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NEWS
2 juillet 2025La signature récente de deux accords majeurs chez Orange – l’accord GEPP (Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels) et l’accord en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap – ouvre la voie à un départ anticipé pour plusieurs milliers de salariés. FO Com en décrypte les implications. Un dispositif de Temps Partiel Seniors encadré Le dispositif phare de l’accord GEPP, le Temps Partiel Seniors (TPS), permet aux salariés retraitables d’ici au 1er janvier 2034 de quitter l’entreprise jusqu’à 4 ans avant leur départ en retraite. Ce TPS prévoit une première année travaillée à 50 %, rémunérée à 70 %, suivie de 4 années de temps libéré, rémunérées à 65 %, avec une prise en charge à 100 % des cotisations retraite par l’entreprise. Ce plan vise environ 6 000 départs, sur la base du volontariat. L’accord spécifique à l’emploi des personnes en situation de handicap prévoit une sortie dans les mêmes conditions. Toutefois, chaque demande devra être examinée par une commission ad hoc, sans qu’une estimation globale des départs n’ait été communiquée. Les organisations syndicales ont longuement hésité avant de signer. Le budget alloué ne permet pas un départ réellement sans contrainte financière. Toutefois, ne pas signer aurait fermé définitivement la porte au TPS. Cette signature permet donc à chacun d’envisager une sortie, même imparfaite, de l’entreprise. Pour atténuer la perte financière induite, Orange a fixé des minimums garantis revalorisés chaque année via la NAO : 2 175 € brut pour les non-cadres, 3 030 € brut pour les cadres. Une entreprise en plein rétrécissement Avec une moyenne d’âge élevée, ce plan est vu comme une opportunité par certains salariés – parfois usés, parfois atteints dans leur santé par un climat social dégradé. Mais cela ne suffira pas à atteindre l’ambition de la direction  : diviser les effectifs par deux d’ici 2030 (de 60 000 à 30 000 salariés), principalement via les départs dits « naturels ». Le départ massif de salariés ne doit pas alourdir la charge de travail de ceux qui restent. FO Com insiste sur l’ouverture indispensable d’une négociation sur la charge de travail dès 2025. Car derrière les départs, ce sont aussi des missions et des compétences qui s’évaporent, sans visibilité sur les recrutements ni reconnaissance réelle pour les salariés restants. Enfin, Orange concentre aujourd’hui ses efforts sur les «  jeunes talents », laissant en suspens l’avenir de la majorité de ses effectifs, notamment les 55-58 ans, qui resteront une composante essentielle de l’entreprise dans les années à venir. Pour nombre d’entre eux, l’espoir réside dans la signature d’un nouveau TPS d’ici cinq ans. Mais à quel prix ? […]
2 juillet 2025Face aux changements importants liés à la stratégie des entreprises, à l’évolution de leur environnement économique, technologique et social, FO Com a un rôle majeur : porter toutes ses revendications et s’engager dans la signature de deux accords « cadre ». L’objectif ? Accompagner les postiers dans leur évolution professionnelle tout en leur garantissant de meilleures conditions de travail. Accord GEPPMM (Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels et Mixité des Métiers) À la suite des ordonnances Macron de 2017, l’accord GEPPMM remplace désormais l’accord GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences). Ce changement marque le passage d’une logique prévisionnelle à une approche plus dynamique des compétences, visant à accompagner chaque agent dans la construction de son projet professionnel, qu’il soit interne à l’entreprise ou externe. L’accord prévoit sept orientations : Les conditions d’un engagement et d’une intégration réussie Le développement des compétences et des parcours professionnels La réalisation d’une évolution professionnelle, d’une mobilité L’accompagnement financier à la mobilité Les dispositifs en faveur des séniors L’accompagnement des projets professionnels à l’extérieur du Groupe La connaissance des enjeux liés à la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) et les actions en faveur de l’Economie Sociale et Solidaire. Parmi tous les sujets traités dans cet accord, FO Com insiste sur deux avancées majeures : L’amélioration des modalités de mise en œuvre de la promotion. FO Com portait ce point depuis des années en négociation. Aujourd’hui, l’accord permet de rendre les promotions effectives dans un délai plus court pour l’ensemble des postiers de la classe I au groupe B. La mise en place de la retraite progressive permettant d’aménager sa fin de carrière avec une rémunération qui reste attractive. Accord qvct : (Qualité de vie et conditions de travail) La mise en place de la loi « santé au travail » du 2 août 2021 permet de nouvelles négociations depuis le 31 mars 2022 intégrant désormais la question des conditions de travail. Pour FO Com, la santé, la sécurité et les conditions de travail de tous les agents font partie de nos priorités. Nous avons porté nos revendications tout au long de la négociation pour obtenir un accord QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail) qui protège au mieux l’ensemble des agents. Les outils de travail et les pratiques évoluent, il est donc urgent d’assurer la prévention pour préserver la santé mentale et physique des agents face aux risques d’infobésité (surcharge de données et d’informations), d’hyperconnexion, aux incivilités grandissantes…. Le maintien dans l’emploi doit être une priorité dans l’entreprise. Nous avons insisté sur les actions à développer pour prévenir la pénibilité et améliorer la soutenabilité du travail. Tous les sujets traités dans cet accord sont importants mais nous insistons sur trois d’entre eux : Consolider la lutte contre les incivilités et les agressions Pour FO Com, il était nécessaire de renforcer la lutte contre les incivilités et les agressions de plus en plus nombreuses et violentes. Les agents doivent être en sécurité sur leur lieu de travail. Pour notre organisation, les déclarations INDIS doivent être développées et systématiques et la tolérance zéro doit être généralisée. Maintien dans l’emploi Trop de situations continuent de nous être remontées, témoignant de l’incapacité de La Poste à maintenir certains agents dans l’emploi. Tout au long des négociations, FO Com a insisté sur la nécessité d’un travail en synergie entre les différentes Branches, afin de rechercher des solutions concrètes de maintien dans l’emploi sur des activités réellement travaillables. La santé au travail Face aux évolutions notamment technologiques, la santé au travail, qu’elle soit physique ou mentale, doit être une priorité pour l’entreprise. Pour FO Com, la prévention quels que soient les sujets doit être renforcée : Prévention autour du droit à la déconnexion, des changements climatiques, de la pénibilité, etc… La signature par FO Com de ces deux accords nationaux marque un engagement fort. Conçus comme des textes protecteurs pour l’ensemble des agents, ils doivent constituer un socle solide sur lequel construire de nouveaux droits. Les engagements et les avancées qu’ils contiennent sont réels ; nous les porterons dans chaque Branche en revendiquant des mesures spécifiques supplémentaires. Mais, comme pour chaque accord signé, notre responsabilité ne s’arrête pas à la signature : c’est aussi notre devoir de faire appliquer ces engagements. C’est pourquoi FO Com considère l’application des accords comme une exigence incontournable. Dans le cadre du dialogue social, nous restons mobilisés : nous veillons, nous alertons, et si nécessaire, nous dénonçons. C’est notre force militante, ancrée dans la proximité avec les agents, qui nous permet de mener ce combat au quotidien pour faire respecter les droits de toutes et tous. […]
