Info Retraites 75
Info Retraites 75
Carroussel site Poste (13)
Carroussel site Poste (13)
Carroussel site federal (8)
Carroussel site federal (8)
carr-site-federal-dossier-retraites-2023
carr-site-federal-dossier-retraites-2023
NEWS
9 octobre 2023FO constate et déplore malheureusement une nouvelle fois que le conflit et les violences l’emportent entre Israël et la Palestine. A nouveau, FO en appelle à ce que la communauté internationale agisse effectivement pour que cessent immédiatement les violences dont sont principalement victimes les populations civiles, les travailleurs et leurs familles dont beaucoup d’enfants. Un cessez- le-feu immédiat, l’arrêt des hostilités et l’établissement des conditions assurant à la population de vivre en sécurité et d’accéder aux besoins fondamentaux (soins, alimentation, logement) sont indispensables. Avec la Confédération Syndicale Internationale, FO considère que la solution acceptable et durable est la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et le lancement de négociations pour l’établissement des conditions économiques et sociales indispensables à la coexistence pacifique et en démocratie des États israéliens et palestiniens. Communiqué de presse FO – Israel – Palestine – Cessez-le-feu immediat […]
3 octobre 2023Mayotte est un archipel situé dans l’océan Indien. Le chef-lieu, Mamoudzou se trouve sur la plus grande île qu’on nomme Grande-Terre et compte près de 75 000 habitants soit autant que Cannes ou La Rochelle. C’est en 2009 que les mahoraises et les mahorais décident, par référendum, de devenir un « département et région d’outre-mer » (DROM), le 101ème département français. L’officialisation de ce statut a eu lieu le 31 mars 2011. Les compétences du Conseil Général et du Conseil Régional sont réunies dans une même assemblée entraînant une uniformisation du système social comme l’augmentation des minima sociaux ou l’instauration du RSA. Mais l’intégration administrative de l’île de Mayotte n’empêche pas une situation sociale qui demeure difficile. Les mahorais sont-ils sur un même pied d’égalité en termes de santé, d’éducation, de services publics que les français de métropole ? Au regard de diverses statistiques, nous sommes en droit d’en douter. Qu’en est-il à La Poste ? 210 postiers sont présents à Mayotte, représentant les branches courrier-colis (130) et réseau (80). La Poste met-elle les moyens pour que les conditions de travail de ses salariés et fonctionnaires soient optimales ? Non, définitivement non ! En témoigne l’expertise du cabinet Technologia concernant une réorganisation à la PDC de Chirongui, initiée par FO Com et démontrant que l’absence de structure ne permet pas à l’ensemble des postières et des postiers de s’épanouir dans leurs activités. Le rapport dénonce notamment la vétusté et l’exigüité des locaux, l’absence de salle de repos digne de ce nom, des risques accrus de troubles musculosquelettiques… Il met en lumière aussi les difficultés que pourraient rencontrer les postiers dans l’exercice de leur fonction (routes non-goudronnées, trafic difficile, topographie des lieux non-alignés sur les standards d’adressage…). Il ressort également que les postiers mahorais ont le dégradant ressenti d’être considérés comme des agents de seconde zone, de ne pas avoir les mêmes droits en termes de santé et sécurité que leurs collègues métropolitains. L’absence d’assistants sociaux, de médecins du travail sur le territoire ne leur permet pas de libérer leur parole et de faire part de leur souffrance. FO Com, présents et constructifs ! Malgré ces conditions difficiles, l’équipe FO Com de Mayotte, sous la houlette de Abdoul Karim KAMARDINE soutenue par le responsable des DROM à la Fédération, Thierry NICOLAS, travaille dur et négocie fermement avec La Poste en bons connaisseurs des spécificités locales, par exemple, en signant, récemment, un accord historique portant sur la reconduction d’une allocation spécifique d’accompagnement à la retraite pour les personnels rattachés comme fonctionnaires. NON MAIS À L’EAU QUOI ! L’île fait face à une pénurie d’eau potable à tel point que le réseau est coupé parfois pendant 24 heures. Quand il est réactivé, et par recommandations de l’ARS, il ne faut pas boire cette eau pendant au moins 12 heures, le temps que tout cela s’écoule dans les tuyaux ou alors, il faut la faire bouillir avant de la consommer… Pratique n’est-ce pas ? L’équipe FO Com de Mayotte a alerté la Poste, via le CHSCT sur ce sujet et réclamé que chaque agent bénéficie d’une bouteille d’eau potable par jour et que des citernes soient installées sur les sites pour des raisons évidentes d’hygiène : actuellement, nos collègues « tirent la chasse » avec un seau d’eau stockée dans une bassine ! Délirant ! Mais ce qui est plus délirant encore, c’est la réponse de La Poste : « Pour les bassines, nous avons prévu des couvercles pour éviter la prolifération des moustiques ». CQFD […]
22 septembre 2023La hausse des prix conjuguée à la mise en place de politiques d’austérité pour les plus modestes commande une riposte syndicale d’ampleur. L’inflation s’installe et les prix ne cessent d’augmenter, avec par exemple les prix des denrées alimentaires qui contribuent à hauteur de 45% à l’inflation globale ! L’urgence salariale est plus que jamais une urgence sociale. Réunie le 30 août dernier, l’intersyndicale nationale interprofessionnelle a ainsi décidé de s’associer à l’appel européen de mobilisation le 13 octobre prochain [Communiqué de l’intersyndicale] . Au-delà des salaires, il s’agit également de dénoncer des politiques d’austérité qui, comme nous l’avons maintes fois dit, sont dangereuses économiquement, socialement et démocratiquement. Il s’agit aussi de faire, enfin, de l’égalité Femmes-Hommes une réalité. Cette journée est un tremplin, un début d’élargissement de la contestation et de la mobilisation à l’échelle européenne. Des décennies de politiques comptables et de restrictions budgétaires ont mis à mal nos services publics, notre protection sociale et nos équipements publics. Le paritarisme est remis en cause par les injonctions du gouvernement notamment en ce qui concerne l’assurance chômage. Notre salaire différé est pillé par les nombreuses et répétitives exonérations patronales au profit du capital. Aujourd’hui, les salariés payent deux fois : par la remise en cause de leur salaire différé (moins de droits sociaux) et par les contributions CSG, RDS… La défense du pouvoir d ‘achat a toujours été un constant fil rouge pour FO Com, Force Ouvrière est bien le syndicat de la fiche de paye. Ensemble construisons le rapport de force ! Le 13 octobre, tous en grève, tous dans la rue ! Tract fédéral – 13 octobre, tous mobilisés tous concernés! Tract intersyndical – 13 octobre mobilisation intersyndicale et européenne   […]
