La signature récente de deux accords majeurs chez Orange – l’accord GEPP (Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels) et l’accord en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap – ouvre la voie à un départ anticipé pour plusieurs milliers de salariés. FO Com en décrypte les implications.

Un dispositif de Temps Partiel Seniors encadré

Le dispositif phare de l’accord GEPP, le Temps Partiel Seniors (TPS), permet aux salariés retraitables d’ici au 1er janvier 2034 de quitter l’entreprise jusqu’à 4 ans avant leur départ en retraite. Ce TPS prévoit une première année travaillée à 50 %, rémunérée à 70 %, suivie de 4 années de temps libéré, rémunérées à 65 %, avec une prise en charge à 100 % des cotisations retraite par l’entreprise. Ce plan vise environ 6 000 départs, sur la base du volontariat.
L’accord spécifique à l’emploi des personnes en situation de handicap prévoit une sortie dans les mêmes conditions. Toutefois, chaque demande devra être examinée par une commission ad hoc, sans qu’une estimation globale des départs n’ait été communiquée.

Les organisations syndicales ont longuement hésité avant de signer. Le budget alloué ne permet pas un départ réellement sans contrainte financière. Toutefois, ne pas signer aurait fermé définitivement la porte au TPS. Cette signature permet donc à chacun d’envisager une sortie, même imparfaite, de l’entreprise. Pour atténuer la perte financière induite, Orange a fixé des minimums garantis revalorisés chaque année via la NAO : 2 175 € brut pour les non-cadres, 3 030 € brut pour les cadres.

Une entreprise en plein rétrécissement

Avec une moyenne d’âge élevée, ce plan est vu comme une opportunité par certains salariés – parfois usés, parfois atteints dans leur santé par un climat social dégradé. Mais cela ne suffira pas à atteindre l’ambition de la direction  : diviser les effectifs par deux d’ici 2030 (de 60 000 à 30 000 salariés), principalement via les départs dits « naturels ».

Le départ massif de salariés ne doit pas alourdir la charge de travail de ceux qui restent. FO Com insiste sur l’ouverture indispensable d’une négociation sur la charge de travail dès 2025. Car derrière les départs, ce sont aussi des missions et des compétences qui s’évaporent, sans visibilité sur les recrutements ni reconnaissance réelle pour les salariés restants.

Enfin, Orange concentre aujourd’hui ses efforts sur les «  jeunes talents », laissant en suspens l’avenir de la majorité de ses effectifs, notamment les 55-58 ans, qui resteront une composante essentielle de l’entreprise dans les années à venir. Pour nombre d’entre eux, l’espoir réside dans la signature d’un nouveau TPS d’ici cinq ans. Mais à quel prix ?