2 juillet 2025Entretien avec Stéphane Chaumeil, réfèrent national PIC La mise en place des CSE, en novembre 2024 a fondamentalement modifié la façon de travailler du syndicat. En effet, avec des moyens en moins et des périmètres plus étendus, il a fallu s’organiser autrement et s’adapter. FO Com s’était engagée, pendant la campagne électorale, à rester proche du terrain et nous avons tenu nos engagements en respectant cette promesse. Forte de 21 représentants de proximité (RPX) et de 9 délégués syndicaux (DS), FO Com couvre l’ensemble des 27 structures de la DEXCIL qui comptent au total plus de 9 300 agents. Notre priorité est d’être présents sur toutes les PIC. Nous organisons des HIS mensuelles (heures d’informations syndicales) dans les établissements. Au cours de ces rencontres, nous donnons de l’information spécifique à l’entité, nous évoquons les accords négociés nationalement et nous communiquons sur les offres sociales. Le but est d’avoir un véritable échange avec les agents, d’écouter et d’entendre. Depuis décembre, j’ai effectué des déplacements dans de nombreuses PIC (Lyon, Clermont-Ferrand, Orléans Strasbourg, Bois-d’Arcy, Vitrolles, Toulouse, Toulon). Les sujets et les instances sont divers : négociations OTT (organisations temps de travail), bilatérales, animations HIS, tours de terrain, etc. Ce rythme de routard me permet aussi d’être en soutien des DS et des RPX. C’est très enrichissant, cela me permet d’avoir une visibilité sur la configuration des établissements. Concernant les négociations d’accords de la Branche Service Courrier Colis dont nous dépendons, j’ai constitué une équipe de militants qui m’épaule lors de l’élaboration du cahier revendicatif et des bilatérales organisées. S’ajoute à cela une communication régulière par le biais de tracts, d’une publication trimestrielle (InfoPIC) et de brèves d’actualité sur notre site. En tant que DS Coordonnateur et référent FO Com national, j’organise mensuellement des réunions avec les DS, les élus au CSE DEXCIL et notre Représentante Syndicale à cette instance pour partager les informations nationales et écouter les remontées du terrain afin de les porter à la Branche. Lors de la campagne pour les élections professionnelles, FO Com a mis en avant la proximité car la présence sur le terrain est primordiale pour continuer à se développer et entendre les revendications des agents. Agents des PIC, vous nous avez fait confiance et vous avez eu raison. […]
15 mai 2025Dans le cadre de la réduction de la dette publique (+1300 Mds depuis 2017) et de  trouver  40 Mds d’économie afin de ramener le déficit  public à de 4,6 %  du PIB en 2026, gouvernement, patronat et autres influenceurs cathodiques ou économiques stigmatisent la situation de ces soi-disant « nantis », que seraient les retraités et au-delà les futurs retraités. Forts de leurs arguments spécieux, ils réclament, entre autres, la suppression de l’abattement fiscal de 10% dont bénéficient les retraités sur leurs revenus (près de 6 Mds d’économie), la désindexation de la revalorisation des pensions (gain estimé entre 7 et 8 Mds) ! L’abattement fiscal de 10 % (voir journal fédéral Force Com n°117) a été mis en place en 1978 et rétablissait une certaine équité car les retraités comme les actifs ne peuvent pas tricher sur leurs revenus. En effet, ils sont déclarés par un tiers, contrairement aux adeptes de l’évasion fiscale (autour de 80 Mds d’euros) Quant à la désindexation des pensions, depuis l’arrivée, en 2017, de M. Macron, les retraités ont perdu l’équivalent de 2,5 à 3 mois de pensions du fait de la non-indexation des retraites sur l’inflation et de l’augmentation de la CSG. Si le gouvernement persiste, c’est près de 50% des retraités qui seraient pénalisés en voyant leur taux d’imposition augmenter ou en devenant imposables. Dans tous les cas, cela aurait aussi des incidences sur les taux de CSG et sur les droits calculés selon le revenu fiscal de référence. Pour FO Com, ÇA SUFFIT ! Les retraités ne sont ni des nantis, ni des profiteurs (68 % reçoivent une pension brute inférieure à 2400 € et plus de la moitié d’entre eux touche moins de 1100 € bruts /mois) Face ces attaques visant à culpabiliser, à remettre en cause le droit à vivre décemment,  Force Ouvrière appelle tous les retraités et futurs retraités à se mobiliser, à signer et faire signer massivement la pétition pour exiger : L’indexation de toutes les pensions à minima sur l’inflation, Le maintien de l’abattement de 10%, La non-augmentation de la CSG, Le rattrapage de la perte de leur pouvoir d’achat depuis au moins 2017. Elle peut être signée en ligne via : http://www.leslignesbougent.org/petitions/non-a-la-suppression-de-labattement-de-10-pour-les-retraites-21369/ […]
30 avril 2025Par une décision gouvernementale, depuis le 1er mars 2025, en cas d’arrêt maladie ordinaire, les fonctionnaires sont désormais rémunérés à hauteur de 90  % du traitement indiciaire et indemnitaire contre 100 % auparavant. Cette mesure imposée par le gouvernement Bayrou dans le budget 2025, vient accroître leurs difficultés financières et réduire encore un peu plus le pouvoir d’achat, participant ainsi à la paupérisation des fonctionnaires. Alors que les arrêts de maladie augmentent fortement en raison de la dégradation des conditions de travail, cette décision résonne comme une double peine. FO Com appelle les fonctionnaires mais aussi les salariés en solidarité, à signer la la pétition pour le maintien de la rémunération à 100% en cas d’arrêt de maladie […]
28 avril 2025Le 1er mai demeure un des symboles essentiels de l’engagement syndical : celui de la solidarité, de l’action collective et de l’internationalisme. Il s’agit bien de la « journée internationale pour les droits des travailleurs » et non une « fête du travail » que nous laissons à Pétain et à ses nostalgiques. Dans ce cadre, FO Com appelle tous les adhérents mais aussi, plus largement, tous les salariés et fonctionnaires, qu’ils  soient actifs ou retraités, à manifester, en ce jour, fort de symbolisme, et riche d’histoire, pour obtenir la satisfaction de ces revendications essentielles : Abrogation de la réforme des retraites Augmentations des salaires, traitements et pensions Sauvegarde de notre modèle de protection sociale. Ce 1er mai 2025 est également l’occasion pour FO de réaffirmer que nous ne participerons ni à l’instrumentalisation ni à l’intégration des organisations syndicales dans une économie de guerre, synonyme de renoncement et d’abandon des revendications des travailleurs. Jeudi prochain, manifestons pour « le pain, la paix, la liberté », garants de l’égalité, de la fraternité. […]