15 septembre 2023La Commission Exécutive Fédérale salue l’ensemble de ses militants totalement impliqués dans cette période de luttes et de multiples mobilisations en cours ou annoncées ! Mobilisation toujours et encore contre les méfaits de la dernière contre-réforme des retraites ; mobilisation pour stopper la casse de notre système social ; mobilisation pour obtenir des augmentations de salaires au minimum à la hauteur de l’inflation ; mobilisation dans le cadre de l’amélioration de notre représentativité dans les entreprises et, plus particulièrement, à Orange à l’occasion des élections pour les CSE de novembre prochain.  Mobilisation, car l’été n’est pas achevé que, déjà, le projet de budget 2024 annonce la couleur avec des mesures remettant en cause nos droits et notre modèle social. Le ministre de l’économie avertit : « c’est la fin du quoi qu’il en coûte »… pour les plus modestes ! Les entreprise vont, quant à elle, continuer de bénéficier, sans conditions ni contreparties, d’environ 200 milliards par an d’aides sociales et fiscales. Les membres de la Commission Exécutive Nationale dénoncent ce maintien d’exonérations sociales qui assèche les comptes de la Sécurité sociale, alors que, dans le même temps, le gouvernement envisage le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire de consultation.  Mobilisation, dans le cadre de la gestion de l’assurance chômage, en réponse à la lettre de cadrage du gouvernement, adressée aux organisations syndicales et patronales, pour exiger la mise en oeuvre des orientations financières et politiques de l’Etat. Il s’agit de reconduire la réduction des droits à indemnisation des chômeurs. La Commission Exécutive Nationale réaffirme son opposition à la modulation des durées d’indemnisation en fonction de la conjoncture économique et du niveau de chômage.  La Commission Exécutive Nationale s’oppose à la remise en cause des droits des salariés, chômeurs et retraités, plus particulièrement en matière de Sécurité sociale ou d’assurance chômage.  Déclaration de la Commission Exécutive Nationale du 14 septembre 2023 […]
2 mai 2023Alors que les tensions sont extrêmes à Mayotte, la Fédération rappelle que l’île constitue le cent-unième département et qu’à ce titre, ses habitants doivent bénéficier des mêmes protections et des mêmes droits garantis par la République.  Face au climat d’insécurité et de violence perturbant notamment le fonctionnement normal des services publics, la fédération Force Ouvrière de la Communication exige des pouvoirs publics qu’ils assurent la sécurité des agents publics dans l’exercice de leurs missions. La fédération affirme son soutien aux postières, postiers, télécommunicantes et télécommunicants Mahorais. Elle revendique auprès des entreprises la mise en place d’organisations et de moyens nécessaires les plus à mêmes à garantir leur sécurité. Communiqué de presse “FO Com soutient les Postiers et Télécommunicants Mahorais” […]
27 avril 2023Un environnement de travail sûr et sain en tant que principe et droit fondamental  La santé et la sécurité au travail sont des sujets majeurs pour les syndicats comme pour les entreprises du monde entier. Cette journée mondiale trouve son origine dans une loi canadienne datant de 1914 adoptée un 28 avril et conduisant à la création de la première commission des accidents du travail. C’est en 2001 que l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a officiellement reconnu cette journée qui est donc devenue ce qu’elle représente aujourd’hui. Cette année, cette journée permettra l’instruction « d’un environnement sûr et sain en tant que principe et droit fondamental au travail ». Cela signifie que chaque travailleur a le droit de travailler dans un environnement qui ne compromet pas sa santé et sa sécurité, et que les employeurs ont la responsabilité de fournir un tel environnement. Pour atteindre cet objectif, il est indispensable que les employeurs et les travailleurs échangent et prennent des mesures pour identifier et réduire les risques professionnels, mettre en place des programmes de prévention et de promotion de la santé et de la sécurité, et investir dans des formations et des équipements de protection appropriés. FO Com sera vigilante pour que le thème mis en avant cette année soit rigoureusement suivi d’effets. Ce droit fondamental doit être respecté au même titre que les autres droits fondamentaux. Notre organisation syndicale poursuivra ses actions pour porter la voix des postiers et télécommunicants quant à l’amélioration de leurs conditions de travail. Télécharger l’affiche 28 avril “Brisons le silence” […]
DOSSIERS
3 octobre 2023L’article L.411-1 du code de la sécurité sociale définit l’accident de travail comme, « quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à l’occasion du travail à toute personne salariée ou travaillant, à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise ». L’article L.1222-9, III, du Code du travail dispose : « L’accident survenu sur le lieu où est exercé le télétravail pendant l’exercice de l’activité professionnelle du télétravailleur est présumé être un accident de travail au sens de l’article L.411-1 du Code de la sécurité sociale. ». En ce qui concerne les fonctionnaires, l’article L822-18 du code administratif définit l’accident de service comme « tout accident survenu à un fonctionnaire, quelle qu’en soit la cause, dans le temps et le lieu du service, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice par le fonctionnaire de ses fonctions ou d’une activité qui en constitue le prolongement normal ». Ces deux définitions sont désormais bousculées par l’irruption dans nos vies du télétravail et des technologies de l’information. Depuis la loi du 9 avril 1898 sur les accidents du travail, ce dernier s’est introduit au sein même du domicile familial, via l’invention du télétravail, ce qui a obligé le législateur à rédiger une loi sur le droit à la déconnexion, afin de limiter l’emprise du domaine professionnel sur la vie personnelle. Outre l’accident de trajet, qui n’existe plus ici, cette fusion entre le domicile et le lieu d’exercice du travail a des conséquences sur la reconnaissance de l’accident de travail. Plusieurs jurisprudences récentes ont commencé à dresser le contour de l’accident de télétravail, que ce soit pour le salarié ou pour le fonctionnaire. Un salarié qui était en télétravail entend un choc dehors et perd sa connexion internet, il sort, constate que le poteau téléphonique a été endommagé par un camion. Suite au passage d’un second camion, le poteau lui tombe dessus alors qu’il parlait avec le chauffeur du premier. Cet accident n’a pas été reconnu en accident de travail, la Cour d’appel de Saint - Denis de la Réunion constatant que le salarié n’était plus sur son lieu de travail, et n’était plus sous la subordination de l’employeur « dès lors qu’il ne relevait pas de sa mission inhérente au contrat de travail d’identifier l’origine de la panne informatique ». Une salariée finit son télétravail à 16 h 01, et chute une minute plus tard en remontant de son bureau. La Cour d’appel d’Amiens refuse la qualification d’accident du travail car la victime avait terminé sa journée, ce qui empêche le jeu de la présomption d’accident du travail, et n’apporte pas la preuve « de la matérialité du fait accidentel, de sa survenance par le fait ou à l’occasion du travail et du lien de causalité entre les lésions et le fait accidentel ». Mais comment apporter des témoignages lorsqu’on est seul chez soi ? À contrario, le Tribunal Administratif de Paris a annulé le refus d’Orange de reconnaître comme accident de service le décès d’une fonctionnaire en télétravail, suite à l’incendie de son domicile durant sa pause déjeuner de 45 minutes, car « au vu notamment de la brièveté de ce laps de temps, son déjeuner à domicile doit être regardé comme constituant un prolongement normal de son activité en télétravail ». Il n’est pas impossible que les deux ordres de juridiction cherchent à harmoniser leurs jurisprudences à l’avenir. Il serait alors possible, à