Depuis 2018, le chiffre d’affaires de la poste espagnole, Correos, ne cesse de baisser  avec moins de 400 millions de fonds propres et une dette de de 500 millions en 2022 soit une perte de presque un milliard d’euros !
Correos voit son activité traditionnelle baisser de 12 % mais comment concevoir l’augmentation de 68 % des autres opérateurs dans le même créneau ? Comment l’opérateur historique baisse de 1,4 % dans le colis express alors que sa concurrence progresse de 315 % ? Inimaginable !

Dès 2019, les organisations syndicales espagnoles UGT et CCOO ont dénoncé le processus de démantèlement intentionnel que l’actuelle équipe dirigeante nommée par le gouvernement espagnol promeut depuis quatre ans. Son action unilatérale, dénuée de toute responsabilité sociale, a produit la plus grande dégradation de l’histoire du service postal public en Espagne et a placé l’opérateur public dans une situation proche de la faillite économique.
L’actuel président de l’entreprise a condamné le secteur postal traditionnel (lettres et colis du service postal universel), en réduisant son financement (110 M€), et en échouant dans tous ses « projets » de diversification (NEXEA, Correos Cargo, Correos Market, Correos Frío, Correos Cash, Entrepôts logistiques, etc.), réalisant un dérisoire chiffre d’affaires de 4,5 M€ au cours des trois dernières années. Cette situation a été rejetée par les syndicats CCOO et l’UGT qui, représentant 75 % des travailleurs postaux, ont appelé à se mobiliser. Car le droit des citoyens espagnols à des communications postales abordables, accessibles et de qualité comme le prévoit la loi 43/2010 en application de la troisième directive européenne est en danger. Trois grèves générales menées en 2022 avaient mobilisées près d’un postier sur cinq notamment lors de la manifestation de Madrid.

Les syndicats espagnols exigent un changement immédiat du cadre de gouvernance responsable du chaos et de la ruine actuelle de Correos. Ils réclament l’ouverture d’un débat sur la définition du modèle postal futur et durable dont l’Espagne a besoin avec un financement public suffisant pour la fourniture du service public postal, des investissements, un véritable plan stratégique, ainsi qu’un accord de travail qui garantit les droits et la qualité de l’emploi pour relever les défis futurs auxquels nous, syndicats postaux, sommes confrontés au niveau mondial.
La dernière Conférence européenne des postes et de la logistique d’UNI, (représentant 50 syndicats européens dont FO Com soit plus d’un million de travailleurs de 34 pays) a exprimé son plein soutien à la lutte que CCOO et UGT mènent depuis deux ans pour la défense du service postal public espagnol et de Correos en tant qu’opérateur public.