En octobre dernier, 350 militants se sont réunis en congrès extraordinaire afin de modifier les statuts et règlements de notre Fédération. Le dernier congrès en la matière remontait à 2004. Pendant deux jours, les congressistes ont échangé et débattu pour adapter nos textes à nos défis. Ils l’ont fait avec pugnacité, avec arguments et contre-arguments mais sans jamais, pour autant, renier ni notre démocratie, ni nos valeurs.
À l’issue des débats, les statuts et statuts types du syndicat ont été adoptés à plus de 86 %. Quant au règlement intérieur, 53,72 % des votants l’ont approuvés.
Si les changements sont profonds, ils se veulent en adéquation avec nos obligations. Ces dernières années ont vu une remise en question drastique de nos moyens syndicaux qui nous oblige à alléger nos structures nationales. Pour exemple, la commission exécutive nationale n’est plus, désormais, composée que de 36 membres et le bureau fédéral est réduit à 16 camarades.
L’organisation territoriale, régie par le règlement intérieur fédéral, prévoit un syndicat par CSE, ce qui va fluidifier le dialogue social.
Il est, en effet, de notre responsabilité collective de tenir compte de l’évolution des entreprises et de leurs instances représentatives du personnel. Il serait, par ailleurs, irresponsable d’ignorer les conséquences néfastes engendrées par la fonte des effectifs et la baisse des subventions.
Déjà, en 1993, la question de la pertinence du dialogue social se posait. On peut lire, dans le n° 456 de « PTT syndicaliste » : « La Fédération Syndicaliste possède désormais de nouveaux statuts ; des statuts qui collent au mieux à la réalité des nouvelles structures de La Poste et de France Télécom. […] nous avons toujours à cœur de rester fidèles au choix de nos anciens : mettre des interlocuteurs syndicaux là où il y a des échelons décisionnels. »
Maintenant que nous avons défini le cadre, tout reste à construire ensemble : la proximité, l’organisation des instances de chaque syndicat (CE, AG), les élections… Nous devons être inventifs pour contourner les obstacles, à commencer par la démesure de certains périmètres.
Nous devons former une seule et même équipe, composée de tous les militants, élus ou non, porteurs ou pas de mandats de représentation du personnel. TOUS les adhérents, qu’ils soient actifs ou retraités, en font partie. Pour gagner, une seule stratégie, le maître-mot : le collectif. C’est l’ADN fédérateur du syndicalisme, vecteur de notre indispensable développement.
Ce développement, qui passe par l’augmentation du nombre d’adhérents et les réussites électorales est la seule réponse à opposer aux multiples attaques que nous subissons.
Entre autres, après la loi sur la représentativité de 2008, le CSE est, aujourd’hui, une nouvelle arme de destruction du syndicalisme. Sa « philosophie » principale, sa stratégie mortifère, vise à éloigner le militant du salarié, étouffer la revendication, empêcher l’action. La tactique principale consiste à provoquer une pléthore de réunions, le plus souvent stériles en matière d’obtention de nouveaux droits ou de défense individuelle. Et l’histoire risque de ne pas s’arrêter là.
Après le rapport Perruchot, en 2011, sur le financement des syndicats, c’est au tour du think-tank « Generation Libre » de remettre en cause la légitimité des syndicats au regard de « la faiblesse de leur ancrage ». Il s’attaque à leur financement en proposant de supprimer le fonds attribué dans le cadre du dialogue social. Et, à les lire, ce ne serait qu’un début… Il y aura bien quelque législateur pour se saisir de telles réflexions ineptes et tenter, c’est un fantasme récurrent, de faire disparaître les organisations syndicales.
Mes camarades, faisons en sorte que cela reste un fantasme. Ensemble, continuons à mettre en exergue les valeurs que nous ont léguées les créateurs de Force Ouvrière.
Ensemble, quelles que soient les attaques de tous bords, restons déterminés
Ensemble sachons nous adapter pour mieux nous renforcer