l’image de nos voisins allemands, de reconnaître la chute dans les escaliers d’un salarié qui se rend dans sa salle de travail au rez-de-chaussée, comme étant un accident du travail. Une autre piste serait de s’interroger pour déterminer quelle est la causalité prépondérante de l’accident. Cela permettait alors de rattacher la chute du poteau à l’activité professionnelle du salarié. Sans l’interruption du travail causée par la panne, il ne serait pas sorti et n’aurait pas subi d’accident. Une dernière possibilité serait de reprendre pour le salarié la notion de « prolongement normal » de l’activité de l’article L822-18 du code administratif pour l’intégrer dans le code de la sécurité sociale, mais cela relève uniquement du législateur. À ce jour, force est de constater que le télétravailleur est moins protégé que les autres salariés, puisque la chute dans l’escalier aurait été, a minima, reconnue comme accident de trajet pour un salarié en établissement. Dans l’état actuel de la jurisprudence, les salariés en forfait jour et en télétravail auront des problèmes pour faire reconnaître l’accident de travail, car le juge semblant se baser en priorité sur les horaires de travail, comment faire lorsque l’on n’en n’a pas ? En attendant, que faire ? Devant une interruption de la prestation de travail, il faut prendre des instructions avant de sortir du cadre strict de la prestation de travail. « Chef, vous allez rire, mais je crois qu’un camion a coupé les fils et je n’ai plus de connexion, je vais voir ce qu’il se passe ? » C’est oui ou c’est non, mais dans tous les cas vous avez un ordre direct qui rattache l’accident éventuel à l’exécution du travail. En cas d’accident à domicile lors du télétravail, si vous êtes tout juste sorti de la plage du travail, lorsque vous appelez pour signaler l’accident, essayez de le rattacher à l’exécution du travail « J’allais rallumer l’ordinateur pour envoyer le mail que j’avais oublié ». Rien ne garantit que ça sera pris en compte, mais ça augmente les chances de voir l’accident classé comme accident de travail. […]
26 juin 2023Selon une définition couramment employée, les conditions de travail recouvrent les aspects matériels, organisationnels et psychosociaux dans lesquels évolue un salarié au sein de son entreprise. Le travail engendre des effets positifs ou négatifs sur la santé physique et psychique et donc, réorganiser un service ou une activité est censée permettre une amélioration de celui-ci. Qui serait donc mieux placé pour évoquer les conditions de travail que le salarié lui-même ? À La Poste, même si la reflexion sur le sujet existe vraiment, qu’en est-il de la réalité ? Les actions menées sont-elles efficaces ? Les établissements, bureaux et services ont-ils les moyens d’apporter aux postières et aux postiers des conditions de travail optimales au vu de la productivité demandée malgré de nombreux accords en la matière ? Est-ce que les études d’impacts se tiennent et sont réellement suivies d’effets ? Est-ce que les alertes des acteurs de la prévention sont écoutées et entendues ? À FO Com, nous avons notre petite idée sur ces questions… Améliorer les conditions de travail a un coût pour La Poste (moyens, emplois, formation, prévention, …) mais, de mauvaises conditions peuvent coûter beaucoup plus chères aux postiers (burnout, accidents de service, handicap). Tout ceci entraînant fatalement un absentéisme bien au-dessus de la moyenne nationale notamment à la BSCC (Branche Service Courrier Colis). Une étude annonce qu’on passerait, au cours d’une vie, plus de cent mille heures à travailler, soit plus de douze ans.soit plus de douze ans. Est-ce que ça ne mériterait pas qu’on se penche un peu plus sur la question des conditions de travail ? Risques au travail : pour une prévention renforcée Si on se saisit des conditions de travail, il faut en aborder les différents aspects. D’une part, on y décèle les contraintes physiques liées au port de charges lourdes, de l’exposition à des produits chimiques ou au bruit par exemple. D’autre part, et parfois même observé de manière cumulative, on constate que les salariés peuvent être confrontés à des processus générateurs de risques psychosociaux. La non prise en compte des questions de pénibilité et de souffrance au travail a été un des éléments forts de la contestation de la réforme des retraites, ainsi 59% étaient prêts à augmenter leur taux de cotisation pour pouvoir partir plus tôt à la retraite, probablement usés par un monde du travail avec des effets intenables mais prêt à consacrer une part de leur pouvoir d’achat dans la sauvegarde de notre modèle social. La souffrance au travail a émergé au cours des années 90 dans le débat public, à l’appui des travaux de Christophe Dejours et Yves Clot. De nombreux témoignages ont alors circulé dans la presse. Le point d’orgue fût l’affaire France Télécom et son fameux « Plan NExT ». En cause, une certaine vision du management dont la méthode consistait à dégrader volontairement les conditions de travail pour pousser le personnel à la démission ou à des mutations vers d’autres secteurs. Cette dégradation calculée économiquement des conditions de travail est responsable des 35 suicides entre 2008 et 2009. Également, certains travailleurs sont réduits à des gestes répétitifs comme faire 150 lits en une matinée ou évoluer au sein d’horaires décalés, d’autres sont confrontés à une perte de sens provoquée par l’intensification des tâches demandées et des objectifs à réaliser, le tout dicté par une quête de profits et de rentes qui sont de plus en plus visibles au sein du monde du travail. Cette situation en devient insupportable pour bon nombre d’actifs lorsqu’ils sont dans une entreprise qui, très distinctement, porte atteinte à leur santé. BOETH : par ici la sortie ! Lors de son dernier bilan social, La Poste nous annonçait fièrement atteindre 8.66 % de BOETH (Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés). La loi datant de 2018 oblige les entreprises de plus de 20 salariés à employer au minimum 6% de cette population. La Poste, donc, est très largement au dessus du quota minimum. Et elle enchaîne les chiffres : 11 millions d’euros consacrés pour garantir une bonne qualité de vie de ce personnel dont plus de la moitié pour le maintien dans l’emploi, 850 postes aménagés en 2021, 370 personnes en situation de handicap seront recrutées dans les trois ans à venir. Autre chiffre : plus de 500 postiers ont été licenciés pour inaptitude. Combien d’entre eux étaient valides lors de leur embauche à La Poste ! L’entreprise déclare 14 000 postiers en situation de handicap. Tous, bien évidemment, n’ont pas été embauchés en tant que travailleurs handicapés. Mais alors, comment le sont-ils devenus ? Est-ce que, à tout hasard, les conditions de travail des postières et des postiers ne seraient pas, un tant soit peu, responsables d’une détérioration de leur santé ? La Poste, premier employeur de personnes en situation de handicap en France… Premier fournisseur aussi ? Les différentes études viennent appuyer la légitimité et l’urgence de la prise en compte de nos revendications en matière de prévention. Les taux d’absentéisme dans les entreprises parlent pour nous. Dans son rapport de mars 2022, l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) a relégué la France à la place du mauvais élève de l’Europe en matière d’accidents du travail. La DARES (Direction de l’Animation et de la