Depuis de nombreuses années, les fermetures de boutiques Orange s’enchaînent à un rythme effréné, tout comme le transfert de ces boutiques de la maison-mère vers la filiale GDT (Générale De Téléphone) dont la convention collective, les salaires et les parts variables sont moins-disants.
Les chiffres sont sans appel : en 2012, le réseau de distribution Orange comptait 1 123 boutiques au niveau national, dont 572 détenues par la maison-mère alors qu’il n’en restera plus que 542, dont 219 en filiale, à fin 2021. Cette orientation stratégique, à visée purement économique, a déjà entraîné la fermeture de plus de la moitié des enseignes Orange, au détriment d’une proximité avec notre clientèle dans un environnement pourtant ultra-concurrentiel.

Quid de la satisfaction et de l’accompagnement de nos clients, du développement des actes commerciaux dans le domaine de la téléphonie, de la banque, d’Internet et des objets connectés ? Selon la direction d’Orange, la crise sanitaire induirait un changement durable du comportement des clients qui utilisent de plus en plus le canal digital. Il s’agit en réalité d’un alibi opportun qui permet à l’entreprise de poursuivre le démantèlement du réseau Orange France alors que le développement des passerelles digitales fait partie intégrante de la stratégie commerciale d’Orange.

Nous dénonçons depuis plusieurs années la refonte du maillage des boutiques Orange dont le seul objectif est de faire des économies sur la masse salariale. Pour FO Com, il est bien question ici de casse et de dumping social, ce que nous contestons. Et nous réaffirmons notre opposition à toute politique de filialisation.

Les fermetures en cours et à venir inquiètent fortement nos collègues des agences distribution qui, rappelons-le, sont sur le pont depuis le début de la crise Covid-19. Les analyses SECAFI et les rapports des médecins du travail alertent sur la fatigue physique et psychique des salariés en boutique ainsi que sur les risques psychosociaux qui en découlent. Leurs conditions de travail, déjà difficiles, sont lourdement impactées par ces plans de fermetures successifs. En effet, les salariés sont contraints de se déplacer sur un site plus éloigné, de changer de métier et/ou d’environnement de travail. Les conséquences sur leur pouvoir d’achat (perte de Part Variable Commerciale, frais de trajet…) et sur l’équilibre vie privée-vie professionnelle sont significatifs. Cela est d’autant plus préoccupant que dans certains territoires, ces fermetures riment avec mobilité forcée car les bassins d’emplois s’appauvrissent et la possibilité de retrouver un emploi est de plus en plus difficile.

FO Com n’a de cesse de revendiquer l’arrêt des fermetures de boutiques et l’intégration de la GDT au sein de la maison-mère. Nous militons pour une entreprise plus humaine que digitale où le salarié doit être considéré comme une richesse et non un coût.

*en référence au programme Scale Up, le plan d’économies du Groupe d’1 milliard d’euros avant fin 2023, dont 500 millions sur les charges de personnel.