2020 restera une année supplémentaire dans la lutte pour les droits des femmes, avec un contexte bousculé et inédit comme beaucoup s’accordent à le dire. Avec son lot de difficultés, d’avancées et d’indignations, il est important de mettre en avant ces faits. Prenons le temps de les découvrir, de militer et d’agir, afin que chacune et chacun puisse avoir sa place. L’égalité, c’est aussi ça !


Un pas de plus pour l’égalité

8-mars-1Cela fait de nombreuses années que FO revendique l’allongement significatif du congé de paternité et d’accueil de l’enfant pour le porter à un mois au minimum.

Sous réserve du débat parlementaire dans le cadre du Projet de Loi de Finances, le gouvernement a décidé de l’allongement du congé paternité à 25 jours au lieu de 11 jours actuellement et du doublement du congé de naissance qui passera de 3 à 6 jours, soit un total de 28 jours à compter de juillet 2021.

L’allongement de la durée du congé paternité qui permet aux pères ou au second parent de mieux appréhender la venue d’un enfant et d’assister la mère est essentiel pour le bien-être et le développement de l’enfant. C’est pourquoi il est indispensable que ce congé soit pris dans les quatre mois qui suivent la naissance. L’allongement du congé paternité obligatoire est aussi un moyen d’aller vers plus d’égalité professionnelle, la maternité étant identifiée comme un frein à la carrière des femmes.

Cesser les violences faites aux femmes !

8-mars-2Avec la crise sanitaire et les mesures de confinement qui se succèdent pour limiter la propagation du virus, les femmes victimes de violences sont de plus en plus isolées. La plateforme de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes a enregistré une hausse de 60 % des appels de victimes pendant le deuxième confinement par rapport à la normale, alors que cette hausse était de 40 % pendant le premier confinement du printemps 2020.

On dénombre 98 féminicides conjugaux en 2020. Les femmes sont particulièrement victimes de violences, sexisme, harcèlement y compris sur le lieu de travail. Ces violences, qui sont des obstacles à l’égalité, sont inacceptables. FO Com continue donc de se mobiliser pour lutter contre toutes ces formes de violences et leurs impacts dans le monde de travail.

Et la place des femmes dans le numérique ?

8-mars-3Aucun domaine de la vie économique et sociale n’échappe à la révolution numérique. Or cette transformation radicale se conjugue aujourd’hui presque exclusivement au masculin. En effet, si un tiers des emplois du secteur est occupé par des femmes, celles-ci se concentrent sur les fonctions supports (marketing, communication, ressources humaines…).

Elles sont minoritaires dans les filières du développement ou du pilotage de projets (15 %), dans le codage (27 %), la cybersécurité (11 %) ou la création de start-up (9 %). Il y a trente ans, les femmes représentaient 30 % des effectifs d’informaticiens. D’ici dix ans, la part des femmes dans le numérique pourrait tomber à 10 %.

FO Com revendique l’accès à la formation, la parité et l’égalité hommes/femmes dans les métiers du numérique.

« Première ligne » au féminin

8-mars-4L’épidémie, qui a confiné une bonne partie de la population depuis mi-mars, a propulsé au devant de la scène les professions de la santé, du soin et de la distribution, à majorité féminines. Pourtant ces métiers, qui font courir des risques à celles qui les occupent, sont sous rémunérés alors même qu’ils s’avèrent les plus utiles.

Dans la fonction publique hospitalière, où plus de trois agents sur quatre sont des femmes, elles représentent 50 % du personnel médical (docteurs) et 80 % du personnel soignant (infirmières, aides-soignantes). Sur plus de 650 000 infirmières et sages-femmes, première profession médicale devant les médecins, neuf sur dix sont des femmes.

Dans le secteur du soin, les femmes sont en écrasante majorité : 91 % des 600 000 aides-soignantes, 97 % des 400 000 aides à domicile et aides ménagères, et 99 % des 450 000 assistantes maternelles qui gardent des enfants.

Dans la distribution, sur les 350 000 hôtesses et hôtes de caisses, 80 % sont des femmes. Dans l’entretien et le ménage, sur plus d’un million d’employés, 70 % sont des femmes.

Malheureusement, tous ces métiers très féminisés sont caractérisés par une détérioration des conditions de travail, un manque de considération symbolique et salariale, et des années de restriction budgétaire, notamment dans la santé.

L’éternel combat de l’IVG

8-mars-5Le 30 décembre : la loi sur l’avortement « légal, sûr et gratuit » a été adoptée par le Sénat, entérinant un droit que réclamaient depuis quinze ans un très grand nombre d’Argentins, femmes et hommes. Les sénateurs ont adopté le texte avec 38 voix pour, 29 contre, et une seule abstention. Le texte adopté prévoit un droit à l’avortement jusqu’à la quatorzième semaine de grossesse et une prise en charge gratuite par le système de santé.

Le président argentin Alberto Fernández a posté un message sur Twitter : « Aujourd’hui, nous sommes une société meilleure, qui élargit les droits des femmes et garantit la santé publique ».

Pour l’Amérique latine, cette victoire du droit à l’avortement en Argentine pourrait s’avérer exemplaire et renforcer la mobilisation des mouvements pro-avortement dans la région, où l’avortement reste interdit, sévèrement puni ou très restreint dans une majorité de pays.

Dans le même temps en Pologne des milliers de personnes sont descendues dans la rue, le 27 janvier, pour protester contre l’entrée en vigueur d’un arrêt du Tribunal constitutionnel interdisant pratiquement l’avortement.
En octobre 2020, le Tribunal constitutionnel a proscrit l’interruption volontaire de grossesse en cas de malformation grave du fœtus, statuant qu’elle est « incompatible » avec la Constitution. Ce qui, en d’autres termes, aboutit à l’interdiction de toute IVG sauf en cas de viol ou d’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger.

Depuis 2015 et la prise de pouvoir du parti ultra conservateur Droit et Justice (PiS), l’avortement est devenu l’une des principales sources de débats dans le pays.

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