À ce jour, la plupart des pays de l’Union Européenne – 22 sur 28 – dispose d’un salaire minimum légal. Cependant, il existe de fortes inégalités entre par exemple la Bulgarie (286 euros bruts mensuels) et le Luxembourg (2 071 euros bruts mensuels), selon les derniers éléments de l’Office européen des statistiques. Et cette notion est inexistante dans 6 autres pays – Danemark, Finlande, Suède, Autriche, Italie, Chypre – puisqu’ils fixent le salaire minimum par branche via des conventions collectives.
Selon la Présidente de la Commission Européenne, Ursula Von Der Leyen, il est nécessaire de travailler sur « un cadre légal pour les salaires minimums dans l’Union ». L’objectif est clair : « Il ne s’agit ni de fixer un salaire minimum européen uniforme, ni d’obliger les pays à introduire un salaire minimum ». Elle a insisté sur le fait que ces travaux devaient amener à établir « un instrument juridique pour garantir que les travail-leurs gagnent suffisamment pour subvenir à leurs besoins ».
La Confédération européenne des syndicats (CES) a annoncé que cette réflexion était encourageante pour ouvrir les discussions sur la problématique des bas salaires en Europe. Mais pour elle, le cadre des discussions fixé par la Commission ne va pas assez loin : le document envoyé par Bruxelles fait état de l’augmentation du salaire minimum légal à 60 % du salaire médian, qui revient à diviser la population en deux parties : 50 % avec un revenu supérieur et 50 % inférieur par rapport au seuil de pauvreté.
Il faudrait que les salaires minimums parviennent à ce seuil dans tous les pays pour limiter le dumping social.
Ces discussions seront moins longues que celles portant sur le Brexit, puisque ces dernières doivent durer 6 semaines. Mais au vu des disparités et des réticences de certains pays, nous allons assister au début d’une longue négociation. FO a réaffirmé sa revendication de mise en place d’un salaire minimum dans chaque État membre. Si la lutte contre le dumping social et salarial, ainsi que l’amélioration générale des conditions de travail en Europe sont prioritaires, FO ajoute également la nécessité de garantir les modèles sociaux les plus protecteurs en Europe, pour éviter toute régression sociale à long terme.