DOSSIERS
2 juillet 2025Force Ouvrière : troisième organisation syndicale La mesure d’audience syndicale 2021-2024, autrement dit de la représentativité interprofessionnelle (toutes branches confondues) confirme que, malgré un léger recul (15,24 % en 2021, 14,91 % en 2024), Force Ouvrière est la troisième organisation syndicale. Elle vient derrière la CFDT (26,58 %) et la CGT (22,21 %). Pour rappel, ces résultats sont issus de l’agrégation de ceux obtenus dans le cadre des élections CSE et de celles des TPE et des chambres d’agriculture. La CGT et la CFDT connaissent également une perte de voix, contrairement à la CFE-CGC qui, elle, passe de 11,90 % à 12,95 %. Cette progression s’explique, en partie, par l’évolution du corps électoral qui voit une hausse des emplois de cadres. Pour certains spécialistes, le recul des trois plus gros syndicats pourrait s’expliquer, et c’est inquiétant, par une chute de la participation des salariés à la vie syndicale. La publication de ces résultats amène également des commentaires divers et variés de la part des médias. C’est souvent, pour eux, l’occasion de rappeler le faible taux de syndicalisation en France, d’affirmer que la mobilisation des retraites n’a pas endigué l’abstention, notamment lors des élections TPE ou, encore, qu’avec la mise en place des CSE, le mouvement syndical se professionnalise de plus en plus. Il est vrai qu’aujourd’hui, le phénomène s’accentue, la syndicalisation ne va pas de soi. C’est particulièrement le cas chez les jeunes qui, souvent, non titulaires de leur emploi, pas intégrés dans l’entreprise, ne se sentent pas concernés par le « collectif ». Il est vrai, également, que le CSE, issu des ordonnances Macron de 2017, a rebattu les cartes du dialogue social et entraîne aujourd’hui un défi à relever par les organisations syndicales. La suppression, au profit de commissions sans reconnaissance juridique, des CHSCT qui permettaient aux élus d’avoir un certain pouvoir de décision et de défense des salariés et la diminution drastique des moyens font partie des outils du législateur pour éloigner le syndicaliste du salarié ce qui complique singulièrement le travail de développement. Le rôle déterminant du délégué syndical Au sein de ces CSE, le dialogue social n’est plus que discussion sur des dossiers complexes (stratégie, finances) où la décision s’efface au profit de la consultation. Il est contrôlé, encadré et la négociation collective devient de plus en plus rare. De fait, le rôle et le poids des élus syndicalistes se trouvent transformés et minorés. Les militants deviennent des « techniciens » du CSE, vaquant entre réunions et étude de dossiers lourds, sans réel pouvoir. Avec la réduction du nombre des élus et, surtout, la baisse des moyens syndicaux, il ne reste guère de temps pour aller à la rencontre des salariés, les écouter et développer l’organisation syndicale. Pour FO, qui le martèle, la négociation doit se situer au niveau du délégué syndical. Or les employeurs « encadrent » fortement les mandats, voire essayent de les détourner. En conséquence, nos délégués, qui relèvent d’une expression purement syndicale et bien que leurs attributions soient définies par les textes législatifs, peinent, dans un contexte qui se veut exclusivement à la main de l’employeur, à faire reconnaitre leur rôle. Les négociateurs patronaux introduisent également des éléments contraignants, facteurs financiers, conjoncturels, concurrentiels et en jouent parfois pour brider la négociation et, ainsi, servir au mieux leurs propres objectifs. La Négociation Annuelle Obligatoire en est l’un des meilleurs exemples. Il faut aussi avouer que, globalement, le « contrat social », si cher à Jean-Jacques Rousseau est, en permanence, mis à mal par un rapport de force déséquilibré. L’accord, c’est notre « grain à moudre » Pourtant, le levier permettant aux organisations syndicales de se faire entendre, se faire écouter et d’avancer sur les dossiers, qu’ils soient individuels ou collectifs, réside bien dans la contractualisation et, donc, dans la négociation qui ne doit, en aucun cas, être entravée. C’est notre ADN, ce pourquoi nous sommes, c’est le pilier de notre réformisme. Les délégués syndicaux ont, aujourd’hui, un rôle majeur : malgré tous les obstacles, défendre les salariés, leurs conditions de travail, leurs rémunérations, au travers de textes partagés et soutenus par toutes les parties. L’accord, c’est notre « grain à moudre ». L’exercice, pour FO, est souvent « périlleux » puisqu’il s’agit de s’engager sans cogérer et de contester sans posture ni dogme, en argumentant. Mais nous y réussissons. Une fois le consensus trouvé, la signature posée, le travail commence : un travail de présentation, de pédagogie auprès de chaque salarié pour défendre notre engagement, démontrer le bien-fondé de notre signature et la pertinence des avancées obtenues ou de l’importance de la sauvegarde des acquis puisque, souvent, il s’agit d’accords défensifs. C’est le travail de tous, partout, à chaque instant. Malheureusement aujourd’hui, les détracteurs du syndicalisme préfèrent afficher la faiblesse d’une mobilisation que la victoire d’une négociation le plus souvent ardue. Le syndicalisme, un antidote à la souffrance au travail À cela s’ajoute le soutien individuel qui peut prendre différentes formes : une main tendue, un renseignement donné, un avis partagé et bien plus parfois, comme un accompagnement ou une défense. C’est le meilleur antidote au burn-out et autre isolement ou détresse professionnels. Là aussi, on l’oublie trop souvent. Les mêmes détracteurs, qu’ils soient politiques ou médiatiques, préfèrent relever la baisse du nombre des syndiqués tout en reléguant le syndicalisme au passé. Car si l’adhésion ne va pas de soi, la gratitude est bien réelle et beaucoup, sans pour autant s’engager, reconnaissent l’aide apportée par les militants syndicaux et l’utilité de leurs actions. Si on peut comptabiliser les adhésions, il est difficile de mesurer le rôle « syndicalo-social » des militants de terrain. De profondes mutations… Le monde change et les aspirations des travailleurs évoluent. Aux traditionnelles questions sociales (conditions de travail, rémunérations, emploi), se rajoutent les grands thèmes tels que la réindustrialisation, l’immigration, l’égalité homme-femme, les discriminations et, surtout, les questions environnementales. La sociologie évolue également avec une hausse du salariat cadre. Et si le travail reste central, on l’appréhende différemment, reconnaissance et équilibre vie privée-vie professionnelle devenant incontournables. En négociant des accords sur de tels thèmes, les syndicalistes militent autrement, répondant aux nouvelles aspirations des salariés. Cela dit, la négociation reste l’arme de FO ! il n’y aura jamais de dialogue social sans négociation. En aucun cas, il ne faut céder aux discours ambiants. Nous devons, au contraire, continuer à porter notre syndicalisme réformiste, sur ces bases : la négociation collective et la défense des salariés. […]
