Dès l’annonce gouvernementale, en août 2019, FO a dénoncé  la réforme de l’ assurance chômage, en démontrant son inutilité économique (voir info militante 3324 / force-ouvriere.fr) et sa dangerosité sociale. Les faits nous ont donné raison au point que dans le contexte de la crise sanitaire, face au développement du chômage et de la précarité, le gouvernement a dû en reporter son application à trois reprises.

Cette réforme remet en cause les droits des demandeurs d’emplois et durcit les conditions d’indemnisation  au détriment des plus précaires. Il faudra avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois contre 4 sur 28 actuellement. Le calcul du salaire journalier de référence sera également modifié et prendra en compte les jours chômés d’où un impact considérable sur les salariés travaillant de manière discontinue. L’indemnisation pour les hauts revenus sera, elle, réduite de 30% au bout de 6 mois avec un plancher à 2261 euros.

FO maintient sa revendication d’instauration d’un bonus-malus visant à lutter contre les abus de contrats courts. Les simulations faites à l’époque démontrent sa double efficacité (lutte contre les abus de CDD et économies pour l’assurance chômage). Si le principe en a été insuffisamment acté dans un premier temps, il a fini par disparaître purement et simplement lors de la publication des décrets en décembre dernier !

Aujourd’hui, c’est la gouvernance de l’assurance chômage qui est attaquée. FO s’insurge contre le rapport présenté par le Conseil en Analyse Economique (CAE) et rejette en bloc ses préconisations qui conduiraient à une étatisation du régime de l’assurance chômage.

Ce rapport est édifiant. Non seulement, il prône la mainmise de l’Etat sur le budget de l’assurance chômage en le faisant entrer dans la loi de financement de la sécurité sociale mais en plus il propose d’en rattacher le pilotage auprès du premier ministre. Pour finir, « cerise sur le gâteau », il recommande la fusion des minima sociaux et l’adaptation des règles de l’indemnisation des demandeurs d’emploi en fonction de la situation économique voire de leur situation financière antérieure !

Si un tel projet voyait le jour, il en serait fini d’un système fondé sur la solidarité entre les salariés. Il est urgent de rappeler, notamment aux plus jeunes, que la cotisation sociale (chômage, maladie, retraite, accidents du travail et maladie professionnelle) constitue le salaire différé de chaque salarié dont l’objet est de lui garantir revenus et dignité face aux accidents de la vie.

Pour FO, la gouvernance de l’assurance chômage doit rester paritaire. Cette gestion est gage de solidarité et de justice sociale, et est la mieux à même à représenter et défendre les intérêts des salariés.

FO est déterminée à poursuivre le combat contre cette réforme mais aussi contre la réforme des retraites, véritables vecteurs de casse sociale.

Etatiser le budget de l’assurance chômage c’est voler les salariés.