Depuis plusieurs mois, les postes du monde entier sont sous pression ! Au-delà de la baisse drastique du courrier en Europe et la crise sanitaire, tout est prétexte à accentuer les difficultés.
L’administration américaine, sous l’impulsion de leur président encore au pouvoir, a bloqué en août le financement de La Poste (US Postal Service) pour affaiblir le vote par correspondance. Ce vote utilisé depuis des années aux États-Unis, devait être plus largement déployé pour l’élection présidentielle du 3 novembre en raison de la pandémie de COVID-19. Mais Donald Trump s’y est opposé, criant à la fraude annoncée. Et la campagne s’est cristallisée, il y a quelques mois, autour de la poste américaine, l’USPS.

Officiellement, un proche de Donald Trump et l’un des grands donateurs de sa campagne, a mené tambour battant des réformes censées ramener dans le vert les comptes de la poste, déficitaires depuis 2008. Des machines de tri jugées obsolètes ont été supprimées, des boîtes à lettres retirées des rues, et le courrier arrive en retard, car les facteurs ne peuvent plus travailler en heures supplémentaires. C’est seulement maintenant lors de la campagne que le gouvernement US s’interroge sur la pérennité des missions de son opérateur postal ? Garantir le vote par correspondance, n’est-ce pas aussi un moyen de garantir la santé des postiers et des citoyens américains ? Visiblement, ce n’était pas la priorité de ce gouvernement…

brasil

Au Brésil, la direction de La Poste, aujourd’hui composée d’un général placé par Jair Bolsonaro, a traité la grève des postiers de manière très dure. Il a refusé de négocier et a rejeté une proposition d’accord faite par la Cour supérieure du travail (TST) qui devait rééditer la convention collective. Le gouvernement veut supprimer 70 clauses de la convention collective, une véritable destruction des droits et des acquis de plus de 30 ans. Tout cela pour essayer de réduire la masse salariale afin de faciliter la privatisation. Mais les travailleurs résistent à cette attaque.

Alors que sévit la covid-19, ces gouvernements mettent en avant leur libéralisme afin officiellement de « redresser économiquement ces entreprises et services », au détriment de la relation sociale et de la vie de leurs postiers. Aux USA comme au Brésil, seuls la mobilisation et le soutien des citoyens ont permis de neutraliser les velléités de privatisation et de réforme.