1 avril 2025L’augmentation générale des salaires, de tous les salaires, si elle commence en premier lieu par l’augmentation du SMIC ne saurait faire l’impasse sur la nécessité de revaloriser l’ensemble des grilles salariales. Elle ne saurait faire l’impasse sur l’augmentation du point d’indice, des pensions de retraite et des minimas sociaux. Le pouvoir d’achat des salariés, fonctionnaires, retraités, chômeurs et allocataires ne cesse de baisser alors que, dans le même temps, le profit des grandes entreprises et des plus riches continue de narguer le monde du travail. Le salaire devient la variable d’ajustement pour sauvegarder leur profitabilité. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) sont asséchées par les exigences des actionnaires et si nous engrangeons quelques réussites, elles sont le fruit du combat lancé par nos militants syndicaux avec le soutien majoritaire des salariés. À Force Ouvrière nous militons pour une autre répartition des richesses et pour garder une sécurité sociale basée sur la solidarité, les valeurs républicaines et le salaire différé. Une hausse du SMIC insuffisante La hausse du SMIC de 2 % au 1er novembre est loin d’être à la hauteur du « coup de pouce » nécessaire, cela reste insuffisant. Rappelons qu’il atteint 1801,80 euros bruts mensuels et que nous revendiquons un SMIC à hauteur de 80 % du salaire médian, c’est-à-dire 2 206 euros bruts mensuels. Cette revalorisation imposée par la loi s’accompagne depuis des années, en l’absence de négociations volontaristes dans les branches et les entreprises, de l’écrasement de la hiérarchie des grilles de salaires. En cause notamment, le système d’allègement des cotisations sociales mis en place et étendu depuis 1993. Ce dispositif d’aide directe aux entreprises sans contrepartie et au détriment de notre salaire différé coûte à l’Etat près de 80 milliards d’euros annuels. De quoi récupérer quelques milliards d’euros manquants au budget du pays ! L’augmentation du salaire minimum fait donc tomber « ipso facto » les rémunérations proches dans la catégorie relevant du SMIC et des exonérations de cotisations sociales. L’effet pervers est d’accroitre d’année en année la population salariée payée au SMIC ; elle est aujourd’hui de plus de 17 % contre 12 % il y a trois ans. La « smicardisation » gagne du terrain Cette « smicardisation » constitue un véritable piège économique et social, elle finit par étouffer toute perspective d’ascension salariale. Résultat, les augmentations annuelles du salaire mensuel de base, c’est-à-dire le salaire brut avant le versement des primes, participations et heures supplémentaires décroissent au fur et à mesure que l’on monte dans la hiérarchie. L’encadrement subit alors de plein fouet cette baisse masquée de son salaire (en euros constants) ; masquée car compensée par la multiplication des artifices de rémunérations. Artifices qui ont l’avantage de permettre docilité, et quasi-mutisme revendicatif et si quelques revendications se font jour, elles sont trop souvent canalisées par une organisation syndicale dont le corporatisme entrave la nécessaire solidarité des salariés. L’intérêt de qualifier de cadres de nombreux salariés, sans qu’ils en aient les attributs financiers, devient alors vite évident. Les patrons ont donc bien compris l’intérêt à maintenir la plus grande partie de leur personnel dans les bas salaires. Dans ce contexte, l’éventail des salaires conventionnels continue de se resserrer. Ainsi, à « France Travail », le 1er niveau de la grille des conseillers d’emploi se situait à 303 euros au dessus du SMIC en 2018 mais à 57 euros seulement au 1er novembre 2024. Les classes moyennes s’enfoncent de plus en plus dans un sentiment de déclassement. C’est pourquoi Force Ouvrière exige l’ouverture de négociations sur les classifications et le retour à l’échelle mobile des salaires. Un affaiblissement de la négociation collective Le mot de négociation est de plus en plus galvaudé : la plupart des entreprises partent du principe que le salaire se négocie de gré à gré et, sans l’appui massif des salariés, nous avons de plus en plus de mal à obtenir des augmentations collectives. La modération voire la stagnation des salaires s’accompagne du développement de dispositifs ponctuels trop souvent désocialisés et ou défiscalisés en complément du salaire. C’est le cas de la prime de partage de la valeur, mais également du développement des primes individualisées, de l’intéressement… En moyenne ces diverses primes correspondent à 20 % de la rémunération. Le gros risque reste que ces dispositifs variables, voire temporaires, passent à la trappe, entérinant une perte de pouvoir d’achat bien plus marquée que ne le suggèrent les chiffres officiels. Enfin cette logique libérale d’individualisation remet aussi en cause notre salaire différé et donc le financement et les fondements de notre protection sociale. L’écart de rémunération entre les grands patrons et les salariés qu’ils emploient, démontre qu’il y a des marges de manœuvres importantes qui doivent bénéficier à la négociation collective et donc aux salariés. Pour paraphraser Esther Lynch, Secrétaire Générale de la CES « Il convient que les PDG présents à Davos posent les petits-fours et rejoignent les syndicats à la table des négociations… ». […]
1 avril 2025Les inégalités entre les femmes et les hommes demeurent profondément ancrées dans nos sociétés, touchant des domaines variés comme l’éducation, la vie personnelle et le milieu professionnel. Les femmes continuent de faire face à des écarts salariaux persistants, à des obstacles à la progression de leur carrière ainsi qu’à des discriminations. Parallèlement, elles supportent une charge disproportionnée de responsabilités familiales et domestiques, souvent non reconnue, limitant leur autonomie économique et sociale. Ces inégalités prennent une dimension encore plus marquée lorsqu’elles concernent les femmes en situation de handicap. Celles-ci subissent une double peine, cumulant les discriminations liées au genre et celles associées au handicap. Cette situation entraîne une marginalisation accrue où les difficultés se renforcent mutuellement, les plaçant dans une position de grande vulnérabilité sociale et économique. Pourtant, ces femmes restent souvent invisibles dans les statistiques et les politiques publiques, rendant leurs difficultés encore plus dures à combattre. Un accès limité à l’éducation et au marché du travail Si la participation des femmes au marché du travail en France a considérablement augmenté au cours des 50 dernières années, réduisant l’écart avec les hommes de 31,2 points en 1975 à 6,3 points en 2020, cette avancée ne bénéficie pas de manière équitable aux femmes en situation de handicap. Leur taux d’emploi n’est que de 42 %, bien inférieur à celui des femmes de la population générale (68 %). Cette exclusion professionnelle