Recherches des Études et des Statistiques) dresse un bilan d’un autre phénomène n’épargnant aucun secteur d’activités : les risques psychosociaux. Il est constaté que les indicateurs sont loin d’être au vert quand près d’un actif sur 2 déclare devoir se dépêcher, 30 % signalent avoir subi au moins un comportement hostile dans le cadre de leur travail au cours des 12 derniers mois et 25 % disent devoir faire appel à d’autres en cas d’incident. Addictions et accidents du travail La Poste comptabilise, au regard de son dernier bilan social, près de 6 500 accidents du travail. Ils sont catégorisés par type ou par gravité, mais on peut difficilement chiffrer ceux qui sont survenus du fait d’un caractère aggravant : l’addiction. D’ailleurs qu’est-ce que l’addiction ? L’Institut Nord-Américain des drogues (NIDA) nous donne la définition suivante : « L’addiction est une affection cérébrale chronique, récidivante, caractérisée par la recherche et l’usage compulsifs de substances, malgré la connaissance de ses conséquences nocives. » L’INRS, autre institut, français celui-ci, déclare, par exemple que le risque d’accident grave au travail est multiplié par 2 chez les hommes consommant au moins 4 verres d’alcool par jour, et chez les femmes consommant au moins 2 verres par jour. Il ajoute que conduire sous l’emprise de l’alcool multiplie par 17,8 le risque d’être responsable d’un accident routier mortel. Mais il n’y a pas que l’alcool en cause. On peut citer également les diverses drogues, certains médicaments, c’est ce qu’on appelle l’addiction à des produits psychoactifs et ils sont de plus en plus nombreux. Il y a aussi, l’addiction comportementale comme celle liée aux jeux vidéo, aux jeux de hasard ou même aux smartphones. Les pratiques addictives ont des origines mixtes : elles peuvent naître dans le domaine privé tout comme prendre vie dans l’activité professionnelle. Certaines conditions de travail, donc, peuvent favoriser leur survenue, et ce, quelle que soit la branche d’activité. La Poste, fatalement, ne s’exempte pas de ce fléau qui touche des centaines de millions de personnes dans le monde. Quelles sont donc les actions que La Poste met en place pour contrer ce phénomène grandissant ? Est-ce que les agents sont informés suffisamment sur les risques liés aux pratiques addictives, sur les aides possibles ou sur la règlementation en vigueur ? Ce que nous redoutons, ce sont les sanctions qui seraient données sans forcément anticiper ou comprendre l’addiction dont certains agents souffrent. Bien sûr, il faut rappeler que la consommation d’alcool ou de drogue est interdite et surtout dangereuse au travail et dans la vie privée, pour soi comme pour les autres. Pour FO Com, il est essentiel d’élaborer une démarche de prévention collective avec des formations, par exemple, afin d’apprendre comment déceler et comment prêter secours à une personne présentant un trouble du comportement. La Poste doit communiquer encore plus et permettre à des associations spécialisées d’intervenir au sein des établissements pour informer, conseiller, accompagner les personnels en difficulté. Elle doit aussi sensibiliser son encadrement et impliquer les acteurs médico-sociaux d’une manière plus pointue. Certes, La Poste prévoit la conception d’un livret à l’attention des Directeurs d’Établissements à propos des addictions (comment les détecter ? par qui ? quel comportement adopter lors du contrôle ? et en cas de contrôle positif ? etc.). Il devrait sortir lors de l’application du RI en septembre 2023. Pour autant, La Poste n’invente rien, elle ne fait que « mettre à jour » son règlement intérieur en conformité avec le Code du travail et son « obligation générale de sécurité ». Ce fameux livret ne devra pas rester sur l’épaisse pile des belles résolutions oubliées. L’environnement de travail et les conditions dans lesquelles l’agent est placé, on l’a dit plus haut, peuvent générer des troubles addictifs du fait d’un mal-être (pression, stress, harcèlement). Et si on commençait par comprendre cela plutôt que de constater et sanctionner ? La qualité des emplois actuels, cette « uberisation » basée sur l’offre et la demande constante en réduisant au maximum le coût du travail sans pour autant créer de vrais emplois, précarise les salariés concernés et les expose d’autant plus à des risques. L’employeur doit respecter la réglementation en vigueur. Mais la politique du « pas vu pas pris » est de mise depuis plusieurs années en raison du peu de sanctions encourues par les entreprises fautives. La mise en place de numéros verts ne doit pas les dédouaner de leurs responsabilités. Du coup, cela fait peu d’investissement de la part des employeurs pour prévenir les risques au travail, absorbés par l’indéfectible question « mon entreprise pourra-t-elle être compétitive et rentable demain ? ». Concentrons-nous sur notre avenir et notre viabilité, faisons des business plans sur 5 ans, et vogue la galère pour ceux qui seront impactés négativement ! Ergonomie : une action qui tombe à PIC ! Mais… La Nouvelle Gamme Courrier déclenche une véritable mutation en ce qui concerne les conditions de travail dans les PIC (Plateformes Industrielles de Courrier) notamment au niveau des régimes et horaires de travail. L’accord « d’accompagnement des activités traitement du courrier » a été négocié et signé par FO en février 2023 afin de garantir un environnement de travail le mieux adapté possible. Dans cet accord, il y a une nouveauté : la nomination d’un ergonome. Bon, un ergonome pour toute la DEXCIL, c’est-à-dire 30 PIC qui regroupent près de 12 000 postières et postiers, cela ne ferait-il pas un petit peu léger ? Loin de dénigrer cette initiative que nous considérons évidemment comme essentielle en termes de prévention, nous nous interrogeons toutefois sur l’efficacité du nombre. Le temps que ce spécialiste des conditions de travail se déplace sur chaque site, analyse les diverses situations, fasse des propositions d’amélioration et que celles-ci se concrétisent… Enfin, vous voyez ce qu’on veut dire. La BSCC va nous dire : « Oui, mais dans l’accord, il est prévu un préventeur par site qui sera le relais de l’ergonome ». Ok ! Mais un préventeur n’est pas un ergonome, c’est-à-dire un analyste faisant le lien entre le postier et les effets de l’activité sur sa santé tant physique que mentale et tout ceci, afin d’évaluer l’écart entre le travail prescrit et le travail réel. C’est pourquoi FO Com revendique la présence d’un ergonome sur chaque site afin d’être bien plus réactif et donc, de concrétiser collectivement les pistes d’amélioration suggérées avant qu’il ne soit trop tard pour le personnel impacté. Quant à la réparation, les réformes successives ont éloigné les travailleurs du système judiciaire auxquels ils pouvaient prétendre. Certaines affaires courent dans le temps ou sont expédiées avec une indemnisation frôlant le ridicule. Il faut aussi mentionner celles et ceux qui sont licenciés pour inaptitude, leur corps abîmé par le travail et indemnisés insuffisamment. Ces femmes et hommes ont pour la plupart du mal à se réinsérer dans le monde du travail. Puis, on ne peut que constater avec effroi le détricotage de notre Sécurité sociale depuis qu’elle a été créée et où les gouvernements successifs, plus belliqueux les uns que les autres, n’ont plus de gêne pour piocher un million par-ci, 10 milliards par-là. Comment ne pas croire qu’un jour, les indemnisations