La santé au travail n’est pas une option : c’est un enjeu vital pour les salariés. Lorsque les conditions de travail ne sont pas adaptées, elles peuvent générer stress, troubles musculosquelettiques, démotivation, avec des conséquences directes sur l’absentéisme, le présentéisme et les accidents du travail. Les impacts sont loin d’être négligeables.
La dégradation de l’environnement professionnel est devenue une réalité dans de nombreuses entreprises françaises. Elle représente une menace pour la santé publique et pour l’économie. Le stress au travail coûte chaque année entre 45 et 103 milliards d’euros à l’économie européenne. En France, le stress chronique lié aux conditions de travail engendre à lui seul un coût annuel estimé à 2 milliards d’euros. Selon l’Assurance maladie, 1 814 cas de pathologies psychiques professionnelles ont été recensés. Désormais, un traumatisme psychologique, un choc émotionnel ou une dépression peuvent être reconnus comme accidents du travail.
La prévention joue donc un rôle essentiel. Elle repose sur l’identification des risques professionnels et sur la mise en place de dispositifs destinés à protéger la santé et la sécurité des salariés.
« Cette situation s’est aggravée. On assiste à un affaiblissement du dispositif d’hygiène, santé et conditions de travail, ainsi que de la médecine du travail. Depuis la loi El Khomri, les CHSCT ont disparu. Or, les commissions santé et sécurité au travail ne les ont pas totalement remplacés. Elles disposent de moins de moyens, de moins d’élus et de moins de temps dédié. Aujourd’hui, une seule instance, le CSE, regroupe les périmètres des anciens CE, CHSCT et DP. ». FO Com exige des mesures concrètes et pérennes, et revendique le rétablissement des CHSCT.
Même si la loi impose aux employeurs et dirigeants d’assurer la santé et la sécurité au travail – sous peine d’engager leur responsabilité civile, voire pénale en cas d’accident ou de maladie professionnelle – les pratiques de prévention restent confuses. Trop souvent, elles sont centrées sur le changement de comportement des salariés. Or, ces mesures ont un coût que beaucoup d’entreprises refusent d’assumer, préférant réduire leurs dépenses au détriment de leurs collaborateurs. FO Com dénonce cette logique financière où l’humain est relégué au second plan.
Qu’en est-il réellement chez Orange ?
Certains risques font naturellement partie de la vie de toute entreprise : risques professionnels liés à l’activité, organisation des secours, conséquences du travail sédentaire. Mais d’autres découlent directement de choix stratégiques : dégradation des conditions de travail, facteurs psychosociaux, harcèlement, violences internes, agressions… Ces risques, loin de diminuer, ne cessent au contraire de croître.
Depuis trois ans, les réorganisations se succèdent. De nombreux départs non remplacés alourdissent la charge mentale et rendent la charge de travail difficile à absorber. À cela s’ajoutent un management par la peur et une mobilité réduite à peau de chagrin.
Dans ce contexte déjà tendu, Orange France lance une nouvelle réorganisation avec le projet « Regain ». Officiellement, il s’agit de simplifier les structures et d’harmoniser les pratiques face à la baisse d’activité de certains secteurs. Mais en réalité, ce projet risque d’augmenter la charge de travail pendant la transition, de désorganiser les collectifs, de brouiller les repères et de dégrader la qualité de service. Pire encore : aucun chiffre précis n’a été communiqué sur le nombre de salariés et de métiers concernés. FO Com exige des garanties claires sur l’emploi, les conditions de travail et la reconnaissance. Encore une fois, ce programme menace le maintien dans l’emploi, la reconnaissance et la considération des salariés, déjà fragilisés par une énième réorganisation. La question des conditions de travail, pourtant essentielle, est une fois de plus reléguée au second plan.