est renforcée par un taux de chômage plus élevé. En 2023, selon l’AGEFIPH, 12 % des personnes en situation de handicap étaient au chômage, contre 7 % pour l’ensemble de la population. L’absence de données spécifiques pour les femmes en situation de handicap met en lumière un manque de statistiques genrées en France, ce qui limite la compréhension précise de leurs difficultés sur le marché du travail. Ces inégalités trouvent, en partie, leur origine dès le parcours éducatif. Bien que les filles en situation de handicap obtiennent souvent de meilleurs résultats scolaires, elles sont moins encouragées à poursuivre des études supérieures par rapport à leurs homologues masculins. Les attentes des parents et des enseignants les orientent fréquemment vers des filières restreintes, réduisant leurs perspectives professionnelles dès le départ. Cette orientation éducative genrée limite leur accès à des emplois qualifiés et bien rémunérés, les confinant à des postes précaires. Une précarité renforcée et une surexposition aux violences Sur le marché du travail, les femmes en situation de handicap font face à une précarité exacerbée par des stéréotypes de genre cumulés à ceux liés au handicap. Lors des recrutements, elles doivent surmonter des préjugés multiples : doutes sur leur sérieux, suppositions sur leurs compétences professionnelles ou des idées reçues concernant leur « potentiel ». Aux stéréotypes de genre – tels que des perceptions de faiblesse ou de manque d’ambition – s’ajoutent ceux liés au handicap. Cette accumulation de barrières les maintient dans une situation de vulnérabilité économique et sociale, révélant l’urgence de politiques publiques pour promouvoir leur inclusion et leur autonomie. L’accès à la formation professionnelle représente également un défi majeur pour ces femmes. Leurs responsabilités familiales, combinées à des problèmes d’accessibilité, limitent considérablement leurs opportunités de se former. Cette situation est d’autant plus préoccupante dans des secteurs d’avenir comme l’informatique, la technologie et les sciences, où les femmes sont déjà sous-représentées. En outre, l’accès aux postes de pouvoir demeure particulièrement limité, illustrant une ségrégation verticale persistante. Elles sont désavantagées par rapport aux hommes handicapés et aux personnes « valides » pour atteindre les professions les plus élevées et les postes de direction. Par exemple, seulement 1 % des femmes handicapées en emploi occupent des postes de cadres, contre 10 % des hommes handicapés, 14 % de l’ensemble des femmes et 21 % de l’ensemble des hommes. Ce plafond de verre est renforcé par un manque d’accès à des formations de qualité, limitant leurs perspectives de carrière et leur autonomie financière, et les confinant souvent à des emplois peu qualifiés et précaires. Cette précarité professionnelle aggrave les inégalités salariales  : 64 % jugent leur rémunération insuffisante, contre 49 % pour l’ensemble des salariés. Leur accès restreint aux promotions et postes bien payés renforce cette inégalité, impactant aussi leurs pensions de retraite, souvent plus faibles en raison de cotisations réduites. Par ailleurs, une étude de l’IFOP en 2022 révèle une surexposition alarmante des femmes handicapées aux violences physiques et sexuelles. Près d’une femme en situation de handicap sur quatre (23 %) a subi des violences conjugales, contre 15 % pour l’ensemble des femmes et 13 % pour les hommes handicapés. Concernant les violences sexuelles, près d’une sur cinq (16 %) a été violée, soit une proportion nettement supérieure à celle des femmes en général (9 %) et des hommes handicapés (9 %). Ces chiffres soulignent la vulnérabilité accrue des femmes en situation de handicap face aux violences. Un appel à l’action A l’occasion du 8 mars 2025, journée internationale des droits des femmes, FO Com réaffirme que l’égalité entre les femmes et les hommes, que vous soyez en situation de handicap ou non, est un enjeu de justice sociale qui ne peut plus attendre. Pour combattre efficacement ladite double peine, il est indispensable de mettre en place des politiques publiques inclusives, de produire des statistiques genrées pour mieux comprendre et traiter les inégalités et de déconstruire les stéréotypes persistants. L’engagement pour l’égalité des femmes en situation de handicap n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est un impératif pour construire une société plus inclusive, équitable et respectueuse de la dignité de chacun. Chaque pas vers leur émancipation est un progrès pour l’ensemble de la société. Il est temps d’agir concrètement pour que ces femmes, trop longtemps invisibilisées, puissent pleinement exercer leurs droits et réaliser leur potentiel. […]
1 avril 2025Cette année encore, un nouveau chapitre sur les NAO sera coécrit entre La Poste et les différentes organisations syndicales. Coécrit ne présumant pas d’un aboutissement positif mais présage, à coup sûr, des négociations ardues. Cette année encore, il s’agira pour FO Com de revendiquer du mieux et du plus pour tous les postiers et mettre en avant, afin d’atteindre cet objectif, plusieurs arguments pour convaincre l’entreprise de proposer un accord juste et cohérent. Mais personne, à ce moment-là, ne connait encore l’issue de cette histoire… Certes, la conjoncture économique et l’instabilité politique ont un rôle à jouer dans ce genre de négociation et La Poste nous l’a clairement fait savoir. D’abord, les résultats du Groupe ne sont pas aux attendus malgré la vente de La Poste Mobile à Bouygues Télécom et malgré l’encaissement d’un dividende complémentaire versé par La Banque Postale. Ces deux impacts seront clairement favorables aux comptes de La Poste mais restent des rentrées financières ponctuelles ne permettant pas au Groupe de s’engager sur de fortes hausses de salaires à long terme. Toutefois, ils amélioreront la prime d’intéressement versées aux postiers en 2025. La Poste argue également le fait que l’inflation est plutôt faible en cette année (1.17 % hors tabac). Enfin, elle dresse un tableau plutôt préoccupant voire alarmiste sur la situation de divers critères comme l’accentuation de la baisse du trafic courrier, de l’activité au guichet ou la poursuite de la hausse de la dette nette du Groupe. Pour FO Com, ces critères sont incomplets voire trompeurs. En effet, en ce qui concerne la baisse de trafic, elle est la même que l’an passé (-10 % environ) tout comme la hausse de la dette qui est du même tonneau que 2022-2023… Les NAO de 2024 ayant abouties à un accord à 3.5 % d’augmentation pour les Classes I et II, ces critères ne devraient pas être handicapants cette année, puisque les chiffres sont quasiment les mêmes ! Ce n’est pas pareil, c’est plus compliqué que ça ! Nous rétorque La Poste… Toujours est-il que ses premières propositions sont indécentes : 0.6 % d’augmentation de la valeur du point pour les Classes I et II et 0 % d’augmentation générale pour les Classes III et IV… Et rien sur les mesures annexes (comme l’Indemnité Transport pour l’utilisation d’un Véhicule Personnel, ITVP