en montant ne seront pas révisées ? N’oublions pas qu’en paysage de fond, nous avons, en France, un corps médical dans nos territoires affecté par une pénurie de personnel, des coupes budgétaires drastiques, entraînant de plus en plus de fermetures de services et créant un appauvrissement de notre système de soin alors que nous sommes dans une époque où nous devrions lui redonner un tout autre souffle. Mais comment garantir cette santé ? Médecins du travail à La Poste, tous les postes doivent être comblés Si le travail c’est la santé, alors à quoi sert la médecine du travail ? (Pierre DAC) Lors d’une réunion annuelle au Siège, nous avons appris qu’en complément ou en cas d’absence de praticiens. La Poste faisait appel à des médecins du travail des services de santé au travail interentreprises avec une convention. Cela concerne les 8 secteurs géographiques : Lozère, Essonne, Seine-St-Denis, Seine-et-Marne Sud, Guadeloupe, Guyane, Mayotte, St-Pierre-et-Miquelon. Certes, le manque de médecins n’est pas une situation postalo-postale mais un phénomène national. Toutefois, FO Com souhaite attirer l’attention sur les conséquences de ce manque qui pourrait s’accentuer : Est-ce que les postières et les postiers donneront tous les éléments au médecin qu’ils ne rencontrent, au mieux, qu’une fois tous les trois ans ? Est-ce que les médecins ont les moyens d’analyser sereinement une situation afin de prévenir suffisamment tôt l’apparition de risques et construire une relation de confiance ? Que se passe-t-il en cas de carence de médecin lors d’une visite de reprise de l’agent ? Et toutes ces interrogations ne feront que s’amplifier car la moyenne d’âge des médecins du travail dépasse les 55 ans. De plus, à la suite des évolutions réglementaires en médecine du travail, le rôle de l’infirmier en santé au travail a évolué : il aura désormais des missions définies par le code de la santé publique et des missions confiées par le médecin du travail, sous son autorité et dans le cadre de protocoles écrits par exemple, effectuer les VIP (Visites d’Information et de Prévention). FO Com exige que tout soit mis en œuvre pour un comblement de tous les postes vacants et revendique toujours que les services de prévention et de santé soient justement reconnus. Des lois plus scélérates les unes que les autres… Force Ouvrière dénonce depuis plusieurs années les différentes volontés de « simplifier » le système de prévention des risques professionnels, motivées réellement par l’appauvrissement des moyens pour les organisations syndicales, et d’aborder ce sujet uniquement sous l’angle de « coûts ». FO n’a cessé de dénoncer l’application de la Loi El Komhri et des ordonnances Macron liées au travail, restreignant davantage la disponibilité qu’ont les syndicats vis-à-vis des travailleurs, qui est une attaque ciblée à leur droit d’expression et à leur représentation. Dans ce contexte, un syndicat est maintenant considéré comme un caillou dans la chaussure pour l’entreprise alors que son objectif est de militer pour un environnement de travail plus sûr et plus sain. D’ailleurs, la disparition des CHSCT n’augure rien de bon pour le monde du travail, puisque ce changement a eu seulement comme résultat de réduire les heures de dialogue social autour de ce sujet, emportant également une force syndicale en nombre permettant de faire rempart à une centralisation excessive alors que la santé et la sécurité au travail est une affaire de proximité. FO n’a jamais perdu une occasion de mettre la prévention des risques au cœur du dialogue social dans nos entreprises. Depuis toujours, les manches sont relevées de notre côté pour faire avancer ce sujet plus que central. Non pas à cause des effets du marché du travail sur notre environnement, mais depuis que le monde du travail est devenu de plus en plus oppressant et exigeant, injuste et partial. Ce droit à un environnement de travail sûr et sain, classé en 2022 comme fondamental par l’OIT, doit être saisi à toutes les niveaux. On comptait jusqu’à présent quatre droits fondamentaux liés au travail : la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective, l’élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire, l’abolition effective du travail des enfants et l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession. FO Com continuera de négocier des accords s’appuyant sur les différentes conventions de l’OIT, ratifiées ou non par la France. Cette dynamique est complémentaire à la loi sur le devoir de vigilance, loi à la croisée des chemins de nos enjeux actuels puisque l’objectif est d’éliminer toute atteinte initiée par des donneurs d’ordre aux droits humains et au respect de notre environnement. Nous resterons attentifs au quotidien et exigerons les bonnes pratiques pour éviter la propagation des facteurs de risques et mettre en place une prévention renforcée basée sur le dialogue et la proximité avec les travailleurs. Qu’est-ce que le devoir de vigilance ? Après l’effondrement du Rana Plaza qui a causé plus d’un millier de morts, le gouvernement français a souhaité responsabiliser les entreprises multinationales sur les violations des droits de l’Homme, la santé et la sécurité, ainsi que de l’environnement dans leurs chaînes d’approvisionnement. La loi reconnaît ainsi le pouvoir que les entreprises multinationales exercent sur leurs fournisseurs, leurs sous-traitants et leurs filiales en leur imposant de de s’engager pour que leurs partenaires commerciaux respectent un socle minimum de droits. La France a adopté une première loi le 27 mars 2017. L’Allemagne a suivi avec une loi en juillet 2021 et la Commission Européenne a initié une directive publiée en 2022. Cet objectif du devoir de vigilance doit être réalisé par le biais de deux mécanismes : un mécanisme de prévention adossé à une possibilité de recours pour les victimes de violations dans la chaîne d’approvisionnement. Comment procède-t-on ? Une cartographie des risques doit être réalisée comprenant liberté syndicale et droit à la négociation collective par exemple, ainsi que les droits sociaux fondamentaux. Différentes procédures (évaluation, suivi, mécanisme d’alerte, consultation des organisations syndicales) doivent être mises en place. La préservation de bonnes conditions de travail un rôle important du syndicat La proximité de Force Ouvrière auprès de nos adhérents et l’ensemble des agents nous permet de constater si les conditions de travail se dégradent. Le lien humain, les nombreux échanges et la confiance que nous apportons libèrent la parole et permettent de recueillir de nombreux témoignages. Les réorganisations incessantes tiennent de moins en moins compte de l’impact subi par les postiers et accentuent la dégradation des conditions de travail. Entre études d’impact non réalisées ou non suivies dans le temps, non prise en compte du vieillissement des agents et charge de travail physique et mentale plus importante, les agents ne s’y retrouvent plus. Ceci entraîne des conséquences désastreuses : un manque de motivation réelle et une perte de confiance en l’entreprise. Et quand la coupe est pleine, l’arrêt maladie résonne comme une échappatoire. Et c’est l’engrenage avec un absentéisme qui explose aujourd’hui à La Poste. Le syndicat agit à plusieurs niveaux. D’abord au travers des Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail. Les Commissions Nationales de Santé Sécurité au Travail sont aussi un levier