Suite à des fuites de premiers éléments concernant la future loi travail en Grèce, des manifestations ont eu lieu à Athènes le 6 mai. Cette loi remet en cause la journée de 8 heures, le pouvoir des syndicats et se trouve contradictoire à l’heure où les dirigeants européens s’accordent sur la nécessité d’un « socle social ». Pour le gouvernement grec, les mesures présentées dans ce projet de loi visent à améliorer la compétitivité, de stimuler la croissance et de créer de nouveaux emplois. La finalité de ce projet est également d’attirer les investisseurs étrangers, une sorte de clin d’œil aux capitaux, en baissant les coûts salariaux et non salariaux.

Suite à ces révélations, les grecs se fédèrent déjà contre cette réforme régressive. Plusieurs économistes estiment que ce projet vise à déréguler le marche du travail en introduisant des changements majeurs.

Tout d’abord, les conventions collectives sont remplacées par des contrats individuels. Les salariés pourront effectuer deux heures supplémentaires par jour qui ne seront plus rémunérées mais créditées sur un compte épargne-temps et transformées en journée de récupération, sans coût supplémentaire, sur un semestre. En outre, le nombre maximal d’heures supplémentaires autorisé est porté de 96 heures dans l’industrie et 120 heures dans les autres secteurs à 150 heures. Une flexibilisation qui vise à casser la journée de travail de 8 heures.

Cette « casse » préoccupe d’autant plus que les syndicats qui voient déjà leurs pouvoir limités depuis plusieurs années en Grèce. Or, ce projet de loi est désastreux puisqu’il organise la diminution des libertés syndicales. Lors de grèves, 40 % du personnel sera astreint au service minimum dans les entreprises publiques et parapubliques au lieu de 10 % jusqu’à maintenant, tandis que le droit de grève sera difficile à exercer dans les conditions imposées par la loi en gestation (notamment avec l’augmentation du seuil de votes favorables pour déclarer la grève et le recours au vote à domicile par voie informatique). Enfin, en cas de non-respect des règles lors des grèves, les salariés seront poursuivis au pénal et plus au civil.

FO Com soutient les travailleuses et travailleurs grecs dans ce qui présage être un combat difficile. Les vœux bien pieux du gouvernement grec ne sont pas sans rappeler la loi El Khomri en France dont nous cherchons encore les effets bénéfiques après presque 5 ans d’application.