par exemple). Mais que dire de la deuxième proposition  : 0.9 % pour les Classes I et II et 0.3 % d’augmentation générale pour la Classe III, toujours rien pour la Classe IV… FO Com ne cache pas sa déception et sa colère face à ce que nous considérons comme un manque de respect envers les milliers de postières et postiers qui ont été au rendez-vous tout au long de l’année. Est-ce que La Poste souhaite attirer de nouveaux personnels ? Est-ce que La Poste souhaite conserver ses postiers et éviter ainsi la fuite des compétences ? Si oui, alors cela passe par une rémunération attractive. Force de propositions, nous avons donc réitéré nos demandes et espérons des réponses. Qu’elles soient sérieuses et cohérentes l’image de La Poste et sa crédibilité sur les marchés en dépendent. Les revendications FO Com Le 13e mois Des augmentations générales des salaires pour tous La mise en place d’une négocation concernant la refonte et l’allongement des grilles salariales Une forte revalorisation de la prime ultra marine, soutenant ainsi les Dromiens dans leur lutte contre la vie chère Un élargissement des villes éligibles à la prime frontalière ainsi qu’une augmentation de celle-ci L’ouverture d’une négocation sur une réelle politique salariale Salariés d’Outre-Mer La lutte continue Un accord régional interprofessionnel sur les salaires, dit BINO, a été signé en Guadeloupe, le 26 février 2009. D’autres accords interprofessionnels ont été ratifiés à La Martinique, à La Réunion et en Guyane cette même année. L’ensemble des salariés des DROMS deviennent donc bénéficiaires de la prime BINO à l’exception de Mayotte. L’accord prévoit le versement d’une prime mensuelle de 200 €, dont 100 € versés par l’État, et 100 € versés par l’employeur. De son côté, en avril 2009, La Poste a appliqué l’accord BINO et a rendu la prime de 100 € brut par mois permanente dans son accord salarial pour l’année 2011 et pour les départements concernés. Auparavant, La Poste avait déjà pris en compte la spécificité de la vie chère sur ces territoires en instaurant, dès 2003, la prime ultra-marine. Concrètement, les postières et les postiers travaillant en Guadeloupe, en Martinique, à La Réunion, en Guyane et désormais à Mayotte (depuis 2025 grâce à FO) percevront donc : La prime BINO de 1 200 € brut annuel La prime Ultra-Marine de 3 869,82 € brut annuel (montant revalorisé au 1er juillet 2025) Soit un montant total de 5 069,82 € brut annuel Pour FO Com, ces primes n’est qu’une réponse partielle aux difficultés rencontrées dans les départements d’outre-mer. À chaque réunion de Négociations Annuelles Obligatoires, nous continuons à exiger de substantielles revalorisations. Qui était Jacques BINO ? Son nom est étroitement lié à la mobilisation de 2009 en Guadeloupe. Le syndicaliste est mort assassiné dans la nuit du 17 au 18 février 2009 alors qu’il rentrait chez lui après un rassemblement de militants. L’accord interprofessionnel qui porte son nom, valide l’obtention de 200 € d’augmentation sur les bas salaires. Et les cadres dans tout ça ? Augmentation générale ou augmentation individuelle… Les deux mon capitaine ! Pour FO Com, une augmentation générale doit être inscrite dans l’accord. Elle permet de bénéficier d’une revalorisation en lien avec l’inflation. La proposition d’une enveloppe d’augmentation individuelle est un gage de reconnaissance pour le travail et l’investissement fournis. Elle doit être partagée, notamment pendant l’entretien de performance annuel. En privilégiant l’augmentation générale dans ses revendications, FO Com met l’accent sur la clarté de la démarche car, au-delà du manque de transparence sur l’attribution d’une enveloppe individuelle, celle-ci n’est pas distribuée de manière équitable envers les cadres comme indiqué dans l’accord. De plus, il n’y a aucune information sur l’utilisation de l’enveloppe : est-elle reversée dans son intégralité ? Combien de cadres ne bénéficient d’aucune augmentation ? Donc, en négligeant une augmentation générale, La Poste exclue fatalement une partie des cadres qui percevront donc… O ! C’est ce qui risque d’arriver cette année. Selon FO Com, la revalorisation substantielle des salaires est le levier le plus approprié pour faire preuve de reconnaissance envers le personnel. Est-il normal que La Poste soit si frileuse envers ses cadres porteurs de la stratégie de l’entreprise ? FO Com s’inquiète quant à l’absence de propositions concrètes et cohérentes et exige qu’une réelle politique salariale soit à l’ordre du jour. La perte de motivation due à la faiblesse des salaires entrainera, de facto, des difficultés d’embauche, une démission silencieuse, pire, la fuite massive des compétences. […]
INTERNATIONAL
2 juillet 2025Du 25 au 27 mars 2025, la 6ème Conférence régionale de UNI Europa s’est tenue à Belfast, rassemblant plus de 600 dirigeants syndicaux issus de 50 pays européens. Cet événement a marqué le 25ème anniversaire de l’organisation, offrant une plateforme pour réfléchir aux défis contemporains du mouvement syndical et définir une feuille de route pour les années à venir. Sous le slogan « Real Say, More Pay », les participants ont exploré des stratégies visant à renforcer le pouvoir des travailleurs. Ce congrès a réaffirmé l’importance de l’unité syndicale face aux profondes transformations économiques et sociales qui traversent l’Europe. Vers une conditionnalité sociale des marchés publics Face à des politiques de compétitivité souvent guidées par la seule logique des coûts, une question majeure traverse les débats syndicaux : comment faire en sorte que l’argent public serve le progrès social et non son inverse ? UNI Europa, avec FO Com, porte une exigence simple mais déterminante : réserver l’accès aux marchés publics aux entreprises qui respectent les droits fondamentaux des travailleurs, en premier lieu la négociation collective. Permettre à des entreprises de remporter des appels d’offres en pratiquant des salaires au rabais ou en contournant les conventions collectives, c’est institutionnaliser le dumping social. L’attribution des financements publics doit devenir un levier au service de l’amélioration des conditions de travail et de la justice sociale. C’est tout l’enjeu de la campagne syndicale européenne portée par UNI Europa, articulée autour de trois piliers : la production de savoirs, la mobilisation syndicale et le plaidoyer politique. Cette campagne vise à transformer les règles du jeu en informant sur les effets délétères de la dérégulation, en fédérant les syndicats autour d’une Europe sociale concrète, et en influençant la révision des directives européennes sur les marchés publics. Cette stratégie offensive a déjà permis d’ouvrir des brèches : engagements politiques obtenus, débats relancés, dynamique enclenchée pour inscrire la négociation collective comme critère obligatoire dans l’attribution des marchés publics. À travers cette campagne, c’est une conception exigeante du service public, du travail décent et de la responsabilité politique qui s’affirme. C’est bien là que se joue une part essentielle de l’avenir social européen. La