puisque les sujets évoqués impacteront les conditions de travail. Et enfin, le syndicat a un rôle capital sur le terrain, dans le cadre des diverses instances locales ou nationales ou dans une démarche d’alerte. Au-delà de l’augmentation des contraintes physiques que nous constatons régulièrement et sur lesquelles nous arrivons à trouver des solutions, se développe une dégradation de la santé mentale avec des risques psychosociaux et des burn out de plus en plus fréquents. Il ne faut jamais minimiser l’incidence que peuvent avoir les remarques, la pression, les objectifs sur l’état psychologique d’un postier. Travailler ne doit pas rendre inapte, encore moins exclure. Il est anormal également de se rendre sur son lieu de travail avec « la boule au ventre ». Des alarmes comme l’explosion de l’absentéisme, la fuite de l’entreprise à travers les démissions et les ruptures conventionnelles plus nombreuses ou encore la peine à recruter doivent faire réagir l’entreprise malgré la difficulté de plus en plus importante de se faire entendre. C’est pourquoi, à FO Com, nous poursuivons sans relâche nos actions quotidiennes pour l’amélioration des conditions de travail. […]
26 juin 2023Dans sa dernière publication intitulée « Minima sociaux et prestations sociales – édition 2022 », la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques, rattachée au Ministère de l’économie et des finances (DREES) indique qu’en 2019, près de 25 millions d’habitants (40 % de la population) ont un niveau de vie mensuel inférieur à 1 645 € bruts. Ces personnes sont considérés comme modestes. Au sein de cette population, plus d’un tiers, soit 9,2 millions (14,6 % de la population) sont estimés comme pauvres monétairement. Leur niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté (1 102 € pour personne seule, 2 134 € pour un couple avec deux enfants). Cette étude révèle notamment que les aides sociales (minima sociaux 1, prestations sociales non contributives) 2 versées à ces populations ont permis de faire reculer la pauvreté d’un tiers de diminuer le taux de pauvreté de 7,6 %. Sans ces versements, le taux de pauvreté en France atteindrait 22,2 % de la population ; soit 14,1 millions de personnes. En 2019, les 9,2 millions de personnes pauvres ont perçu, en moyenne, 335 € d’aides sociales par mois. Femmes, jeunes, familles monoparentales ou nombreuses y sont surreprésentés. LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ A ENCORE DE BEAUX JOURS DEVANT ELLE La lecture de ce rapport sur la population pauvre indique que 20 % des personnes vivent seules et 53 % sont des femmes. La moitié a moins de 30 ans (les moins de 20 ans représentent 1 tiers de cet effectif) et 18 % de cette population sont des personnes âgées de 60 ans et plus. 11 % de la population française bénéficient de l’un ou de minima sociaux, soit 1 personne sur 10 en métropole et 3 sur 10 en Outre-Mer. La configuration familiale est un facteur qui influe sur la pauvreté. Ainsi, 44 % d’entre eux vivent dans une famille monoparentale ou dans une famille nombreuse (au moins 3 enfants). Les personnes en situation de handicap représentent 32 % (9 % chez les plus de 15 ans « y compris personnes âgées » et 22 % chez les moins de 15 ans). 3 bénéficiaires sur 5 du revenu de solidarité active (RSA), de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) du minimum vieillesse (ASPA, ,ASV) sont pauvres en conditions de vie. C’est-à-dire qu’ils sont cinq fois plus souvent confrontés à des privations (chauffage, alimentation…) ou à des difficultés matérielles (fins de mois difficiles, retards de paiement, problème de logement…) que les autres ménages. 23 % des plus de 18 ans ont un emploi ; 9,4 % sont au chômage, 15 % sont retraités et 51 % font partis des inactifs (enfants et moins de 18 ans, personnes en situation de handicap, seniors ni en emploi ni en retraite, percevant l’allocation équivalent retraite, etc.). En 2021, sur 2 millions de personnes allocataires du RSA, 17% ont un emploi ( à temps complet, partiel ou en CDD) sans pour autant en vivre décemment. Si 20 % des bénéficiaires du RSA sortent des minima sociaux d’une d’année à l’autre, 22 % des 35 – 64 ans y ont passé les dix dernières années. 40 % naviguent entre chômage et petits boulots. En incluant les conjoints et enfants à charges, plus de 7,1 millions de personnes étaient couvertes par les minima sociaux et / ou éventuellement par d’autres prestations sociales (aides au logement, prestations familiales, garantie jeune, prime d’activité). Les aides sociales représentent 38 % du revenu disponible des ménages pauvres et 19 % des ménages modestes. Elles permettent aussi de baisser le taux de pauvreté : de douze points chez les jeunes et de vingt points pour les familles monoparentales avec au moins deux enfants. Les enfants ne sont pas épargnés, en 2019, 1 enfant sur 5 vivait sous le seuil de pauvreté soit près de 3 millions. LES CONTRAINTES POUR LES PAUVRES VONT S’INTENSIFIER À un moment où le gouvernement veut réformer le Revenu de Solidarité Active (RSA), et conditionner son versement à l’exercice d’une activité (entre 15 et 20 heures par semaine), l’étude de la Drees vient bouleverser la vision que certains de nos dirigeants politiques, médias et autres maîtres penseurs voudraient nous imposer sur les pauvres, ceux qu’ils qualifient souvent, depuis 2017, comme étant « des paresseux et des assistés ». Depuis le début de l’année, 19 départements expérimentent le projet de réforme « RSA contre travail ». Le gouvernement explique son projet comme une volonté d’aider les allocataires à retrouver un emploi. Ce n’est pas en stigmatisant les plus précaires que la situation de l’emploi s’améliorera. C’est oublier que la majorité de la population pauvre sont souvent des personnes peu qualifiées, alternant les périodes de travail (avec des emplois précaires) et de chômage, ou des personnes qui ont eu un accident de la vie : « licenciement économique, problème de santé, rupture conjugale… ». Avant de réformer ne faudrait-il pas déjà garantir à ceux qui travaillent un emploi pérenne, qualifiant et mieux rémunéré ? Au lieu de s’attaquer réellement aux plus de 100 milliards que représenteraient l’évasion et la fraude fiscale des plus riches et des grandes entreprises, d’exiger des géants du web, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), de payer leurs impôts en France, notre gouvernement préfère cibler les plus précaires, les pauvres, en leur imposant encore plus de contraintes. Combattre la pauvreté, c’est agir pour réduire les inégalités sociales et culturelles, c’est considérer la vie humaine comme une richesse bien plus importante que le capital, c’est permettre à chacun de s’émanciper dans la vie, d’avoir un travail qualifiant et un salaire lui permettant de vivre décemment, c’est combattre toute forme de souffrance. Dans ce contexte, nous nous devons de combattre toute injustice sociale et rappeler à ceux qui nous gouvernent, le fondement de la création de notre Sécurité sociale en 1945. « Garantir à chacun, qu’en toutes circonstances, il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes ». 1 Liste des principaux minima sociaux : Revenu de solidarité active (RSA), Revenu de Solidarité (RSO) spécifique à l’Outre-Mer, Allocation aux adultes handicapés (AAH), l’allocation spécifique de solidarité (ASS), Allocation spécifique aux personnes âgées (Aspa), Allocation Supplémentaire Vieillesse (ASV), Allocation Supplémentaire d’Invalidité (ASI), Allocation Veuvage (AV), Allocation Équivalent Retraite (AE) remplacée par l’Allocation Transitoire de Solidarité (ATS)… 2 Les minima sociaux et les aides sociales (aides au logement, prestations familiales, garantie jeune, prime d’activité) sont des prestations non contributives, c’est-à-dire qu’elles sont versées sans contrepartie de cotisations préalable. Elles ont pour objectif d’assurer un revenu minimal à une personne (ou à sa famille) ayant des ressources modestes et / ou en situation de précarité. Elles reposent sur le principe de la solidarité, de la répartition et sont versées sous conditions de ressources. […]
