé, la sécurité, le transport, l’accès aux services bancaires et postaux… dans chaque point du territoire. Réduire le budget des services publics revient à délaisser une partie de plus en plus importante du territoire national, revient à abandonner les citoyens, à la volonté et aux capacités financières de leurs collectivités territoriales ou pire encore à l’avidité de sociétés privés. C’est rompre l’égalité républicaine !
Rappelons qu’en 2025, Force Ouvrière est devenue la première organisation syndicale à la Sécurité sociale au sein des organismes du régime général. Ce succès doit tout au travail de terrain et à notre détermination à la défendre.

NON ! les retraités ne sont pas responsables de la dette publique !

L’année 2025 s’achève comme elle a commencé dans un climat de culpabilité, d’austérité et d’antagonisme. Les gouvernements se sont succédé au rythme de la mélodie « au suivant » de Jacques Brel, la politique d’austérité se poursuit et s’accentue contre les retraités. Ces travailleurs d’hier, qui depuis la seconde guerre mondiale, ont reconstruit notre pays économiquement et industriellement, développé sa croissance  !
Les droits des retraités sont mis au banc des accusés (revalorisation, abattement fiscal…). La suppression des Chèques Vacances aux retraités fonctionnaires en est un premier exemple. Les notions de solidarité, de justice sociale, d’égalité et de fraternité que développent notre modèle social et les services publics sont jugées atypiques et dépassées par ces chantres qui privilégient le système économique basé sur la notion de capital à tout autre qui serait plus juste et social.
L’objectif recherché tend, comme toujours lorsque nous traversons une crise, à développer une idéologie obsessionnelle qu’une catégorie de la population est responsable de la situation actuelle. Hier, c’était les fonctionnaires et leurs privilèges (statut/retraite), puis ce fut les chômeurs et ceux bénéficiant des aides sociales… Aujourd’hui, ce sont les retraités qui sont mis au banc d’une vindicte abjecte !
Dans ce contexte, ces pourfendeurs de l’économie libérale ne sont jamais responsables ! Ces « pas nous » préfèrent culpabiliser la classe ouvrière d’hier et d’aujourd’hui. C’est beaucoup plus « porteur » que de reconnaitre leurs erreurs, de mettre à contribution ceux qui sont à l’origine de ces dérives économiques organisées et ceux qui en profitent pour s’enrichir…
Pour FO Com, les retraités sont des contributeurs actifs de la croissance économique du pays, de la vie associative, facteur de cohésion sociale (33 % d’entre eux font du bénévolat). En termes de temps et de budget consacré, cela équivaudrait entre 10 et 14 % du PIB ! Ce qui n’est pas négligeable en matière de soutien à l’économie. Le déficit ne provient pas d’une hausse incontrôlée des dépenses publiques mais bien d’une baisse des recettes due, principalement, à une politique dans l’intérêt exclusif des grandes entreprises (baisses d’impôts, aides financières sans contrepartie, exonération de cotisations sociales…) et des plus riches (suppression de l’ISF).
Opposer les actifs aux retraités est une hérésie. Leur doxa vise à diviser, à insuffler dans les esprits que nous serions dans une « lutte intergénérationnelle » !
Cette idéologie est dangereuse pour notre liberté, l’égalité des droits et les principes de solidarité. Elle ne sert que les intérêts de ceux qui profitent de toutes crises pour spéculer et s’enrichir. Dans ces conditions, la lutte des classes n’est pas un concept suranné mais bien un outil nécessaire pour combattre les injustices salariales, rétablir la justice sociale.
Ne nous laissons pas abuser par les arguments fallacieux qu’on nous assène ! Ni les retraités, ni les actifs n’ont à supporter une quelconque culpabilité ! Restons déterminés et solidaires pour combattre toutes remises en cause de nos conquêtes sociales, pour garantir notre droit, à tous, de vivre décemment, en bonne santé et dans de bonnes conditions.

L’année 2025 c’est aussi

L’annonce des résultats des élections dans les TPE se sont déroulées fin d’année 2024. Ce scrutin d’importance concerne près de 5,4 millions de salariés dans les entreprises de moins de 11 salariés et participe à la mesure globale de la représentativité des organisations syndicales.
Pour Force Ouvrière ce scrutin est « hors sol », les salariés ne votant pas directement pour un représentant mais pour un sigle syndical. De plus, ces salariés sont souvent plus perméables aux difficultés de leurs patrons qu’ils côtoient au quotidien qu’aux positions et revendications syndicales. Le plus souvent ils s’enquièrent de l’existence d’une organisation syndicale lors d’un litige avec leurs employeurs.
Ainsi la faible participation de 4,07 % (5,44 % en 2021) ne constitue pas un désaveu des organisations syndicales, ceux qui le prétendent font preuve de démagogie, voire de populisme. Au plan national, Force Ouvrière arrive en 4ème position avec 11,69 %.
La relance de FO jeunes le 25 juin, a fait l’objet d’une journée nationale qui s’est tenue au siège de la Confédération, avec quelque quatre-vingts participants et intervenants. Les thèmes principaux abordés avaient trait à la précarité, le logement, la santé mentale et l’équilibre des temps de vie. Le développement de notre syndicalisme passe bien évidemment par la syndicalisation des jeunes ; « l’avenir de notre maison c’est la jeunesse ».
Le paritarisme ardemment défendu par Force Ouvrière a enfin abouti à l’adoption par le Sénat et l’Assemblée Nationale d’une loi visant à transposer trois Accords Nationaux Interprofessionnels. Ces textes permettent l’amélioration de l’emploi des seniors, la retraite progressive dès 60 ans pour le public et le privé et le déplafonnement des trois mandats consécutifs pour les élus CSE.