négociation : un levier d’égalité et de cohésion sociale Face à un rapport de force souvent déséquilibré entre employeurs et travailleurs, la négociation collective reste l’un des outils capables d’assurer une forme de justice sociale dans le monde du travail. Mais pour être pleinement efficace, elle doit dépasser le cadre de l’entreprise isolée. C’est tout l’enjeu de la négociation sectorielle, que les syndicats européens réunis au sein d’UNI Europa – FO Com en tête – défendent avec détermination. Ce modèle permet d’étendre à l’ensemble d’un secteur professionnel des droits négociés collectivement : salaires, conditions de travail, protections sociales. Il garantit un socle commun, évite la concurrence par le bas entre entreprises, et assure une reconnaissance équitable des travailleurs, quel que soit leur statut ou la taille de l’entreprise. Les bénéfices dépassent d’ailleurs le strict cadre syndical : une négociation de branche solide améliore les performances économiques globales, renforce le dialogue social et favorise la stabilité des relations professionnelles. C’est aussi un outil de cohésion sociale dans des sociétés marquées par des fractures économiques, territoriales et professionnelles. Si ce modèle est bien ancré dans plusieurs pays européens, ailleurs il reste à consolider ou à défendre. En France, la couverture des conventions est relativement étendue, les travailleurs en bénéficient sans être obligatoirement syndiqués. Renforcer la négociation sectorielle est donc un enjeu central pour le mouvement syndical européen : rééquilibrer les rapports de force tout en refondant une solidarité durable entre travailleurs. Organiser les travailleurs dans les multinationales À l’heure où les grandes entreprises opèrent sans frontières, le syndicalisme ne peut plus rester cantonné aux cadres nationaux. Les logiques de sous-traitance, l’éclatement des chaînes de production et la mobilité du capital imposent un changement d’échelle. C’est pourquoi une des priorités d’UNI Europa, soutenue pleinement par FO Com, est de bâtir un véritable pouvoir syndical au niveau des multinationales. Cette stratégie s’appuie notamment sur les accords mondiaux (Global Agreements) signés entre entreprises globalisées et fédérations syndicales internationales. Ces accords établissent des normes communes en matière de droits du travail, de dialogue social et de conditions d’emploi, quel que soit le pays d’implantation. Là où le droit est insuffisant voire inexistant, ils posent un cadre transnational protecteur. Des campagnes emblématiques ont démontré le potentiel de cette approche. Le cas d’Amazon, longtemps symbole d’un modèle antisyndical agressif, illustre cette dynamique : grâce à la pression syndicale, des avancées ont été obtenues en Pologne, Allemagne et Italie, avec l’adhésion de centaines de travailleurs et la conquête de droits syndicaux. D’autres groupes comme H&M, IKEA, Orange ou Geopost ont également vu émerger des accords ou des dynamiques de dialogue social portées par UNI Europa. L’action ne se limite pas aux entreprises signataires : dans les multinationales sans accord mondial, les campagnes de terrain continuent – chez Nike, Deichmann, Fresenius ou Evolution – pour structurer la représentation syndicale et renforcer les droits des salariés. La formation des représentants syndicaux, notamment chez Google, Spotify ou dans l’industrie du jeu vidéo, joue un rôle clé pour outiller les délégués dans des environnements souvent fragmentés ou numériques. Cette stratégie d’internationalisation répond à une réalité économique : un capital mobile, un droit social affaibli, des travailleurs isolés. En développant un syndicalisme offensif à l’échelle des multinationales, le mouvement européen crée un contre-pouvoir structurant et solidaire. Pour une véritable stratégie européenne des services Si l’Union européenne veut tenir ses promesses sociales, elle ne peut plus se contenter d’une politique industrielle centrée sur le secteur manufacturier. Une transformation profonde s’impose : repenser le rôle des services dans l’économie européenne en y inscrivant une ambition sociale. Les services représentent aujourd’hui la colonne vertébrale de l’économie européenne : plus de la moitié des emplois et plus de 60 % de la valeur ajoutée. Pourtant, ils restent souvent délaissés dans les politiques, trop souvent réduits à des logiques de marché, de flexibilité et de libéralisation. UNI Europa et FO Com défendent une autre approche : une stratégie de développement des services fondée sur la qualité de l’emploi, la reconnaissance des qualifications et l’investissement dans les compétences. Il s’agit de rompre avec les politiques d’austérité et d’ouvrir un nouveau cycle d’investissement public et social. Plusieurs leviers concrets doivent être activés : Instaurer des conditionnalités sociales dans tous les financements publics, avec un respect des droits du travail. Inclure des critères sociaux dans les marchés publics pour garantir l’exemplarité des prestataires. Renforcer les conventions collectives sectorielles, en particulier dans les secteurs à forte présence de PME. Formaliser les emplois précaires ou non déclarés, notamment dans les services à la personne, le nettoyage ou l’hôtellerie. Affirmer un rôle central pour les services d’intérêt général (postes, transports, soins, communications), en les protégeant des logiques concurrentielles et en garantissant leur accessibilité, financement et qualité. Ce projet dépasse le cadre des bonnes intentions : il s’agit d’un choix politique majeur, visant à réorienter l’architecture économique de l’Union pour placer la justice sociale au cœur des politiques industrielles et d’investissement. Il ne suffit plus de proclamer l’Europe sociale : il faut la concrétiser, dans les règles, les budgets et les priorités. C’est ce message que les congressistes réunis à Belfast ont porté avec force. Et c’est ce combat que FO Com entend poursuivre, à tous les niveaux – national, sectoriel et européen. La Conférence de Belfast a rappelé l’urgence d’une action syndicale renforcée face aux défis actuels du monde du travail. Elle a mis en lumière l’importance cruciale de la négociation collective, de l’organisation transnationale et de politiques industrielles centrées sur les travailleurs. En célébrant un quart de siècle d’engagement, UNI Europa affirme sa volonté de continuer la lutte pour des conditions de travail équitables et une démocratie sociale renforcée. Ce congrès marque une étape décisive dans la construction d’un avenir du travail plus juste et solidaire en Europe. FO Com, fidèle à ses valeurs, poursuivra ce combat avec détermination, pour une Europe sociale concrète et ambitieuse. […]