26 juin 2023Le principe de la rupture conventionnelle individuelle, qui permet un départ de l’entreprise non contentieux est désormais bien connu. Il permet à l’entreprise de laisser partir un salarié sans avoir à lui reprocher une faute ni invoquer de motif économique, et au salarié de partir en ayant droit aux allocations chômage. Néanmoins, il est important de bien prendre en compte deux risques qui sont consubstantiels à ce mode de rupture. 1. La non prise en charge du crédit immobilier Lorsqu’on souscrit un crédit immobilier pour l’achat d’un bien, le banquier prend soin de glisser dans le package une assurance perte d’emploi qui vient se substituer au débiteur en cas de perte involontaire d’emploi. Les polices d’assurances sont rédigées de façon à ce que la garantie ne puisse être actionnée que dans les cas de perte involontaire d’emploi. Or, la rupture conventionnelle individuelle matérialisant le fait que le salarié est d’accord pour partir de l’entreprise, celle-ci n’ouvre pas droit à la garantie, contrairement à un licenciement, quel qu’en soit le motif. La charge du remboursement va donc continuer à peser sur le salarié. 2. Le différé d’indemnisation Avant de pouvoir percevoir les allocations de retour à l’emploi (ARE, ou allocations chômage dans le langage courant) trois différés d’indemnisation vont se succéder. a) Le différé ICCP Il correspond aux congés payés non pris qui ont été versés sous forme d’indemnité compensatoire de congés payés au moment de la rupture (ICCP). En divisant l’ICCP par le salaire journalier de référence (SJR, ce que vous gagnez en moyenne en 1 jour) vous obtenez le nombre de jours de différé, avec un maximum de 30 jours calendaires. Il faut y ajouter : b) Le différé spécifique d’indemnisation Il est obtenu en ajoutant toutes les indemnités ou sommes inhérentes à une rupture de contrat, quelle que soit leur nature, dont le montant ou les modalités de calcul ne résultent pas directement de l’application de dispositions législatives. Autrement dit, tout ce qui dépasse l’indemnité légale de licenciement va entrer dans l’assiette de ce différé. Pour le calculer, on va soustraire le minimum légal de ce que vous avez perçu, et diviser le tout par un diviseur qui est de 102,4 pour 2023. Par exemple, si vous percevez une indemnité de rupture de 6 000 € alors que l’indemnité légale de licenciement aurait été de 2500 €, le différé spécifique sera de 3500 / 102,4 = 34 jours. Le maximum est de 150 jours calendaires (75 jours pour les ruptures conventionnelles collectives). Le souci vient du fait que Pôle Emploi fait entrer dans l’assiette de ce différé la totalité des sommes perçues au titre du compte épargne temps, alors qu’en toute logique, les jours de RTT et les repos compensateurs épargnés qui sont du salaire différé ne devraient pas être pris en compte (Cour de cassation, civile, Chambre sociale, 31 octobre 2007, 04-17.096). On a vite fait alors d’atteindre les 150 jours de différé. c) Le délai d’attente de 7 jours Il s’applique à tous, une fois par an. On voit donc qu’il est tout à fait possible de se retrouver, suite à une rupture conventionnelle individuelle, avec des droits à ARE ouverts mais sans le moindre revenu de remplacement pendant plusieurs mois suite au jeu des différés d’indemnisation, et avec un crédit toujours à rembourser. […]
INTERNATIONAL
3 octobre 2023Depuis des années et par notre affiliation commune à UNI Global Union, FO Com a entretenu des liens réguliers avec le JPGU, syndicat de la Poste Japonaise. Nos deux entreprises, plutôt similaires sur certains points, nous ont conduits à travailler sur des thèmes communs comme la digitalisation croissante de nos métiers, la présence postale en zone rurale, La Banque Postale, la robotisation, la prise en compte du e-commerce ou la question du dernier kilomètre. C’est donc, aujourd’hui, le fruit de douze années d’échanges ayant conduit nos camarades japonais à venir rencontrer FO Com cette année encore pour des discussions sur cette mutation. Ces 17 et 18 juillet, la Fédération FO Com, représentée par la Secrétaire Générale, Christine BESSEYRE et les responsables des secteurs Poste et International, Christine SIMON et Alex SIRIEYS, a accueilli une délégation japonaise composée d’un responsable syndical, d’un représentant de leur institut de recherche et d’un universitaire spécialisé dans l’étude des postes et notamment française. Le programme, après l’aspect protocolaire et linguistique, a mené la délégation à se déplacer sur plusieurs sites de Paris. Après une première visite des bureaux, il y a quelques années, en province et en zone rurale, c’était donc l’occasion pour eux de voir des sites BGPN et BSCC en zone urbaine, de rencontrer des postiers parisiens et d’échanger avec nous sur la nouvelle stratégie de La Poste Groupe. Avec le soutien du Secrétaire Départemental Thierry CHAISE, la délégation a pu visiter un nouveau bureau BGPN et répondre aux nombreuses questions de nos délégués japonais au sujet des diverses activités proposées : automates, passage du permis de conduire, conseillers spécialisés, instances, affranchissements, retraits d’argent. Les postiers présents ont pu aussi prendre part aux échanges et expliquer les changements de l’entreprise. Nous avons visité une antenne Logissimo gérant la prise en charge des paquets suite à des commandes en ligne qui reste, comme partout dans le monde, une activité en pleine croissance. Nous nous sommes ensuite rendus sur une Plateforme Colis pour leur présenter la nouvelle flotte électrique composée entre autres de vélos cargo ; l’occasion pour nos amis japonais de découvrir nos technologies et organisations de travail. Puis, les délégations se sont donné rendez-vous dans un établissement courrier en pleine mutation avec notamment le portage de repas. Depuis leur dernière venue, La Poste française a énormément évolué ; la délégation a aussi visité un autre établissement, plus fréquenté, avec des attentes et des enjeux différents. La délégation japonaise a pu, ainsi, poser de nombreuses questions sur les bureaux, les maisons France services, la disparition du timbre rouge, les missions de service public au sein d’une entreprise, certes, privée mais qui compte encore bon nombre de fonctionnaires. La Poste a déroulé ses ambitions avec des thèmes sur l’Excellence, la Conquête ou la Performance. Face au discours patronal, la délégation japonaise ne s’est pas montrée dupe et a riposté par des questions pertinentes sur les attentes des agents au sujet des conditions de travail, les salaires ou la rentabilité de ces nouveaux services. Après ces visites, nos deux délégations ont comparé les deux « Poste » pour déterminer les idées ou modèles qui pouvaient représenter des pistes sérieuses pour l’avenir. Le Japon voit son taux de natalité baisser depuis des années entraînant un vieillissement spectaculaire de sa population. Le nombre de travailleurs actifs est en baisse et le pays manque, par exemple, cruellement de chauffeurs routiers. À l’instar de ce qui se passe en France, la Poste Japonaise voit le volume de courrier diminuer, la croissance du colis dans un monde concurrentiel et un manque évident de main - d’œuvre. Elle a d’ailleurs perdu 30 000 postiers en quatre ans et dispose encore de 24 000 bureaux de poste mais elle constate une baisse de sa clientèle, d’où sa réflexion sur la nécessité de trouver de nouveaux services. Toutes ces raisons amènent les délégations à poursuivre et à échanger nos analyses respectives. […]
