Laurence Boone, économiste à l’OCDE déclarait en décembre dernier que « l’on n’avait jamais vu une crise aussi inégalitaire ». Les plus modestes de nos concitoyens, travailleurs précaires, smicards, chômeurs ou encore retraités aux faibles revenus sont les plus impactés sur le plan sanitaire économique et social. D’après le barème pauvreté Ipsos/Secours Populaire de l’automne dernier, un français sur trois n’arrive pas, aujourd’hui, à boucler ses fins de mois.

Cependant, face aux licenciements, aux ruptures de contrats de travail au travers de PSE, qui ont plus que triplé entre décembre et janvier derniers, notre système social, né de l’action syndicale,  montre chaque jour toute sa pertinence en étant un rempart contre la pauvreté. La redistribution sociale et solidaire sous forme de prestations réduit les inégalités sur les revenus disponibles de 19% quand la médiane européenne se situe à 15%. En 2017 déjà, les prestations  sociales ont fait baisser le pourcentage de la population pauvre de 22,1 à 14,1%.

Le résultat de cette  redistribution conforte les revendications de FO. Véritable stabilisateur économique et social notre système de protection sociale doit être, non seulement protégé mais également renforcé. C’est pourquoi FO demande l’abandon de la reforme du chômage, de la réforme des retraites mais aussi la hausse des salaires, retraites, pensions, prestations sociales et revenus de remplacement afin de permettre la relance de l’économie.

Une plus forte redistribution passe également et obligatoirement par une réforme fiscale. Car pendant que les entreprises bénéficient de cadeaux (le CICE a fait perdre 140 milliards de ressources publiques), sans pour autant rendre des comptes, la fiscalité non progressive (TVA, CSG) pèse de plus en plus dans le budget des plus modestes. Ainsi, les inégalités se creusent et la pauvreté s’accentue. Les salariés ont déjà payé un lourd tribut depuis le début de cette pandémie : chômage partiel, licenciement, arrêt des emplois saisonniers, rajoutons le télétravail dans des conditions difficiles et l’absence de reconnaissance automatique du COVID 19 comme maladie professionnelle. Alors que le nombre des demandeurs d’emploi dépasse aujourd’hui 6 millions  avec une augmentation de 4,5% rien que pour 2020,  il est hors de question, pour FO,  de redoubler l’addition aux dépends des salariés.