On se souvient de l’amende de 350 millions d’euros dont avait écopé Orange le 17 décembre 2015 pour entrave à la concurrence sur le marché des entreprises. FOCom s’était alors insurgée avec virulence contre l’amende la plus élevée prononcée par l’Autorité pour une entreprise.

Nous avions d’ailleurs lancé une pétition adressée au ministre de l’économie, Emmanuel Macron, pour dénoncer cette nouvelle pénalité. En effet, cela a diminué les capacités d’Orange à investir au moment où il lui était demandé d’accélérer ses efforts d’investissement pour couvrir l’ensemble du territoire en Très Haut Débit d’ici 2022.

Il nous paraissait pour le moins paradoxal de reprocher à une entreprise d’être trop performante et dans le même temps de sanctionner une force de vente et un réseau qui la placent en meilleure position que ses concurrents.

Pour FO, cette logique anti-industrielle consistant à sanctionner ceux qui investissent, est particulièrement révoltante pour le personnel qui déploie des efforts considérables afin de satisfaire une clientèle exigeante.

Nous avions également alerté les autorités sur le fait que leur décision encouragerait les concurrents d’Orange à réclamer une réparation de leur prétendu « préjudice ». C’est d’ailleurs ce que vient de faire SFR qui assigne Orange devant le tribunal de commerce et réclame 2,4 milliards d’euros ! (Verizon et BT group emboîtent le pas  à Patrick Drahi, en réclamant respectivement 215 et 150 millions d’euros).

Non seulement SFR limite sa force de vente à 400 commerciaux mais en plus attaque, au nom de la concurrence déloyale, Orange qui embauche plus de personnel pour répondre à la demande des clients. De plus, pour optimiser ses résultats, SFR n’hésite pas à supprimer 5000 emplois.

Pour FO, les opérateurs qui investissent et qui embauchent ne devraient pas subir judiciarisation et amendes de la part de concurrents. De surcroit, des concurrents qui ne jurent que par des montages financiers à court terme et qui détruisent des milliers d’emplois. La stratégie de SFR, avec l’aval des autorités, est particulièrement préjudiciable au secteur des télécoms et son développement.

Paris, le 15 mai 2017

Le Secrétaire Général

Philippe CHARRY