4 avril 2025Lors du Congrès Européen a été lancé la question du respect des travailleurs au travail établissant le lien entre la pression en faveur de la réduction du temps de travail et le long héritage de la lutte des travailleurs. En Irlande, Ian McArdle, du CWU, a souligné que les travailleurs avaient réussi à faire pression sur les politiciens pour qu’ils soutiennent la négociation collective lors des dernières élections. « Le respect au travail ne devrait pas être un privilège, mais un droit », a-t-il déclaré. De la Slovaquie à la Finlande, les syndicats ont décrit comment ils reconstruisent le pouvoir dans des conditions hostiles. « Nous devons trouver de nouveaux domaines contractuels. Nous devons actualiser notre communication », a déclaré Antti Hakala , du syndicat finlandais PRO. En Pologne, Wieslawa Mazarska , de Solidarnosc, a décrit les manifestations de masse et les grèves à la Poste polonaise (65 000 postiers) en réponse à la fin au 1er mars de leur convention collective vieille de 20 ans et au risque de disparition de milliers d’emplois. La réforme des marchés publics – a vu les syndicalistes exiger que les institutions de l’UE lient les contrats publics aux conventions collectives. Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), a prononcé un discours dénonçant le sabotage syndical généralisé. « Aucun euro d’argent public ne devrait aller à des entreprises qui cassent les syndicats », a déclaré Esther Lynch, citant Tesla comme un exemple de la « transition verte » utilisée pour justifier un comportement antisyndical. La campagne d’UNI Europa « Pas de contrat public sans convention collective » a été saluée à plusieurs reprises comme un modèle de changement. Frank Werneke, Président du syndicat allemand Verdi, a déclaré : « Faisons de cette campagne notre priorité pour les années à venir ». Il a présenté sa dernière campagne réussie à la Deutsche Post, où les travailleurs les moins bien payés ont reçu des augmentations de salaire de plus de 16% et où le syndicat a gagné plus de 20 000 nouveaux membres. De Zeynep Bicici ( IG-BAU, Allemagne) appelant à la fin de la course au prix le plus bas, à Angeles Romero ( CCOO, Espagne) plaidant pour des critères sociaux dans les lois sur les marchés publics, les délégués ont souligné la nécessité d’emplois de qualité. Lors d’un débat avec des membres du Parlement européen, Gaby Bischoff (Social Démocrate), Hanne Gedin (Gauche) et Sara Matthieu (Verts) ont convenu de la nécessité d’une réforme et d’une collaboration de leurs partis politiques pour y parvenir. La conférence a également mis l’accent sur la criminalisation de l’action syndicale et du vol de salaire. Le syndicaliste norvégien Christopher Beckham a appelé à l’adoption de lois visant à punir les employeurs qui rechignent à payer de vrais salaires. « Le vol de salaire est un crime et les contrevenants devront rendre des comptes », a-t-il déclaré. Un panel sur le bien-être des travailleurs a abordé l’avenir de la stratégie syndicale sur le lieu de travail numérique et post-pandémique. Les orateurs ont abordé l’Intelligence Artificielle, le travail à distance et la santé mentale, appelant à un regain d’intérêt pour les « négociations collectives de pointe » afin de rester en phase avec le changement. Le Dr Caoimhe Archibald, ministre de l’économie d’Irlande du Nord, a parlé de la loi sur les bons emplois et de l’importance d’un mouvement syndical fort : « Une mesure clé du succès d’une économie est la mesure dans laquelle elle fournit aux travailleurs et à leurs familles un revenu décent . Cette logique se reflète dans le thème de la conférence de cette année : Real Say, More Pay » (Un vrai discours, une meilleure rémunération). La table ronde avec Owen Reidy (ICTU) et Dave Ward (CWU) a réaffirmé le soutien croissant des jeunes travailleurs aux syndicats – et la nécessité de la syndicalisation. Tous les pays qui sont intervenus lors de la conférence UNI Europe ont porté le même message fort autour de la nécessité de la convention collective. Si aujourd’hui en France 93% des entreprises sont couvertes par la convention, de nombreux pays ne sont pas à ce niveau voire pas du tout. 80% de couverture, c’est l’objectif que s’est fixé le comité UNI Europa lors de cette conférence. La convention collective, c’est l’engagement d’un dialogue social, c’est l’engagement de négociations autour notamment des salaires, et la garantie d’amélioration des conditions de travail pour les travailleurs. La défense de la convention collective sera également le mandat de notre élu FO Com au Comité Exécutif UNI Europa élu lors du Congrès européen. De nombreux syndicats se battent pour que seules les entreprises couvertes par la convention collective puissent remporter des marchés publics. Pour conclure, le message de cette 6ème Conférence d’UNI Europa est clair : l’Europe a besoin de règles audacieuses et applicables pour protéger les droits des travailleurs – et les syndicats sont prêts à mener ce combat. […]
27 mars 2025La Conférence UNI EUROPA vient de s’ouvrir avec la présence de plus de 600 délégués de toute l’Europe. Après le mot d’accueil du maire de Belfast, le conseiller Micky Murray, la première ministre d’Irlande du Nord, Michelle O’Neill a salué le rôle essentiel des syndicats dans la réalisation de la justice sociale. « La solidarité est au cœur du mouvement syndical », a-t-elle déclaré. « Je veux être un guide et travailler avec le mouvement syndical. Je veux construire une société équitable, prospère et juste ». Exposant les priorités de son gouvernement – notamment la création d’emplois, l’équilibre régional, la productivité et la décarbonation -, Mme O’Neill a ajouté : « Je reconnais le rôle du mouvement syndical en tant que partie prenante essentielle. Vous êtes les gardiens de la justice sociale ». Le secrétaire général du CWU, Dave Ward, a soulevé l’importance du « collectivisme qui doit toujours être au cœur de tout ». Gerry Murphy, secrétaire général adjoint du Congrès irlandais des syndicats (ICTU)a souligné l’importance de « notre mission, d’être un phare pour la négociation collective et les pratiques progressistes en matière d’emploi ». Dans le même temps, Susan Fitzgerald, secrétaire régionale de UNITE the Union en Irlande, a mis en garde contre une dépendance excessive à l’égard des changements législatifs : « les droits légaux ne signifient pas grand-chose en soi – la négociation doit se faire en position de force. Et c’est ce que nous faisons en nous syndiquant » Alke Boessiger, secrétaire générale adjointe d’UNI Global Union, a présenté une nouvelle initiative « le Centre de compétence pour la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme » visant à garantir la responsabilité des entreprises par le biais des droits du travail. Sa mission est de veiller à ce que la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme renforce le respect des droits des travailleurs, notamment en permettant la liberté d’association et la négociation collective. Faisant écho à cet appel, Oliver Roethig, Secrétaire régional d’UNI Europa, a déclaré : « UNI Europa, c’est un mouvement syndical fort et qui sait faire la différence pour les travailleurs des services. » Pour FO Com, l’objectif reste clair : renforcer le pouvoir par l’unité, étendre les négociations collectives et s’organiser pour obtenir la dignité, l’équité et la justice sociale pour tous les travailleurs des secteurs des services en Europe. […]