2 octobre 2023Depuis juin 2022, La Conférence Internationale du travail a ajouté la reconnaissance d’un milieu de travail sûr et salubre comme principe à sa liste des droits fondamentaux. Cette modification devrait susciter une plus grande considération des questions liées à la santé et à la sécurité du travail (SST) au sein des normes mondiales. En février 2023, le monde entier a douloureusement constaté les conséquences dévastatrices de la pandémie de la Covid-19, avec 750 millions de cas confirmés et 6,8 millions de décès. Étant l’une des plus dévastatrices de l’histoire récente, cette crise sanitaire a sensibilisé de manière sans précédent à la question cruciale de la santé et de la sécurité au travail (SST). Des millions de travailleurs ont continué à exercer leur activité en première ligne, exposés quotidiennement à des risques. Pour d’autres, la pandémie a accéléré la transformation numérique comme le travail à distance qui a connu une forte progression. Cette évolution s’est accompagnée d’une utilisation accrue des nouvelles technologies numériques par les employeurs à des fins de contrôle, de surveillance et dans certains cas, de gestion des travailleurs engendrant ainsi des risques spécifiques en matière de SST. Uni Global Union à laquelle FO Com est affilié, a soutenu les syndicats du monde entier dans l’adoption de meilleures pratiques en matière de santé et de sécurité au travail. Lors de son 6e congrès en août 2023, des témoignages poignants ont illustré la réalité de ces défis. En Suède, une entreprise internationale surveille étroitement les travailleurs dans ses entrepôts, leur imposant le port de bracelets et de casques pour recevoir des instructions en temps réel. Cette pratique a eu pour conséquence d’accentuer le stress et les problèmes de santé mentale des travailleurs. Ces problèmes ne découlent pas d’aspects individuels, mais sont le résultat néfaste de l’organisation du travail imposée par l’employeur, lequel a une obligation en matière de santé et de sécurité au travail. En Finlande, où le secteur du commerce est principalement féminin, les femmes sont plus souvent victimes de harcèlement et de violence de la part de tiers qui peuvent avoir des conséquences physiques et psychologiques. Pour remédier à ces problèmes, il est impératif qu’elles bénéficient de la confiance de leur employeur grâce à la négociation collective, un outil essentiel pour renforcer leurs droits. UNI encourage les syndicats à utiliser la Convention 190 comme instrument pour appuyer la négociation de politiques contre la violence basée sur le genre dans les conventions collectives. Il est à noter que la Convention 190 est actuellement ratifiée par 32 pays, dont la France, mais pas la Finlande. Plusieurs syndicats du monde entier ont également exprimé leur soutien aux victimes de violence domestique. Par exemple, l’Irlande introduira à l’automne une législation prévoyant cinq jours de congés payés pour les victimes de violence domestique. Cette avancée résulte également de la négociation collective. L’Alliance syndicale au sein de l’opérateur de télécommunication Orange, dont FO Com est membre, a intégré certains éléments de la convention C190 dans l’accord mondial sur l’égalité professionnelle Femmes-Hommes. Les travaux de la Conférence Mondiale des femmes précédant le congrès auxquels FO com a participé, ont aussi mis en évidence l’importance de reconnaître que la santé au travail doit être appréhendée en tenant compte des spécificités de chaque genre pour adapter, en conséquence, les conditions de travail. Les effets du travail sur la santé des femmes restent largement méconnus et minimisés. À titre d’illustration, les postes de travail et les équipements, y compris les équipements de protection individuelle (EPI), sont conçus en prenant pour référence les caractéristiques physiques d’un « homme moyen ». Dans ce contexte, FO com a œuvré pour que les factrices de La Poste française, généralement de taille plus petite que celle des hommes, bénéficient de vélos spécialement adaptés à leur taille, ce qui profite à l’ensemble des travailleurs de petite stature. D’autres intervenantes du monde entier ont souligné que les femmes continuent d’assumer l’essentiel des responsabilités de soin ce qui accroît le risque de surcharge de travail, de stress et de problèmes de santé mentale en l’absence de dispositions permettant de concilier vie professionnelle et vie privée. Une déléguée d’Afrique du Sud a aussi mis en lumière les problèmes spécifiques des femmes qui sont souvent ignorés sur le lieu de travail tels que les fausses couches, les avortements, les mortinaissances qui ont des effets physiques et émotionnels dévastateurs sur la mère, nécessitant parfois des mois pour se rétablir physiquement, et bien plus longtemps pour se remettre émotionnellement et psychologiquement de cette perte. Enfin, le 6e congrès d’Uni en août 2023 a mis en exergue l’importance cruciale de la santé et de la sécurité au travail (SST) à l’échelle mondiale, tout en soulignant que ces enjeux affectent de manière inégale les travailleurs, en particulier les femmes. Face aux défis de la pandémie, de la transformation numérique et des inégalités de genre, l’appel à une action collective est essentiel pour promouvoir la justice sociale et garantir la protection des travailleuses et des travailleurs. Dans cet ADN syndical, il est impératif de reconnaître l’importance de « nous lever ensemble » pour créer un environnement de travail sûr et salubre pour tous. […]
22 septembre 2023C’est donc lors d’une session à l’Institut du Travail à Strasbourg, devant un parterre de militants, chercheurs et enseignants que le négociateur FO a pu présenter les coulisses d’une négociation européenne, celle du télétravail et du droit à la déconnexion, les enjeux comme la méthode de travail. Il a été rappelé au préalable le travail et le soutien indispensable de l’équipe confédérale (notamment Romain Lasserre) pilotée par Branislav Ruggani, secrétaire confédéral en charge des affaires européennes et de l’International. Parallèlement à la chronologie de cette négociation, ont été présenté les thèmes de l’accord en cours, les discussions au sein des délégations syndicales comme celles avec les délégations patronales. Cet accord ayant vocation à devenir une directive européenne, les employeurs usent de tous les stratagèmes pour ne pas aboutir mais sont eux-mêmes divisés : réversibilité, prise en charge des équipements, protection des données, droit à la déconnexion. Cet accord est capital pour préserver les conditions de travail et de santé des salariés et FO déterminera au final si l’accord est à la hauteur des enjeux européens. […]